Château-ferme de Rampemont - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Les jardins

Un jardin médicinal est par définition une collection de plantes aux vertus thérapeutiques, utilisées en médecines dites "traditionnelle" ou "moderne", vertus confirmées ou non par la science en l'état actuel de ses connaissances.

Il permet de regrouper à côté des espèces purement locales des plantes qui ne poussent pas spontanément chez nous ou que l'on retrouve dans des biotopes différents. Il a ses limites: entre autres, l'impossibilité de montrer des espèces "exotiques", les difficultés de présenter certaines variétés selon les années, ou les saisons. Mais il a ses avantages: les plantes sont présentes physiquement, aromatiques ou à parfum, colorées ou ternes; le jardin permet de découvrir avec les sens, de reconnaître, et aussi de montrer simplement celles qui sont utiles ou toxiques, les livres étant plus destinés à des descriptions précises.

Le jardin médicinal médiéval, c'est aussi préserver un patrimoine, certaines plantes ne se rencontrent plus à l'état sauvage, comme la livèche, d'autres sont stériles comme certaines menthes, mais elles sont là…

Le thème médiéval permet de découvrir les plantes qui étaient connues et utilisées et pour quel usage, durant ce Moyen Âge qui couvre mille ans de notre histoire, sans oublier les savoirs qui nous sont parvenus du monde antique, teintés parfois d'autres cultures, et de les situer dans le contexte actuel.

Aborder le Moyen Âge ou le passé en général, c'est s'interroger sur l'origine des savoirs, sur le rapport de l'homme à la nature et à la société, la manière de vivre et de concevoir son environnement, de quoi on est malade et comment on interprète et se soigne, tant alors qu'aujourd'hui. C'est découvrir comment les goûts les usages et les coutumes ont évolué.

Le but d'un tel jardin est d'être didactique, celui-ci l'est à plus d'un sens, on parlera du monde végétal, mais aussi du monde du vivant en général, de la communication et des rapports à l'intérieur mais aussi entre les différents règnes et espèces.

Notre premier jardin est dit du " Capitulaire de Charlemagne ".

Charlemagne n'a pas seulement inventé l'école, c'est tout un nouveau système. À ce propos on trouve selon les auteurs, quelques divergences que nous soulignons lors des visites au jardin, de même que les variations possibles au cours du temps.e administratif qui a été mis au point à cette époque. Les capitulaires, sont des actes écrits, répartis en chapitres (du latin capitula ) destinés à diffuser les règlements à l'ensemble du territoire.

Le « Capitulare de villis vel curtis imperii », est plus particulièrement consacré à la gestion des domaines, on y traite d'agriculture, de chasse, des vêtements, des métiers …et le chapitre 70 est consacré aux plantes et arbres. Nous avons donc une liste précise de 94 plantes dont 73 herbes, 5 plantes tinctoriales et textiles et 16 arbres.

Pour ce qui est de l’identification, d'après leur nom, des plantes citées, il faut faire coïncider le nom en latin médiéval- carolingien avec celui que nous utilisons, d'après une nomenclature internationale établie au XVIII° s (initiée par Linné ) . C'est loin d'être évident pour certains noms ; on trouve selon les auteurs, quelques divergences de traduction que nous soulignons lors des visites au jardin, dans la plupart des cas nous essayons de cultiver les différentes versions. Pour ce qui est de l'aspect des plantes présentées, pour les espèces relativement sauvages, il y a sans doute eu peu d’évolution naturelle, mais pour les cultivées, les sélections et hybridations ont certainement fortement changé l’aspect visuel et gustatif. Si un chou reste un chou, à quoi ressemblaient ceux de Charlemagne par rapport à nos espèces actuelles ?

Les traités du Moyen Âge sont rarement illustrés, ou alors, pièce unique destinée à un noble lecteur ils sont richement enluminés mais dans un but de recherche esthétique, des copies plus illustrées de ces textes apparaissent plus tard lors de la généralisation de l'imprimerie, mais là aussi on peut se poser la question de la concordance de la variété décrite.

