Francis Hallé (né le 15 avril 1938 à Seine-Port en Seine-et-Marne) est un botaniste et un biologiste français.
Francis Hallé fut d'abord moniteur de voile aux Glénans avant d'être diplômé de la Sorbonne et de l'université d'Abidjan et de devenir botaniste et biologiste. Ancien Professeur de botanique à l'Université de Montpellier, il est spécialiste de l'écologie des forêts tropicales humides, de l'architecture des arbres, et grand défenseur des forêts primaires (c’est-à-dire les forêts jamais exploitées par l'homme qui ne représenteraient plus aujourd'hui que 5 à 10 % des forêts de la planète).
Il rappelle qu'une forêt secondaire a besoin de sept siècles pour revenir à l'état primaire et dénonce le désastre écologique que constitue la déforestation abusive pratiquée par les grands groupes industriels dont on peut déjà voir les conséquences dans des pays tels que Haïti, le Nigéria, Madagascar ou la Malaisie.
De 1986 à 2003, il a dirigé les missions scientifiques du Radeau des cimes sur les canopées des forêts tropicales. Il a découvert que la canopée est une source primordiale de la diversité biologique.
Dans son livre Éloge de la plante, il soutient que les végétaux et l'espèce humaine ne sont en rien comparables. Les végétaux sont apparus bien avant les hommes et les animaux en général et ils leur survivront certainement. En effet, les animaux (dont l'homme) ont besoin des végétaux pour vivre (alimentation, environnement, etc.) alors que la majorité des végétaux est capable de vivre en totale autonomie et peut ainsi très bien se passer des animaux.
Hallé s'intéresse également à la science des formes et notamment à l'architecture des plantes.
Dans son livre Plaidoyer pour l'arbre paru en 2005, Francis Hallé affirme tout d'abord la difficulté de définir l'arbre. À l'aide d'exemples, il montre que la hauteur au-dessus du sol, le caractère ligneux de la plante, la présence de branches ne sont pas des caractéristiques que l'on peut conférer dans l'absolu aux arbres. Le biologiste cite Alessandro Baricco : « Définir l'arbre, c'est comme définir la bêtise : c'est presque impossible, et pourtant nous en connaissons tous d'excellents exemples ».
Après s'être intéressé aux secrets de l'arbre, Francis Hallé présente tout ce que l'arbre apporte à l'homme et tire le portrait d'espèces remarquables comme, par exemple, le Durian, l'Eucalyptus ou l'Hévéa.
Il soutient dans ce livre l'hypothèse de l'arbre coloniaire à partir d'observations et expériences réalisées par Roelof A. A. Oldeman et poursuivies par lui-même. L'arbre moderne ne serait pas un individu mais une colonie (à la différence des arbres primitifs comme les palmiers ou les araucaria qui ne le sont pas). Il considère les bourgeons comme des individus reliés entre eux à la façon des polypes sur un récif corallien. La réitération ou sa capacité à se multiplier végétativement prouve la divisibilité de l'arbre, ce phénomène se traduit par la production de rejets spontanés ou traumatiques. Or l'individu par définition n'est pas divisible. De plus, Francis Hallé s'étonne d'observer sur certains arbres des racines au sein même des unités réitérées, c'est-à-dire des racines au sein même des branches.
Darlyne Murawski et lui-même ont aussi remarqué que l'arbre pouvait posséder plusieurs génotypes :
« Le Saint-Martin Jaune contenait plusieurs génotypes sensiblement différents, qui n'étaient pas distribués au hasard dans la cime, mais caractérisaient plutôt des groupes de branches maîtresses. »
Francis Hallé a aussi découvert la « timidité » de certains arbres (fagacées, pins), un phénomène tout aussi étonnant. Les branches ou les racines de certains arbres ne s'entremêlent point quand elles se rapprochent et décrivent une fente de timidité. Ce phénomène se traduit aussi entre les cimes de plusieurs arbres. On peut observer une fente de timidité entre différents arbres de la même espèce peut être lié à un échange de gaz. Quel avantage sélectif cela apporte-t-il à l'arbre ?
Francis Hallé est un des rares scientifiques à défendre la croyance populaire prétendant que les phases lunaires ont une influence sur la croissance des végétaux.
Le travail scientifique de F. Hallé est colossal, admirable et pourrait renverser des dogmes conceptuels : la plante dominerait-elle les animaux (parmi eux les hommes) ? L'arbre serait-il une colonie donc un ensemble d'entités fonctionnant de concert ? Que serait l'homme sans arbres ? Que peut-on lui devoir ?