Enewetak - Définition

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Introduction

Carte de l’atoll d’Enewetak
Progression des soldats américains sur l’atoll, encore richement végétalisé à cette époque (bataille d’Enewetak, 1944).
Vue aérienne de la piste d’atterrissage de l’atoll d’Enewetak

Enewetak ou Eniwetok (ancienne dénomination) est un atoll coralien situé le plus au nord-ouest des îles Marshall en Micronésie, au centre de l’océan Pacifique. Au XXIe siècle, il est surtout connu comme lieu d'essais nucléaires par les États-Unis dans les années 1950.

Géographie

Ce territoire se compose d’environ 40 îlots totalisant moins de 6 km², entourant un lagon, de 80 km (50 miles) de circonférence.
Sa situation (11°30′N, 162°20′E) en fait second atoll le plus à l’ouest du groupe d’îles dit « Ralik » (Ralik Chain pour les anglophones, l’autre groupe d’île étant les Ratak, plus à l’est).
Voir la photo aérienne avec Google Maps

Histoire

L’histoire ancienne de l’atoll n’est pas connue, et son histoire moderne a été fortement marquée par les séquelles de guerre et des essais nucléaires.

Bien que faisant partie d’une zone géographique lui donnant un statut de colonie espagnole, Enewetak semble être resté inconnu des Européens et des Occidentaux jusqu’à une première visite en 1794 par un navire marchant britannique nommé Walpole, qui a baptisé cet atoll Brown's Range (d’où le nom japonais qui se traduit par Brown Atoll).

Il n’aurait ensuite été visité que par une dizaine de navires avant colonisation des îles Marshall par l’Allemagne en 1885.

Lors de la Première Guerre mondiale, le Japon a pris possession de l’atoll Enewetak en 1919 et du reste des îles Marshall en 1914, avec un mandat accordé par la Société des Nations en 1920.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont largement ignoré l’atoll jusqu’à ce que les îles Marshall deviennent l'un des enjeux stratégiques du Pacifique.

En novembre 1942, ils ont construit un aérodrome sur l’île Engebi pour abriter les avions utilisés sur l’archipel des îles Carolines et le reste des Îles Marshall.

Après que l’archipel des îles Gilbert a été conquis par les États-Unis, l’armée japonaise a décidé de défendre l’atoll en y envoyant sa brigade amphibie (arrivée le 4 janvier 1944). Celle-ci n’a pas eu le temps de terminer ses fortifications avant la bataille d’Eniwetok (février 1944). Cette dernière s’est conclue par la victoire des États-Unis, qui ont conquis en une semaine tous les îlots de l’atoll.

Peu après la fin de la guerre, alors que la Guerre froide et la course aux armements prenait de la vigueur, l’atoll a été équipé d’un aérodrome moderne et d’une longue piste d’atterrissage et ses habitants ont été évacués, souvent de force. L’atoll a été l’un des plus utilisés pour les essais nucléaires dans le cadre de la constitution du Pacific Proving Grounds, vaste champ de tir et d’étude d’essais nucléaires nord-américains.

Ce sont 43 essais nucléaires aériens ou souterrains qui ont été faits sur Enewetak de 1948 (opération Sandstone) à 1958, non sans conséquences environnementales et sanitaires. L’atoll n’a été ni décontaminé, ni dépollué ou nettoyé, dans la mesure de ce qui était techniquement et économiquement possible que dans les années 1970, et sera suivi pour très longtemps, un des problèmes étant que ces sites hautement contaminés sont aussi très menacés par la montée des océans induites par le réchauffement climatique, dans une zone où tremblement de terre et tsunamis ne peuvent pas non plus être exclus. L’atoll d’Ewinetok est de ce point de vue parmi les plus préoccupants ; c’est en effet là qu’a été testée la première bombe à hydrogène de 15 mégatonnes, sous le nom de code Ivy Mike dans le cadre de l’opération Ivy, fin 1952. Il ne faut cependant pas confondre "Ivy Mike" avec "Tsar Bomba" qui fût la plus puissante bombe à exploser avec une puissance totale supérieure à 50 Mégatonnes. Cet essai (dont la puissance a largement dépassé celle calculée par les concepteurs de la bombe) incluait l’utilisation de drones. Des Boeing B-17 Flying Fortress volaient dans le nuage radioactif pour l’étudier et y capter des échantillons. Ces drones étaient contrôlés par d’autres B-17 à distance de contrôle visuel. À chaque opération, de 16 à 20 B-17 participaient à l’étude du nuage ; la moitié étaient des drones et l’autre moitié des avions de contrôle. Pour étudier l’expansion du champignon et les zones adjacente des tirs nucléaires de 1957 et 1958 des fusées libérant un ballon et du matériel d’étude (pour la plupart des Rockoons) ont été utilisées, pour limiter l’irradiation des personnels.

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