Escadron de reconnaissance 1/33 Belfort - Définition

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Introduction

[Insigne de l'escadron]
Escadron de reconnaissance 1/33 Belfort
Type Reconnaissance
Statut actif
Date création 1er août 1993
Date dissolution 26 juin 2010
Base BA 112 Reims-Champagne
Appareil Mirage F1CR

L'Escadron de reconnaissance 1/33 Belfort était l'un des deux derniers escadrons de l'armée de l'air française équipés de chasseurs de reconnaissance Mirage F1CR sur la base aérienne 112 Reims-Champagne. Ses Mirages portaient les codes en 112-Cx, en remplacement des anciens codes en 33-Cx.

Historique

L'escadron de reconnaissance 1/33 « Belfort », officiellement créé le 1er janvier 1945 mais disposant de traditions remontant à la Première Guerre mondiale, a été dissous lors d'une cérémonie organisée sur la base aérienne 112 « Commandant Marin la Meslée » de Reims le 26 juin 2010.

Le 1er janvier 1945, conséquence d’une réorganisation de l’aviation de reconnaissance française, l’une des deux escadrilles composant le groupe de reconnaissance II/33, la SAL 33 « Hache d’A. Bordage », devient le groupe de reconnaissance I/33, baptisé « Belfort » par le haut commandement français en hommage à la « Cité des Trois Sièges » qui vient d’être libérée. L’escadrille SAL 6 « Mouette du Rhin » forme à elle seule le groupe de reconnaissance II/33 « Savoie » (groupe qui, avec le GR I/33 « Belfort », constitue la 33e escadre de reconnaissance recréée à cette date). Tandis que l’escadrille effectue ses premières missions au-dessus du Reich, la situation du GR I/33 « Belfort » est difficile : les effectifs ne sont en effet pas complets et les moyens en matériel sont des plus modestes (son parc consiste en sept Lockheed P-38 Lightning à bout de potentiel d’ailleurs). Les missions continuent cependant, en dépit de la neige et du froid très vif. « Nos mécaniciens passent leurs journées sous cette tourmente, travaillant malgré ce froid hostile. Le thermomètre accuse - 25°. Il faut mettre les moteurs en route. Or nous ne disposons ni d'insufflateur d'air chaud, ni de réchauffeuse d'huile, ni de groupe électrogène de secours... » lit-on dans les archives de l’escadron pour janvier 1945. Le 5 avril, le « Belfort » se pose à Colmar où la 33e escadre de reconnaissance regroupe ses deux groupes respectivement équipés de Lockheed P-38 Lightning pour le GR I/33 et de North American P-51 Mustang pour le GR II/33. Cette période met un terme aux attaches américaines du groupe : le GR I/33 dépend en effet exclusivement du 1er corps aérien français constitué en novembre 1944 pour appuyer la 1re armée dans la campagne d'Allemagne. C’est à Colmar que le groupe reçoit une trentaine de Lockheed P-38 Lightning, dotation qui améliore notablement la situation.

En septembre 1945, le GR I/33 « Belfort » s'installe à Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Au programme : des détachements effectués en Indochine, des missions d’instruction et des manœuvres interalliées. Rapatrié en France en 1950, le groupe s’installe à Cognac où est créée en son sein une seconde escadrille qui, équipée de bimoteurs Dassault MD 315 Flamant, est destinée à la transformation des personnels des escadrilles d’outre-mer. Parvenus à bout de potentiel, les Lockheed P-38 Lightning du groupe effectuent en juillet 1952 leur dernier vol. Cédés par les États-Unis dans le cadre de l’OTAN, les premiers Republic F-84G Thunderjet font leur apparition au « Belfort » quelques semaines plus tard, le 29 août. Les entraînements sur cet appareil débutent à la mi-septembre et le « Belfort » peut participer à la fin de l’année à Cazaux à sa première campagne de tir sur avion à réaction. L’adaptation à ce nouvel appareil ne va toutefois pas sans poser des difficultés : le 20 décembre 1953, à son retour de campagne, l’une des machines du groupe est accidentée à l'atterrissage, train fauché.

