Délégué médical | |
---|---|
![]() | |
Appellation(s) | délégué médical (France), représentant médical (Canada) |
Secteur(s) d'activité | paramédical |
Compétences requises | curiosité et sens du contact |
Niveau de formation | entre 1 et 2 ans |
modifier |
Un délégué médical, aussi appelé visiteur médical (VM) ou représentant médical (au Canada), est une personne dont le métier est de visiter les médecins, généralistes et/ou spécialistes, dans leur cabinet ou bien à l'hôpital (auquel cas on parle délégué hospitalier), afin de leur présenter, pour le compte des laboratoires pharmaceutiques, les spécialités qu'ils produisent, et ainsi les inciter à les prescrire.
En France, d'après le LEEM, on dénombre, à la fin de l'année 2009, 19 269 visiteurs médicaux, dont 73 % de femmes.
année | nombre de délégués | |
---|---|---|
2006 | 22 702 | |
2007 | 21 849 | |
2008 | 20 346 | |
2009 | 19 269 |
D'après différentes études prospectives leur nombre est appelé à diminuer. Pascal Le Guyader – directeur des affaires sociales, de l'emploi et de la formation du LEEM – estime autour de 16 à 18 000 le nombre de visiteurs médicaux à l'échelon 2009/2010.
Les visiteurs médicaux ont l'obligation de rencontrer une moyenne d'environ six médecins par jour. Cette quantité est consacrée par l'usage en vigueur en France. Elle figure aussi parfois dans le contrat de travail du délégué ou bien dans la convention collective qui le lie à son laboratoire. Beaucoup de délégués travaillent sur une « cible » de médecins définie par le laboratoire pharmaceutique en fonction de certains critères. Ils ont également l'obligation de présenter le ou les médicaments de façon objective et de remettre une fiche posologique pour chaque produit.
Les délégués médicaux travaillent sur un secteur divisé en Unités géographiques d’analyse (UGA). Grâce un outil informatique dénommé GERS, ces derniers peuvent suivre hebdomadairement ou mensuellement l’évolution de la prescription de leurs spécialités pharmaceutiques pour chaque UGA. Un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) de 2007 évalue, pour le France, à 25 000 € par médecin et par an, le montant investi dans la promotion des produits par l'industrie pharmaceutique. Des critiques sont apparues au sujet de la sur-valorisation de nouveaux médicaments dont le prix de vente est élevé alors qu'ils n'apportent pas une réelle avancée dans le traitement des pathologies par rapport aux traitements classiques.
Aux États-Unis, en 2008, une commission d'enquête du Sénat intitulée "Under the Influence: Can We Provide Doctors An Alternative To Biased Drug Reviews?" [1] a notamment entendu un ancien visiteur médical de Californie au sujet des modalités de présentation de ses produits aux praticiens [2]. La Food and Drug Administration met à la disposition des praticiens une ligne téléphonique et un email afin de permettre aux médecins de dénoncer les allégations fausses ou mensongères délivrées par les visiteurs médicaux. Elle diffuse à destination des médecins une brochure explicative. [3]
Les visiteurs médicaux sont aussi un moyen pour assurer la pharmacovigilance. S'il survient un effet indésirable jusqu'alors non répertorié ou bien une interaction médicamenteuse, ils doivent alerter sans délai leur laboratoire. Quotidiennement, le VM est chargé de renseigner en ligne un rapport où il détaille les visites effectuées chez chaque médecin.
Certains visiteurs médicaux travaillent pour le compte de sociétés dites « prestataires ». Il s’agit d’entreprises sous-traitantes de visites médicales pour les laboratoires pharmaceutiques. On trouvera ainsi les sociétés : Repsco-Pharmexx, Promedis, CL Innovation, etc.
Des laboratoires pharmaceutiques demandent à leurs délégués médicaux d’organiser des relations publiques. Généralement, un professeur de médecine ou bien un spécialiste assure la présentation d’une pathologie pendant une heure et demie devant plusieurs médecins. La présentation est suivie d’un repas dans un restaurant. Cette pratique courante est encadrée par l'article L4113-6 alinéa 3 du code la santé publique [4] ainsi que par la charte éthique professionnelle (voir infra).
Le supérieur hiérarchique du visiteur médical est le directeur régional. Il accompagne parfois le délégué pendant une journée afin de s’assurer de la bonne diffusion de l’information du laboratoire auprès du médecin. Le directeur régional encadre les visiteurs d’un secteur composé de plusieurs départements.
Beaucoup de départements français comptent une amicale de visiteurs médicaux ; elles assurent généralement la mise à jour du fichier des médecins : nouveaux médecins en activité, médecins ayant cessé leurs fonctions, modalités de réception des délégués, éventuelle présence non autorisée du directeur régional dans le cabinet du médecin, etc.
Les délégués médicaux sont tenus de respecter une charte éthique professionnelle depuis le 1er janvier 2005.