Geneviève Latreille (Lyon, 26 mai 1929 - Neuville-sur-Saône, 11 août 1982) fut une universitaire et chercheuse en psychologie sociale, pionnière de l’approche éducative en orientation scolaire et professionnelle.
Troisième enfant d'André Latreille, alors professeur au Lycée Ampère de Lyon, Geneviève Latreille avait dix ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, et seize lors de l'armistice. Déjà engagée dans le militantisme chrétien (la JECF), elle s'associe immédiatement au mouvement de rapprochement des peuples français et allemand en participant aux camps internationaux de Vallorcine, et milite pour la création d'une Europe politique, projet considéré alors comme utopique sinon aventureux.
Elle obtient en 1948 une double licence (Lettres et Droit) à l'Université de Lyon, puis un DESS d'économie politique, et intègre en 1950 l'Institut national d'orientation professionnelle (INOP) de Paris, dont elle sort diplômée en 1952.
Elle est alors nommée conseillère d'orientation scolaire et professionnelle à Valence (Drôme), où, pendant 10 ans, elle parcourt le département, aidant les élèves à gérer leur parcours scolaire, tout en analysant les difficultés rencontrées, ce qui l'amènera plus tard à des études plus théoriques sur la problématique de l'orientation et du choix des métiers.
Un séjour d'un an aux États-Unis lui permet de rencontrer Carl Rogers, qui lui fait découvrir son « approche centrée sur la personne », qui rejoint une préoccupation constante de sa démarche, et l'enrichit.
De 1962 à 1964, elle revient comme formatrice à l'ex-INOP devenu Institut national d'étude du travail et d'orientation professionnelle (INETOP), où elle prépare une thèse de troisième cycle, qu'elle soutient en 1965 à la Sorbonne.
Nommée assistante en psychologie sociale à l'Université de Lyon (où son père est doyen honoraire), elle y poursuit une activité de recherche universitaire et de formation des générations futures de conseillers d'orientation :
En 1979, elle soutient devant l'Université Paris IV - Sorbonne sa thèse d'État, dont l'intitulé est La naissance des métiers dans la France contemporaine (1950-1975), étude psychosociale. Nommée maître de conférences à l'Université Lumière Lyon 2, elle doit abandonner ses charges administratives en 1980 à cause de la maladie qui la ronge. Elle décède d'un cancer en 1982, laissant un riche héritage à ses successeurs.