Le GR I/33 change de nom en février 1953 et devient l’escadron de reconnaissance tactique 1/33 « Belfort ». Deux ans plus tard intervient la transformation des personnels de l’escadron sur Republic F-84F Thunderflash, appareil dont le premier exemplaire se pose à Cognac le 8 novembre 1955. Doté de cet appareil, le « Belfort » se déploie en 1956 au Proche-Orient pour intervenir dans le secteur du canal de Suez à la fin de l’année. Une nouvelle fois déployé outre-Rhin, l’escadron gagne en juillet 1957 la base aérienne de Lahr-Hugsweier en République fédérale d’Allemagne ; son activité est ponctuée par des exercices et des manœuvres, par des détachements mensuels effectués à Boufarik et à Ouarla dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre en Algérie et par la participation de pilotes de l’EALA 11/72 stationnée à La Reghaia. Quittant l’Allemagne, l’escadron se déploie sur la base aérienne 124 Strasbourg-Entzheim en 1959 puis s’installe en juin 1961 sur celle de Luxeuil où il prend le 1er mai 1964 l’appellation d’escadron de reconnaissance 1/33 « Belfort ». Volant pour la dernière fois sur Thunderflash le 3 juillet 1966, l’escadron se sépare de ses appareils qui, à Châteauroux, seront reversés aux Américains. L’unité évoluera désormais sur un appareil français : le Dassault Mirage IIIR, appareil dérivé du Mirage III qui, équipé de cinq caméras et de deux canons de 30 millimètres, est voué à la reconnaissance tactique. En janvier 1967, l’escadron s’installe à Strasbourg-Entzheim où il reçoit le 16 janvier 1967 ses cinq premiers Mirage IIIR, appareil avec lequel il évoluera pendant une vingtaine d’années. Le 27 novembre 1985, l'escadron reçoit son premier Mirage F1CR et sa transformation officielle sur cet appareil débute le 23 mai 1986. Ce monoplace de reconnaissance se caractérise par ses capacités d’emport variées. Il est équipé en interne d’une caméra panoramique Oméra 40 munie d’une focale de 75 millimètres pour la réalisation clichés basse altitude et d’une caméra verticale Oméra 33 de focale 150 millimètres pour les missions de type cartographique ; l’adaptation du Super Cyclope à la cellule assure le recueil d’une image infrarouge ; en emport externe, un nouveau type de capteur complète la panoplie du Mirage F1 CR : la nacelle Raphaël (radar de photographie aérienne électronique). Doté en 1987 de la station aérotransportable de reconnaissance aérienne (SARA), il participe en 1989 à l’opération Épervier au Tchad. Présents en Arabie saoudite dès le déclenchement de la crise du Golfe en août 1990, ses avions participent activement en janvier 1991 à l’opération Tempête du Désert, effectuant des missions de reconnaissance et de bombardement. Du 30 mai au 12 juin 1991, l'escadron stationne à Djibouti d’où il surveille les frontières (opération Godoria) et s’intègre à compter de juillet 1991 au dispositif multinational de l'opération Aconit protégeant depuis la Turquie les Kurdes vivant dans le nord de l’Iraq. Le 7 avril débute l’opération Crécerelle menée en ex-Yougoslavie à laquelle l’escadron participe depuis la base italienne d'Istrana. Lorsque la 33e escadre de reconnaissance est dissoute à l’été 1993, l’escadron devient autonome ; le 31 juillet 1993, il est doté de deux nouvelles escadrilles (d’une part l’EALA 9/72 « Petit Prince » et, d’autre part, la BR 244 « Léopard ») et, héritant de nouvelles traditions, son insigne – une croix de Lorraine – est désormais chargé d’un Petit Prince, d’une hache (pour l’ancienne escadrille SAL 33) et d’un léopard (pour l’ancienne escadrille BR 244) en référence aux trois escadrilles qui le composent désormais. A la fermeture de la base aérienne 124 de Strasbourg-Entzheim, l’escadron rejoint en juin 1994 la base aérienne 112 de Reims, s'installant dans les locaux anciennement occupés par l'escadron de chasse 1/10 Valois.

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