820 habitants au recensement de 1999.
Les habitants d’Enewetak avaient été déplacés sur Ujelang et devaient théoriquement y rester jusqu’en 1980. Des habitants déplacés ont commencé à revenir dans l’atoll dès les années 1970.
Dans un programme qui sera ensuite nommé « Enewetak Radiological Support Project » (qui sera piloté par le DOE, à partir de 1982), l’Agence de défense nucléaire (CND, 1981) avait retenu 5 scénarii possibles pour la dépollution de l’atoll Enewetak.
Le 15 mai 1977, l’armée américaine a eu ordre de commencer à décontaminer les îles.
La version finalement retenue a mis à contribution un important matériel et plus de 4000 militaires américains amenés sur place, avec les objectifs suivants ;
Il y a eu six morts accidentels durant les travaux, celles-ci ne furent pas reliés aux radiations contenues dans les lieux.
Le « Nevada Operations Office » du ministère de l’Énergie a été responsable de la certification de la situation radiologique de chaque île à la fin de la décontamination, sur chaque île. Plusieurs bases de données ont été élaborées pour documenter les taux de radiations avant et après les opérations de nettoyage, et fournir des données susceptibles de reconstituer les évaluations de dose.
Le gouvernement des États-Unis a décrété que les îles étaient aptes à être réhabitées en 1980.
La population et une partie des anciens militaires impliqués dans les essais nucléaires se sont plaint de séquelles.
Les objectifs de décontamination ont plus spécifiquement visé le retrait et le confinement du plutonium et d’autres éléments radioactifs lourds hautement radioactif ou à longue période radioactive (demi-vie). L’évaluation prospective des doses a montré qu’avec le temps, c’est l’ingestion de césium 137 et d’autres produits de fission nucléaire, à partir d’aliments cultivés localement qui est devenue la première source d’exposition humaine aux contaminants produits par les d’essais nucléaires.
En 2000, le Marshall Islands Nuclear Claims Tribunal a accordé plus de 340 millions de dollars d’indemnités compensatrices à la population d’Enewetak pour la perte de jouissance de leurs terres, la pauvreté, et d’autres difficultés médicales ou liées aux séquelles des essais ou du nettoyage. Cette somme ne comprend pas les 6 millions de dollars par an prévu par les États-Unis pour l’éducation et les programmes de santé dans les îles Marshall, ainsi que pour le suivi des séquelles des essais nucléaires, qui font des États-Unis la principale et presque unique source d’argent de l’archipel.
La contamination interne des habitants réinstallés a été périodiquement suivie de 1980 à 1997. Ce monitoring a été confié au Brookhaven National Laboratory (ancien Atomic Laboratory) qui pour cela a d’abord utilisé des outils de mesure de la radioactivité corporelle et un dosage de plutonium dans les urines (échantillons sur 24 h, dans lesquels on compte après déshydratation le nombre d’atomes de plutonium).
Pour faire face à un déficit de confiance dans les analyses faites à distance, le ministère (département) américain de l’Énergie a accepté d’installer un laboratoire radiologique disposant d’un appareil de mesure de débit corporel (radioactivité de tout l’organisme) et de la contamination par le césium 137 cobalt 60, et potassium 40 via dosage d’échantillons biologiques pris sur place.
Ce laboratoire a été installé sur l’atoll Enewetak lui-même. Achevé en mai 2001, il est suivi par le Lawrence Livermore National Laboratory qui épaule les techniciens (formation), veille à l’entretien du matériel et est responsable de l’assurance qualité du laboratoire.