Les fondations superficielles sont la partie des fondations qui, contrairement aux fondations profondes et semi-profondes, ne fait que reposer sur le sol, ou s'y enfoncer très légèrement.
La profondeur des fondations superficielles n'excède pas 3 mètres, dans le cas opposé, on parle de puits ou de pieux.
Il existe trois types de fondations superficielles :
Le calcul de fondations superficielles se fait à partir des caractéristiques mécaniques des sols sur lesquels l'ouvrage va être fondé.
En 1975, pour éliminer les obstacles aux échanges, la Commission des Communautés Européennes a arrêté un programme d’actions dans le domaine de la construction, sur la base de l’article 95 du Traité,pour permettre l'harmonisation des spécifications techniques.
En 1989, la Commission européenne, les États membres de l’Union Européenne et de l’Association Européenne de Libre Échange de transférer au CEN la préparation et la publication des Eurocodes structuraux.
Les règles de calculs géotechniques sont définies dans la norme européenne et norme frnçaise appelée communément Eurocode 7:
- Section 1 : Généralités
- Section 2 : Bases du calcul géotechnique
- Section 3 : Données géotechniques
- Section 4 : Surveillance de l'exécution des travaux, suivi et entretien
- Section 5 : Remblais, rabattement de nappe, amélioration et renforcement des terrains
- Section 6 : Fondations superficielles
- Section 7 : Fondations sur pieux
- Section 8 : Ancrages
- Section 9 : Ouvrages de soutènement
- Section 10 : Rupture d’origine hydraulique
- Section 11 : Stabilité générale
- Section 12 : Remblais
Ces différentes sections sont suivies d'annexes qui peuvent être normatives ou informatives.
- Annexe A : Facteurs partiels et de corrélation pour les états limites ultimes et valeurs recommandées (normative),
- Annexe B : Commentaires sur les facteurs partiels des approches de calcul 1, 2 et 3 (informative),
- Annexe C : Exemples de procédures pour déterminer les valeurs limites de la pression des terres sur les murs verticaux (informative),
- Annexe D : Exemple de méthode analytique de calcul de la capacité portante (informative),
- Annexe E : Exemple de méthode semi-empirique pour l'estimation de la capacité portante (informative),
- Annexe F : Exemples de méthodes d'évaluation du tassement (informative),
- Annexe G : Exemple de méthode de détermination de la pression de contact présumée des fondations superficielles sur rocher (informative),
- Annexe H : Valeurs limites des déformations des structures et des mouvements des fondations (informative),
- Annexe J : Aide-mémoire pour la surveillance des travaux et le suivi du comportement des ouvrages (informative),
L'application de l'Eurocode 7 doit s'appuyer sur la norme NF P 94-261 : Fondations superficielles.
Celle-ci n'étant pas encore publiée, il est possible d'utiliser un des deux textes réglementaires existants :
Ces caractéristiques mécaniques peuvent être obtenues à partir d'essais :
- de laboratoire sur des prélèvements de terrain,
- sur le terrain en place (ou in-situ).
Ces essais font l'objet de normes particulières.
Les principes de détermination des capacités d'une structure à répondre à des exigence particulières sont explicités dans l'Eurocode général :
Cet Eurocode définit deux états-limites :
1- états-limites ultimes : ils correspondent à la rupture ou à d'autres formes similaires de défaillance structurale. Ils donnent une capacité de résistance maximale d'une structure ou d'un élément de ses éléments.
2- états-limites de service : ils permettent de définir les conditions au-delà desquelles les exigences d'aptitude au service spécifiées par le maître d'ouvrage pour une structure ou un élément structural ne sont plus satisfaites.
Ce dernier état-limite peut avoir des conséquences pourvant être irréversibles ou réversibles.
Cet Eurocode définit les principes pour les différents types d'actions et combinaisons d'actions, pour les propriétés des matériaux, les caractéristiques géométriques des structures, les différentes types d'analyses des structures. Il donne aussi les différents symboles utilisés dans les Eurocodes suivants.
