Dépression (psychanalyse) - Définition

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Position dépressive

La théorie d'une position dépressive décrit la dépression comme retour à ce moment de formation du Moi. Il s'agit donc d'une reviviscence, ou encore, selon Donald Winnicott, de la seule manière de penser à son moi.

Pour Melanie Klein, l'enfant quitte la folie du nourrisson lorsqu'il appréhende enfin sa mère comme objet total, comprenant que le bon et le mauvais cohabitent. Dès lors, le Moi peut se former, et naît d'une dépression : la douleur provenant du danger de haïr un objet qui est, désormais, tout autant le bon objet, la bonne mère. Cette angoisse d'endommager le bon objet réuni au mauvais, c'est l'angoisse dépressive.

Demande

La dépression réenvisage la demande comme prépondérante : le désir se voit disqualifié. Cette primauté de la demande signifie bien régression à une position infantile, ayant déjà eu lieu dans le passé : elle est réactivation d'une impuissance de l'enfance.

Jacques Lacan décrira une lâcheté morale, non pas synonyme de faiblesse, de peur, de couardise, mais bien d'une élasticité fabuleuse du moral. L'expression est faite pour choquer ; le déprimé ne peut plus bien dire, le parlêtre se révèle dans toute sa défaillance. Alors que le symptôme était bénéfice, alors que le sujet était bonheur, la dépression est impossibilité d'énonciation.

Dépression et autres pathologies

Dépression hystérique

La dépression hystérique se comprend comme déception : l'ennui de vivre (le fond de la plainte hystérique) s'oppose à l'activité de soutenir le désir de l'Autre. Ici, l'Autre s'avère décevant. Là où se faire désir de l'Autre dessinait l'exaltation hystérique, il y a rebuffade.
Le deuil se repère là encore, comme métaphore de la dépression — ou plutôt la dépression y serait métaphorique d'un deuil, en ce qui est perdu, c'est l'estime portée à l'Autre.

Dépression obsessionnelle

Dans la névrose obsessionnelle, la dépression est expression de l'ambivalence. L'obsessionnel déprimé s'en veut de ses tendances sadiques ; il se les reproche car ces tendances coexistent avec un investissement amoureux de l'objet.

Dépression et addictions

Dans l'addiction, comme dans l'anorexie et la boulimie, se dégage un fond dépressif — œil du cyclone. L'état limite se fonde sur une dépression anéantissant la névrose au sens classique... Marque de la dépression comme transcendant les entités psychopathologiques, pouvant éclore tant par moments que durablement.

Métapsychologie de la dépression

Économiquement, la dépression est affaiblissement, chute, freinage ; l'excitation est en défaut. Au plan dynamique, le déprimé est en deçà du symptôme (lequel demande un compromis, entre le désir et l'interdit). La dépression est le corollaire d'une haine non reconnue à l'égard de l'objet qui nous a abandonnés ou déçus, et dont nous dépendons comme objet d'amour. Au plan topique, le Moi est vide, la relation d'objet se perd.

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