Cratère de Chicxulub | |
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Localisation | |
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Coordonnées | |
Pays | Mexique |
Géologie | |
Âge | 64,98 ± 0,05 Ma |
Type de cratère | Météoritique |
Impacteur | |
Diamètre | 10 km |
Vitesse | 20 km.s-1 |
Angle | 20° à 30° |
Cible | |
Nature | Fonds océaniques sédimentaires |
Dimensions | |
Diamètre | 170 km |
Découverte | |
Découvreur | G. Penfield (1978) |
Le cratère de Chicxulub est un cratère d'impact provoqué par la chute d'une météorite de près de 10 kilomètres de diamètre qui s’est abattue sur la Terre il y a environ 65 millions d'années, c'est-à-dire à la fin du Crétacé. Sa chute marque la fin de l'ère secondaire ainsi qu'une des extinctions massives qui ont frappé la Terre. Le diamètre du cratère, d’environ 180 kilomètres, laisse imaginer une puissance d'explosion similaire à « plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima ». Le cratère de cette météorite est localisé à Chicxulub au nord de la péninsule du Yucatán, Mexique.
Dans les années 1980, il a été remarqué que, dans certaines couches géologiques, il y avait une fine strate noire de quelques centimètres d'épaisseur entre les strates du Crétacé et du Tertiaire : la limite Crétacé-Tertiaire, la limite CT ou la limite KT. Cette limite géologique, visible en certains points du globe, présente un taux anormal d'iridium. Celui-ci est rare sur Terre, mais est plus abondant dans certaines météorites. Il a alors été théorisé la chute d’une météorite à cette période.
À la même époque, les scientifiques commençaient à réfléchir à la notion d’« hiver nucléaire » : un hiver mondial de plusieurs années que provoquerait un échange de centaines d’armes nucléaires projetant des millions de tonnes de poussières dans l’atmosphère, et la refroidissant par une sorte de nuit artificielle. Par extension, on a émis l’hypothèse d’un « hiver d’impact », aux effets similaires, provoqué par la chute d'une météorite.
Mais le cratère de cette hypothétique météorite restait à découvrir. Quelques années plus tard, on découvrit le cratère de Chicxulub, au Mexique.
Le physicien américain Luis Walter Alvarez, son fils géologue Walter Alvarez, le chimiste nucléaire Frank Asaro et la paléontologue Helen Michael ont émis l'hypothèse selon laquelle la chute de cette météorite à la fin du Crétacé, il y a −65 à −63 millions d'années, fut la principale cause d'un bouleversement climatique à l'origine de l'extinction des dinosaures et d'un grand nombre d'espèces animales, tant terrestres que marines.
Il existe un certain nombre de faits à l'appui de cette théorie.
Tous règnes confondus, près de six à huit espèces sur dix disparurent, dont les grands sauriens tels les dinosaures. Les insectes ont en revanche bien résisté.
La quasi-totalité du plancton marin, maillon clef de la chaîne animale et alimentaire, disparut également.
Il semble qu'aucun animal d'une masse supérieure à 20-25 kg n'ait survécu à l'exception des crocodiliens.
Cette interprétation des enregistrements sédimentaires est contestée.
La météorite a signé son forfait par une concentration anormalement élevée d'iridium dans les strates géologiques datant de la limite Crétacé-tertiaire (c'est-à-dire à la frontière entre ère secondaire et tertiaire, qu'elle aurait donc causée). Ce métal appartenant au groupe du platine, rare à la surface de la terre parce que lourd, est plus abondant dans les météorites, moins toutefois que le nickel et le fer. On a trouvé de l'iridium en quantité anormale dans une dizaine de sites marins et terrestres de la fin du Crétacé, répartis sur toute la surface du globe.
On trouve à la limite K-T des cristaux de quartz « choqués » (c'est-à-dire ayant subi des pressions énormes à la suite d'un impact violent). Au contraire de l'iridium, ils sont surtout présents en Amérique du Nord, autour du Golfe du Mexique, ce qui confirme l'hypothèse d'un choc au Mexique.
Mélangés à ces quartz, on a aussi découvert des diamants microscopiques et des cristaux de zircon. Ces minéraux nécessitent de fortes pressions pour apparaître, et sont donc interprétés comme une trace d'un choc gigantesque. Ce sont des produits du point d'impact lui-même.
Des tectites altérées (silicates fondus d'aspect vitreux, produits par une température élevée) sont trouvées dans les sédiments marins de l'époque, juste en dessous des quartz « choqués », elles se sont donc déposées juste avant. Leur position s'explique par la faible vitesse d'éjection de ces matériaux, qui proviennent des zones situées à proximité du point d'impact, mais pas immédiatement dessous.
Les spinelles nickelifères (minéraux dont l'apparition peut être liée à l'oxydation dans l'atmosphère d'une météorite riche en nickel), constituent d'autres éléments qui étayent cette théorie.
On trouve autour du golfe du Mexique, entre la couche de tectite (première à s'être déposée) et la couche d'iridium (qui s'est déposée peu après), un banc de grès, signe d'un énorme raz-de-marée produit par l'impact.