Les actions pouvant être prises en compte dans les calculs sont définies dans l'Eurocode 1 qui précise dans sa première partie les actions générales sur un bâtiment quelconque :
Certaines structures font l'objet de règles particulières :
Les règles particulières dues aux actions sismiques sont définies dans l'Eurocode 8.
avec des règles particulières pour certains types d'ouvrages :
Dans les cas simples, il faut donc déterminer :
Les calculs doivent tenir compte des situations de projet. Cells-ci peuvent être :
exemple en cours d'exécution ou de réparation,
Dans les cas simples, on peut donc définir une valeur de calcul des effets des actions à l'état-limite utime : Ed = 1,35.G + 1,5.Q
Dans l'étude de la capacité portante, il est nécessaire de considérer la résistance du terrain localement mais aussi globalement lorsque la fondation se trouve sur un talus qui peut être soumis à une instabilité générale entraînant une rupture d'ensemble.
De plus le tassement du terrain sous la fondation dû à l'application des charges peut amener une déformation de la structure pouvant avoir des conséquences sur sa résistance. C'est ce qu'on appelle l'interaction sol-structure.
L'Eurocode 7 définit plusieurs états-limites :
La détermination de la capacité portante ne s'intéresse dont qu'aux deux premiers états-limites :
Le premier état-limite ultime ne concerne que les ouvrage situés à proximité d'un bord de talus ou dans un talus.
On détermine la résistance de calcul de la fondation, Rd.
Le massif de sol ou de roche peut être fait d'une superposition de couches dont les propriétés géotechniques varient fortement d’une couche à l’autre. Les valeurs de calcul des propriétés du terrain doivent être déterminées pour chaque couche.
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées :
1- détermination de la charge limite à l'aide de la théorie de la plasticité :
Cette méthode correspond à l'annexe D de l'Eurocode 7 NF EN 1997-1.
La charge limite dépend de trois termes, fonctions des caractéristiques du sol de fondation définies par sa cohésion et son angle de frottement :
corrigés par des coefficients tenant compte :
Cette approche du calcul de portance a été initiée par le professeur Karl von Terzaghi (en).
2- détermination de la charge limite à l'aide des essais au pressiomètre de Ménard :
Cette méthode correspond à l'annexe E de l'Eurocode 7 NF EN 1997-1
La charge limite dépend de deux termes :
3- détermination de la charge limite à l'aide des essais au pénétromètre statique
4- détermination de la charge limite par les essais de pénétration dynamique et S.P.T. (Standard penetration test)
Le sol est un milieu hétérogène formé de grains solides de tailles différentes laissant des vides plus ou moins importants permettant des circulations hydrauliques.
Les tassements ont plusieurs origines :
Le tassement élastique peut être déterminé à partir :
Le tassement de consolidation est un phénomène de réduction progressive du volume de terrain en fonction du temps sous l'action d'une contrainte normale constante d'un sol saturé d'eau par migration de l'eau dans le terrain.
Sous l'action des états-limites de service il convient de vérifier que les tassements totaux ou les tassements différentiels entre appuis sont admissibles pour la structure portée.
a- Stabilité générale
Cette étude doit être faite :
— à proximité ou sur un talus naturel ou créé par l’homme,
— à côté d’une excavation ou d’un ouvrage de soutènement,
— près d’une rivière, d’un canal, d’un lac, d’un réservoir, ...
— au-dessus de mines ou d’ouvrages enterrés.
b- Portance
Pour les situations de projet durables ou transitoires, on doit vérifier à l'état-limite ultime que : Ed < Rd
c- Résistance au glissement
a- Tassement
b- Soulèvement du sol
c- Analyse des vibrations
1- Les fondations au rocher doivent tenir compte d'éléments supplémentaires comme les failles éventuelles, le pendage des couches, l'altération de certaines zones, ...
2- Il est possible d'améliorer la capacité portante du terrain par consolidation ou par renforcement du sol par inclusions souples (colonnes ballastées), semi-rigides (colonnes à module contrôlé) ou rigides.