Photographie aérienne - Définition

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Introduction

La photographie aérienne est un domaine très vaste tant sur le plan de la variété des documents que des techniques employées.

Histoire

Appareil photo-mitrailleuse conçu pour l'observation aérienne (photo ou film) pour l'armée allemande (Photo d'archive allemande, datée de 1914)
Photographie aérienne du Royal Crescent (Bath) prise d'une montgolfière.
appareil monté sur le moteur de l'avion
Vue aérienne des lotissements près de Markham en Ontario (Canada)

La première photographie aérienne date de 1858, elle est l'œuvre du photographe et aérostier Félix Nadar qui a pris un cliché du Petit-Bicêtre (actuel Petit-Clamart), au sud de Paris, à proximité de Bièvres depuis un ballon captif.

En 1888, c'est la première photographie aérienne par cerf-volant (ou photo cervolisme) par Arthur Batut. Émile Wenz perfectionne le système trop tributaire des mouvements du cerf-volant. De nombreux systèmes apparaissent : déclenchement par fil, chariot pour monter la nacelle photo, etc.

Mais la photographie aérienne a pris réellement son essor lors de la Première Guerre mondiale avec le développement combiné des ballons d'observation et de l'aéroplane, dopé par des besoins en renseignements militaires.

En 1925, c'est le premier cliché photogrammétrique.

La Seconde Guerre mondiale va déclencher un développement considérable de la photographie aérienne toujours sous l'impulsion des militaires.

En 1946 a lieu le premier cliché spatial avec une fusée V2 qui monte à une altitude de 130 kilomètres, ce sont les débuts de la photographie spatiale qui ne sera effective qu'avec les premiers satellites dédiés. Cette dernière ne concurrence pas totalement la photographie aérienne mais la complète sauf peut-être dans le domaine du renseignement militaire.

Renseignement militaire

Le renseignement militaire se faisant bien souvent au-dessus du territoire « ennemi », l'aéronef que les militaires vont utiliser doit surtout pouvoir revenir entier de sa mission. Pour cela, les stratégies principales sont soit le vol à basse altitude à très grande vitesse ou soit le vol à très haute altitude. Selon le choix effectué, l'équipement photographique est très différent, pour pouvoir avoir des photos nettes dans le cas de la basse altitude où le paysage défile très vite ou pour pouvoir avoir des détails dans le cas de la haute altitude, d'où l'emploi alors de puissants téléobjectifs à très grande focale.

Aux États-Unis, au moment de la Guerre froide, des avions spécifiques ont été développés, comme le U2 ou le SR-71 Blackbird. Les autres pays déclinant leurs avions de chasse dans des versions « reconnaissance ». C'est le cas par exemple de la France qui a utilisé des versions de Mirage III (le Mirage IIIR), puis de Mirage F1CR, de Mirage 2000R et même dernièrement (2004) de Mirage IVP conçu initialement pour porter la bombe nucléaire. Ces avions peuvent voler à plus de Mach 2 à des altitudes de plus de 50 000 pieds (15 kilomètres).

Les satellites d'observation militaire viennent concurrencer directement la photographie aérienne avec des précisions de plus en plus fines.

Les drones sont également de plus en plus employés, permettant de limiter le risque de pertes humaines, et la transmission des photos et films par radio permet d'obtenir les résultats en temps réel.

Photographie documentaire

Des sociétés commerciales et des organismes d'État commandent des photographies de bâtiments industriels, de monuments, de villes ou de paysages, pour des usages variés, allant de la publicité aux études prospectives. Les États-Unis se prêtent également bien à ce style de photos, avec de grandes étendues et des constructions très géométriques. Il y eut même un intérêt particulier à la photographie aérienne impulsé par le géographe John Brinckerhoff Jackson autour de sa revue Landscape. Il s'est montré l'héritier de la géographie humaine française qui constitua le premier atlas aérien de son territoire.

Un travail documentaire pour le géographe, et de style documentaire pour ses acceptions esthétiques est très repérable chez Alex S. Maclean. Il travaille à des fins commerciales et juridiques sans renier l'aspect artistique d'une vue aérienne. Toujours aux USA, grâce aux qualités heuristiques du médium photographique, l'artiste Ed Rusha va se réapproprier des photographies aériennes de parkings de Art Alanis pour créer un livre d'art contemporain (1967). On peut aussi rencontrer une approche artistique de la photographie aérienne avec par exemple l'ouvrage La Terre vue du ciel de Yann Arthus-Bertrand.

Techniquement, il s'agit essentiellement de photographie oblique à basse altitude. Les appareils photographiques sont de divers types mais ont en commun un objectif lumineux et un temps de pose très court.

Les moyens volants sont très divers : à côté des appareils d'aviation générale (comme les avions d'aéro-club) et les hélicoptères, on trouve également des ULMs, et de plus en plus de paramoteurs. Pour des raisons de moindre coût et de conditions difficiles ou à l'étranger dans des pays sans une grosse infrastructure aéronautique, le ballon captif ou le cerf-volant reviennent sur le devant de la scène. L'avantage de la photographie aérienne sous ballon captif réside de plus dans l'immobilité de l'appareil (pas de translation et stabilisation gyroscopique), ce qui autorise un temps de pose plus long et élargit les possibilités de prises de vue. En revanche, l'altitude maximale est limitée à 150 mètres (500 pieds), limite basse de la zone de vol des avions et ULM. Pour les photographies aériennes à très basse altitude (30 mètres), il est possible d'utiliser un mât télescopique pneumatique.

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