Autrefois le Duomo était au coeur du tissu urbain médiéval, comme les cathédrales françaises ou allemandes. Ce colossal édifice créait un panorama improbable et majestueux, en effet il semblait une montagne de marbre au milieu des petits bâtiments en brique. Des photos datant du milieu XIXe siècle témoignent encore aujourd'hui de l'aspect de cette zone à cette époque. Avec l'ouverture de la place par Giuseppe Mengoni entre 1865 et 1873, la façade du Duomo pouvait devenir un arrière-plan panoramique grandiose, comme ne manquerons pas de le faire noter les nombreuses polémiques.
Le côté gauche est visible pratiquement uniquement en oblique, en raison de la proximité des immeubles environnants, tandis que l'entrée de la rue Vittorio Emanuele II permet l'observation de l'organisation de l'abside, du transept et de la tour-lanterne ainsi que la flèche de la Madonnina. D'autres vues intéressantes, sont visibles à partir de la place de la Fontana, du square Verziere, de la petite place du Palais Royal, ou de la terrasse du 1er étage du Palazzo della Ragione.
Sur les toits de la cathédrale | Chevet de la cathédrale | ||
Le Dôme de Milan vu de la place |
La caractéristique particulière du Duomo de Milan, en plus de son compromis entre la verticalité de la forme gothique et l'horizontalité de la tradition lombarde, est l’extraordinaire abondance de sculptures. C’est une exceptionnelle collection de statues allant du XIVe siècle au XXe siècle et sculptés par de grands maîtres : maestri campionesi (Giovannino dei Grassi), puis avec un style plus doux et cosmopolite des maîtres bohêmes (Michelino da Besozzo), puis sculptures de la renaissance, baroque, néoclassique pour finir sur des œuvres art déco des années 20 et 30 du XXe siècle.
L’autre grand cycle décoratif concerne les vitraux mais pour ce qui touche aux plus anciens, ils ont tous pratiquement été détruits puis changés au fur et mesure (surtout au cours du XIXe siècle et XXe siècle). Survivent quelques pièces de verres du XIVe siècle insérés dans les vitraux plus tardivement, puis quelques vitraux de la seconde moitié du XVe siècle et XVIe siècle dessinés par des artistes tel que Vincenzo Foppa et Cristoforo de' Mottis.
Sur la façade les reliefs illustrent (en partant de la base externe gauche) :
L’ornement du portail de gauche est décoré par des reliefs représentant Esther et Assuérus (dessins de Cerano). Quant au portail de illustrant l'Edit de Milan c'est une œuvre de Arrigo Minerbi (1948).
Les reliefs de la seconde base illustrent :
L’ornement portail montre Sisara et Yaël (dessins de Cerano). Quant à la porte en bronze ses reliefs représentent la Vie d’Ambroise de Milan (dessins de Giannino Castiglioni 1950).
Les reliefs de la troisième base illustrent :
Les pilastres du portail central sont richement décorés avec des fleurs, des fruits et des animaux, le tympan représente la Création de Eve (dessins de Cerano), quant à la porte en bronze elle évoque L’histoire de la vie de Marie (dessins de Ludovico Pogliaghi).
Sur le quatrième soubassement, l’ornement du portail traite de Judith coupant la tête de Holopherne (dessins de Cerano). Le portail en bronze datant de 1950 est commencé par Franco Lombardi et terminé par Virginio Pessina, ses panneaux représentent L’histoire de Milan : de sa destruction par Frédéric Barberousse jusqu’à la victoire de Legnano.
Les reliefs de la cinquième base illustrent :
L’ornement du portail représente Salomon et la reine de Saba (dessins de Gaspare Vismara). La porte en bronze évoque les épisodes de l’histoire du Duomo (dessins de Luciano Minguzzi 1965).
Les reliefs de la sixième base (externe droite) illustrent :
Plus en hauteur se détachent particulièrement les grandes statues relatives à l’Ancien Testament (Luigi Acquisti).
Tout l’extérieur est orné d’un riche ensemble de sculptures. Sur les corbeaux des montants des fenêtres se trouvent statues et bustes, sur les contreforts les statues sont couvertes par un baldaquin en marbre (en bas) et 96 "géants" (en haut), sur lesquels se lèvent des gargouilles imposantes. Les autres statues se trouvent des flèches : au couronnement ou dans les niches L’ensemble de ces sculptures est une extraordinaire galerie d’art à Milan (du XIVe siècle au néoclassicisme) ont participé à ce projet de grands maîtres lombards, allemands, français, toscans, vénitiens et camponesi.
Les statues les plus importantes sont :
Dans les ébrasements des vitraux en bas Isachab et Joachim de l’école de Bambaia, au centre deux Séraphin de Pieter Monich (1403) et en haut deux Anges attribués à Matteo Raverti et Niccolò da Venezia (1403). Au centre de la rosace se trouve la "razza", blason de Jean Galéas Visconti, flanquée de chaque côté par une figure représentant l’Annonciation, dessinée par Isacco Imbonate et Paolino da Montorfano (1402).
Dans le mois de novembre, période dédiée à San Carlo Borromeo, sont exposés les toiles du cycle monumental dites « Quadroni di San Carlo » de la vie du saint et de ses miracles, peints par un groupe d'artistes du XVIIe siècle dans lesquels se détachent Il Cerano, Il Morazzone et Giulio Cesare Procaccini.