Base aérienne 112 Reims-Champagne - Définition

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Introduction

Base aérienne 112 Reims-Champagne
French-roundel.svg
Code AITA Code OACI
LFSR
Localisation
Pays France  France
Latitude
Longitude
49° 18′ 21″ N 4° 02′ 03″ E / 49.305762, 4.034128
Altitude 96 m (314 ft)
Base aérienne 112 Reims-Champagne
Pistes
Direction Longueur Surface
07 / 25 2 482 x 48 m béton
Informations aéronautiques
Type d'aéroport Militaire & Civil
Gestionnaire Armée de l'air
Cartes SIA VAC - IAC
Catégories
Aéroports • Aéroports français

La base aérienne 112 Reims-Champagne de l'Armée de l'air française est située à quelques kilomètres au nord de Reims, dans le département de la Marne.

Histoire

La base aérienne 112 entre en service le 1er octobre 1928, jour où les Breguet 19 du 12e régiment d’aviation de bombardement se posent à Reims en provenance du terrain de Lachen-Speyerdorf en Allemagne (Palatinat). Trois années de travaux ont été nécessaires pour remettre en état le terrain ravagé par la guerre, aménager une plate-forme gazonnée et construire le casernement – bientôt dénommé « caserne Roisin » – et les hangars.

Les années 1930 sont marquées par une rapide montée en puissance de la base. En 1933 y est créé le centre d'expériences aériennes militaires (aujourd’hui installé à la Base aérienne 118 Mont-de-Marsan), unité chargée notamment de tester les appareils en usage dans l'Armée de l'air et d'en définir la doctrine d'emploi. La même année s’y déploie la future 4e escadre de chasse, installation suivie en 1936 et 1937 par celle des deux groupes composant la 5e escadre de chasse. L’année 1937 voit quant à elle s’y déployer le futur groupe aérien d'observation 552 et se créer le 601e groupe d'infanterie de l'Air, seule unité parachutiste stationnée en métropole avant-guerre. Enfin, en 1939, est créé le 2e groupe de la 13e escadre de chasse de nuit. Lieu de stationnement d’unités dédiées au bombardement, à l’expérimentation, à la chasse, à l’observation et au parachutisme, la base de Reims, base « vitrine » pour l'Armée de l'air, reçoit à la fin de la décennie la visite de personnalités de premier plan appartenant aux armées polonaise, allemande et britannique : le général Edward Rydz-Śmigły, commandant en chef de l’armée polonaise (1936), le général Erhard Milch, sous-secrétaire d’État allemand à l’Aéronautique (1937) et l’Air Chief Marshal Sir Cyril Newall, chef d’état-major de la Royal Air Force (1938).

En 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Reims possède la plus importante base de France par l'activité aérienne ; quelque trois cents appareils y sont stationnés, notamment les bombardiers Bloch MB.210 équipant la 12e escadre de bombardement et la centaine de chasseurs Curtiss H-75 américains dont ont été équipées à partir de mars 1939, juste à temps, les 4e et 5e escadres de chasse jusque là dotées de Dewoitine D.500 et 501.

Entre 1939 et 1945, Français, Britanniques, Allemands et Américains se succèdent sur la base.

Quittant la base dès la fin août 1939 pour se déployer sur plusieurs terrains de campagne, les appareils rémois cèdent la place à la Royal Air Force qui, dès septembre, y déploie des escadrons dotés de bombardiers Fairey Battle tandis que le corps expéditionnaire de la RAF en France – dénommé « Advanced Air Striking Force » – installe son quartier général à Reims. La « drôle de guerre » débute, période mal nommée compte tenu des combats violents qui opposent dès septembre avions alliés et allemands. Participent notamment à ces combats Edmond Marin la Meslée (futur as des as de la campagne de France), Jean Accart (qui commandera la BA 112 de 1952 à 1955), Michel Dorance (qui la commandera de 1958 à 1960), le Rémois François Warnier (huit victoires sûres) et d'autres as tel Camille Plubeau.

Maîtres de Reims à la mi-juin 1940, les Allemands s’emparent de la base aérienne, terrain qu’ils occuperont jusqu'aux derniers jours d’août 1944 et dont ils se serviront notamment une fois les Alliés débarqués en Normandie. A compter de 1941, la base aérienne devient un important site aéronautique avec l'installation d’ateliers appartenant à la firme Junkers, constructeur d’avions qui, notamment, y monte et y répare ses bombardiers Ju 88 et ses avions de transport Ju 52. Le terrain est fréquemment la cible des appareils alliés qui, à partir de 1943, le bombardent, détruisant peu à peu son infrastructure.

Évacuée par les Allemands, la BA 112 est utilisée à partir de septembre 1944 par l’United States Army Air Forces. En février 1945, le général Dwight David Eisenhower, commandant des forces alliées en Europe, installe à Reims son grand quartier général ; le 7 mai, à 2 h 41, le generaloberst Alfred Jodl, après s’être posé la veille sur la base, y signe la reddition sans condition du IIIe Reich. La guerre finie, le terrain est utilisé comme tête de pont à un pont aérien permettant de rapatrier plusieurs milliers de déportés et de prisonniers de guerre. Dans les mois qui suivent, il sert de lieu de stockage au surplus militaire américain, surplus qui, cédé à la France, est vendu par la Société nationale de vente des surplus.

La décision de réactiver la base est prise à la fin de la décennie. Sur le point d’être dotée d'avions à réaction, celle-ci doit d’abord s'équiper d'une piste puis reconstruire son casernement et ses hangars. La 3e escadre de chasse, basée à Reims de 1950 à 1961, est d'abord équipée de De Havilland 100 Vampire ; en 1951, elle perçoit des Republic F-84 Thunderjet puis, en 1959, des North American F-100 Super Sabre. La décennie est marquée par la création au sein de cette escadre de la future Patrouille de France (1953) et la crise de Suez qui conduit l'unité à se déployer à Chypre (1956).

Après son départ en 1961, l'escadre est remplacée par la 30e escadre de chasse tout temps, formation dotée de chasseurs-bombardiers SNCASO 4050 Vautour IIN. Le prestigieux escadron de chasse tout temps 2/30 « Normandie-Niemen » s’installe à Reims en juin 1966 et y rejoint l’escadron de chasse tout temps 3/30 « Lorraine », ce qui vaut à la base aérienne dans les années 1970 – en pleine Guerre froide – des échanges répétés avec l'URSS. Le 20 décembre 1973, les premiers Dassault Mirage F1 se posent sur la base. De 1961 à 1978 stationne également à Reims la 62e escadre de transport équipée notamment de Nord 2501 Noratlas.

Le début des années 1990 est marqué par le départ pour Colmar du « Normandie-Niemen » (1993) et par la dissolution de la 30e escadre de chasse (1994). Au printemps de 1994, suite à la fermeture de la base aérienne 124 de Strasbourg, se déploient à Reims les escadrons de reconnaissance 01.033 « Belfort » et 02.033 « Savoie » et leurs Mirage F1CR. Dans le même temps, l’escadron de chasse 3/30 « Lorraine » devient le 03.033 « Lorraine ». Avec une soixantaine d’appareils, la BA 112 est alors l’une des plus importantes bases de l’Armée de l’air. Le 22 septembre 1996, pour le quinzième centenaire du baptême à Reims du roi Clovis 1er, elle reçoit le pape Jean-Paul II qui y célèbre une messe devant plus de deux cent mille fidèles. En 2005, le « Lorraine » est mis en sommeil et ses avions quittent Reims pour rejoindre Colmar.

En juillet 2008, la fermeture définitive de la base aérienne 112 est annoncée par le Premier Ministre François Fillon, celle-ci devant intervenir en 2011/2012.

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