L'ordonnance du Capitulaire ne spécifie pas la manière ni les quantités à cultiver : il y a dans le texte les herbes du jardin séparées des arbres fruitier du verger, et la joubarbe qui devait être cultivée sur les toits car elle avait la réputation d'éloigner la foudre.

Dans l' histoire des jardins médiévaux, mais n'oublions pas que le Moyen Âge couvre mille ans de notre histoire, qu'il y avait jardins dans les monastères, dans les châteaux, dans les villes et les campagnes, au nord comme au sud, des riches et des modestes. Le point commun semble être le fait qu'ils étaient dans un enclos, de bois, de pierres… pour les protéger des maraudeurs, des animaux sauvages ou domestiques qui pâturaient en liberté à l'époque. En périodes de guerres ou d'invasions on peut imaginer qu'ils étaient réduits à l'essentiel.

On trouve donc classiquement:

  • l’hortus (conclusus) : le potager, l’endroit clos ;
  • l’herbularius : le jardin des simples ;
  • le viridarium : le verger (parfois appelé pomarium).

Mais il ne faut pas oublier l’incultum : représentant les espaces sauvages non défrichés, riches en ressources diverses. Il a une importance primordiale à cette époque, car il aurait été stupide de cultiver ce que l’on trouvait en abondance dans la nature, ce qui nous amène a souligner que des espèces d’usage courant à cette époque peuvent ne pas être présente dans le Capitulaire. Ce n’est qu’au XIe siècle sous la poussée des défrichements qui accompagnent la croissance de la population que l’incultum régresse, au profit des cultures.

Si le verger forme un ensemble bien distinct, se pose la question de la séparation entre les plantes du potager et celles du jardin des simples (la plupart médicinales), que le Capitulaire ne fait pas et que nous pourrions envisager mais avec les limites de toutes classifications, car quel usage dominait à l'époque, une plante qui était à la fois potagère et médicinale avait plus de chance de se retrouver dans le jardin. Méfions nous aussi des conclusions hâtives si l'on apprend dans les textes anciens que le persil, l'asperge étaient utilisés comme médicinales avant d'être cultivés comme légumes. Nous n'avons donc pas classé les herbes, tout au plus fait certains groupements pour les visites didactiques. Il faut aussi savoir que depuis l'Antiquité, la diététique occupe une place importante, que l'on classe les aliments et les remèdes suivant les théories des tempéraments, des caractères, des éléments ce qui nous éloigne des classifications en usage actuellement.

Nous avons choisi de présenter les plantes en carrés, tel qu'il était d'usage au Moyen Âge. Ces carrés étaient souvent surélevés, pour une position de travail plus confortable sans doute, sûrement aussi pour éviter que les espèces les plus audacieuses ne conquièrent l'ensemble du jardin par leurs racines traçantes, sans oublier une protection contre les taupes et surtout les mulots, grands amateurs de racines. La disposition pouvait également participer à la symbolique: une fontaine centrale, d'où partaient quatre canaux en croix rappelant le jardin d'Eden.

Le second jardin reprend des plantes d'importance citées par différents auteurs du Moyen Âge, Notre sélection est subjective, mais nous ne saurions résoudre les richesses de cette époque à une seule date ni à un seul texte (administratif de surcroît). Cela nous permettra ainsi d'envisager les conceptions, la manière de vivre et de ressentir, de l'époque.

Le jardin dit "de la sorcière", qui est le point d'accueil est disposé en ronds (de sorcière) et reprend des plantes aux vertus magiques, bénéfiques ou maléfiques, supposées ou vérifiées, certaines se retrouvant également dans les jardins suivants. Il est de ces espèces communes et toxiques qu'il est préférable de savoir reconnaître.

L'accès n'est possible qu'à certaines occasions.

Page générée en 0.134 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise