Diller + Scofidio est une agence d'architecture américaine fondée en 1979 par Elizabeth Diller et Ricardo Scofidio, et basée à Manhattan.
Diller et Scofidio sont avant tout des architectes dont la vision dépasse les limites de leur métier. Leur parcours comprend des installations et performances utilisant toutes formes d'arts, et des collaborations avec tout une série d'artistes allant des arts plastiques aux arts de la scène.
Collaborateur depuis 1997, Charles Renfro devient en 2004 associé de l'agence, se renommant à l'occasion Diller Scofidio + Renfro.
Elizabeth Diller et Ricardo Scofidio ont été les premiers architectes a remporter le prix MacArthur (MacArthur Prize, parfois appelé "genius grant").
Née en 1954 à Łódź, en Pologne, d'une famille rescapée de la Shoah, elle immigre à New York dans son enfance.
Elle rencontre son mari Ricardo Scofidio dans les années soixante-dix alors que ce dernier est professeur à la Cooper Union School, où elle étudie tout d'abord la peinture. Elizabeth est diplômée d'architecture de cette même école en 1979, et y travaille de 1981 à 1990 en tant que professeur assistant. Aujourd'hui, elle enseigne à l'université de Princeton, dans le New Jersey près de New York.
Il naît en 1935 à New York, États-Unis. Diplômé d'architecture (Bachelor of Architecture) en 1960 de l'université de Columbia, il enseigne dès 1965 à la Cooper Union School, où il rencontre Elizabeth Diller, alors étudiante en arts plastiques. Il est actuellement encore enseignant dans cette école.
L'architecture de Diller + Scofidio témoigne d'une approche véritablement singulière dans la profession. Bien que parfois influencée par une école de pensée topologique, comme sur le projet Eyebeam Institute of Technology, leur architecture n'a pas réellement de préoccupation formaliste et développe davantage un questionnement sur l'environnement, qu'il soit physique ou social, immédiat ou général.
Un des thèmes récurrents de leur travail est celui de notre dépendance et notre rapport à la technologie, et en particulier les problématiques liées à la vidéosurveillance, Big Brother, et le voyeurisme qui les sous-tend. On peut voir ces questions traitées dans la plupart de leurs installations, très souvent à l'aide de mises en abyme du média numérique, comme dans Facsimile entre autres.
D'une certaine manière, on peut rapprocher la démarche environnementale critique de Diller + Scofidio d'artistes numériques comme Eduardo Kac, d'architectes comme Décosterd & Rahm, ou de designers comme Mathieu Lehanneur.
Cette construction sur le lac d'Yverdon est probablement la plus célèbre de l'agence. Basée sur une structure/lentille très simple en tenségrité formant en plan une ellipse de 100 m par 60 m, la structure s'éleve à 22,5 m au-dessus de l'eau. Néanmoins cette structure métallique n'est quasiment jamais entièrement visible, car le bâtiment a la particularité d'être enveloppé de brouillard en permanence : l'eau du lac est pompée grâce à un réseau de conduites, puis filtrée et vaporisée par 31 500 gicleurs d'arrosage à haute pression. Il en résulte une brume épaisse, mouvante et intrigante qui crée véritablement un effet sur le visiteur. Afin d'anticiper les mouvements du brouillard, un système informatique intègre des données météorologies (température, humidité, vitesse et direction du vent), et ajuste la pression et la répartition des jets d'eau sur l'ensemble du bâtiment.
L'accès des visiteurs au bâtiment qui peut accueillir environ 400 personnes se fait par deux longues passerelles. À l'intérieur, le visiteur se trouve déstabilisé par la densité du brouillard et le bruit écrasant produit par les buses haute-pression. Privé de la vue et de l'ouïe, il doit tâtonner et expérimente par là même une nouvelle perception de l'espace. Un petit système informatique embarqué sur chaque visiteur lui permet de se repérer par rapport à ses pairs, et d'obtenir également d'autres informations à leur sujet (âge, sexe, etc.). En plus d'un simple effet architectural, Diller + Scofidio introduisent ici une dimension sociale questionnant nos rapports à la technologie, et la confiance qu'on lui accorde dans un monde saturé d'information.
Inspirés par la Fog Sculpture réalisée pour l'exposition universelle d'Osaka en 1970 de Fujiko Nakaya, Diller + Scofidio ont sollicité ses conseils pour la réalisation de leur Blur Building.