Fomite - Définition

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Définition en épidémiologie

'Pour le vocabulaire de l'épidémiologie', les fomites sont des surfaces, matières ou objets contaminées par un micro-organisme pathogène, et susceptibles de contaminer d’autres objets, des animaux ou des personnes, jouant ainsi un rôle dans la propagation d’une maladie contagieuse.

Dans certains cas, lors de cérémonies religieuses notamment, de nombreuses personnes peuvent contaminer un objet ou un milieu qui peut lui-même recontaminer un grand nombre de personnes. Par exemple, le Dr Niessen, médecin du Gouvernement de Lille, en janvier 1916, dans Lille occupée où une petite épidémie de typhoïde sévit depuis quelques mois, adresse au Service d'Hygiène une note le priant d'appeler l'attention des autorités ecclésiastiques sur la possibilité évidente de transmission de la fièvre typhoïde par l'eau bénite. « Sans avoir la moindre intention de porter atteinte aux mandements et à la Sainteté de l'Eau bénite, il est incontestable, dit-il, que, par l'emploi de l'eau bénite, des germes d'infection peuvent être transmis par les mains d'une personne à une autre. Comme l'Église ne renoncera probablement pas à l'emploi de l'eau bénite pendant la durée de l'épidémie actuelle, il est nécessaire d'y ajouter un désinfectant énergique approprié. Le public trouverait la mesure compréhensible, si on lui en expliquait la raison ». De la même manière, le baiser à la bague de l'évêque ou à l'ostensoir, la transmission de l'ostie feront l'objet de suspicions lors d'épidémies de grippe, choléra, etc. d'autant que les prêtres étaient en contact fréquent avec les malades et mourants.

Importance de la nature du matériau

Les matériaux poreux tels que le bois ont dans un premier temps été supposés plus à risque que l'inox, le formica et le plastique, mais des données expérimentales sont contradictoires et elles n'ont pas permis d'aboutir à un consensus sur la question.

Fomites et virus

Concernant la plupart des virus, on manque de données quant à leur présence et durée de vie sur les fomites. Les virus entériques ou grippaux sont les plus étudiés. La nature du virus est importante : les virus enveloppés sont généralement plus sensibles que les virus nus.

L’exposition des objets au vent et au soleil pourrait aussi réduire la durée de vie des pathogènes. Au contraire la présence de gras ou de terre ou de souillure (fientes…) est un facteur favorable à une durée de vie plus longue des pathogènes, certains pouvant aussi s’enkyster et durablement résister.

Après qu'une épidémie tua un nombre important des patients d'une maison de repos à Hawaï, une étude a conclu que c'est la transmission de sécrétions orales d'un patient à l'autre via les mains du personnel ou par des fomites (surfaces ou objets souillés et contaminants) qui pouvait le mieux expliquer la contagion. (Morens DM, Rash VM. Lessons from a nursing home outbreak of influenza A. Infect Control Hosp Epidemiol. 1995;16:275–80.).
Les auteurs de cette étude invitaient en conclusion à porter plus d'attention aux problèmes nosocomiaux dans ces lieux.
Des virus de la grippe (A et B) cultivé en laboratoire se sont en effet montrés capables de résister ;
- 24 à 48 h sur des surfaces dures et lisses (acier, plastique),
- 9 à 12 h sur des vêtements, du tissu, du papier,
Lors de cette expérience, l'environnement était de type hospitalier (hygrométrie faible de 35% à 40% et température assez élevée de 28°C (12). Et les auteurs ont montré qu'une humidité plus élevée réduisait la survie de virus. Mais d’autres virus comme H5N1 pourraient réagir différemment (mieux adapté au froid et à l’humidité ?).
À noter que sur des surfaces lisses, le virus était encore transféré aux mains 24 h après, alors que les tissus ne resteraient contaminants qu'une quinzaine de minutes. Mais dans une autre expérience aux pays bas, portant sur le H7N7, le fait d'utiliser des mouchoirs en tissus plutôt qu'en papier semblait être un facteur favorisant la contagion
Les virus ne semblent pas survivre longtemps sur les mains (en raison de la chaleur, et/ou de propriétés antiseptiques de la peau ?). La concentration virale y chutait remarquablement vite, de 100 à 1000 fois dans les 5 minutes suivant le transfert.

La contagion via des fomites semble donc possible en cas de contamination de surfaces par un nombre élevé de virus (105,0 TCID50/mL), par exemple via des sécrétions nasales lors de la 1re phase de la maladie. Le risque semble le plus élevé 2 à 8 h après la contamination pour les surfaces lisses, et durant quelques minutes pour les tissus.

Si l'on en croit le modèle animal, dans le cas du H5N1 le sang, les excréments (voire l'urine ou les larmes ?) pourraient être contaminants chez l'homme, tout particulièrement dans les formes hémorragiques de la maladie. On peut penser que des bactéries responsables de surinfections le seraient aussi

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