C'est à Rome que l'éléphant obtient le nom Annone et devient l'animal préféré du pape Léon X. Il est abrité dans un bâtiment particulier dans les jardins du Vatican. Giovanni Battista Branconio dell'Aquila, chambellan du Pape et ami du peintre Raphaël, en est le gardien. Raphaël a réalisé un dessin d'Hanno qui cependant a été perdu. Toutefois deux autres dessins passent pour en être des copies.
Quatre études de l'animal ont été attribuées à Raphaël mais il a été révélé qu'elles sont l'œuvre de Giulio Romano. Ces dessins ont également été copiés réalisée par Cornelis Cort en 1567 d'après une peinture de Romano. Une fresque du plafond de la Loggia di Raffaello située dans le Palais du Vatican représentant la création des animaux et montrant un éléphant en arrière-plan a été réalisée vers 1515/1517 et attribuée à Giovanni da Udine ; on suppose que Raphaël en a fait l'ébauche.
Le fait de détenir des animaux exotiques dans des ménageries n'est pas inhabituel chez les souverains européens. Le pape Léon X est en outre habitué à côtoyer des animaux rares. Son père Laurent de Médicis avait entretenu à Florence une ménagerie célèbre et s'était beaucoup occupé d'animaux sauvages. Parmi les installations du Vatican, Léon X possède également un petit zoo où l'on peut voir hormis un ours et deux léopards dressés un caméléon. Le pape n'est pas le seul à être charmé pas Hanno, le peuple l'est également. Le pape organise des présentations occasionnelles de l'animal qui au cri de son mahout se penche et se met à genoux, s'asperge d'eau, danse au son de la musique entre autres. Selon toute vraisemblance, cet éléphant est un animal éduqué ce qui en avait fait à l'époque un cadeau très précieux pour Manuel Ier.
Le fait que le pape aime particulièrement le pachyderme se retrouve dans des témoignages de spectateurs qui ont vu le pape le dimanche lors de représentations jouer avec Hanno et constaté la maladresse du pape obèse. Lorsque Laurent II de Médicis, neveu du pape, demande à ce que Hanno lui soit prêté en 1514 pour une manifestation à Florence, le pape refuse, craignant que le long voyage nuise à la santé de l'animal. Dans son refus, Léon X dit se préoccupé par les pieds d'Hanno. Il a certes pensé à lui faire faire une sorte de chaussures mais sur la distance, même avec de telles protections, l'animal ne supporterait pas le voyage.
Une marche triomphale en l'honneur du poète et bouffon de la cour Barabello est attestée. Giacomo (ou Jacopo) Baraballo, abbé de Gaète, est l'une des figures les plus prééminentes de la société mixte que forme alors la cour apostolique de Léon X. Les vers au comique involontaire qu'il improvise à la manière de Pétrarque mettent régulièrement le pape et ses invités dans un état de grande hilarité et pour cela, Barabello reçoit de nombreux honneurs pour lesquels il est très friand. Barabello se considérant lui même comme l'égal de Pétrarque et étant pour précisément venu à Rome pour se faire couronner poeta laureatus, le pape profite de l'occasion pour donner une représentation d'un humour cruel en le couronnant le 27 septembre 1514 dans un cérémoniel choisi. Le point culminant de cette représentation est la marche triomphale de Barabello juché sur Hanno. L'éléphant semble tolérer sa présence mais le bruit de la foule environnante énerve vite l'animal qui se met à secouer le bouffon couronné prince des poètes. L'événement trouve vite un écho dans la littérature. Donato Poli écrit un sonnet et rend un hommage railleur à l'« Hannibal » accidenté. Des sources postérieures témoignent que Barabello, qui ne possède alors visiblement plus toutes ses capacités mentales, meurt peu de temps après.
Un grave accident se produit lors d'une des autres sorties d'Hanno. Le 25 janvier 1515, Julien de Médicis épouse Philiberte de Savoie, la sœur du défunt roi de France Louis XII et est attendu avec son épouse à Rome pour le mois de mars. Pour l'accueillir, la route n'est pas seulement parée d'arcs de triomphe mais on envoie également à sa rencontre un immense groupe de nobles accompagné d'Hanno surmonté d'une tour où sont assis des hommes en armes. Les tirs de salutation et le vacarme de la foule mettent l'éléphant dans un état de panique. Hanno essaie de se retourner, la tour s'écroule en direction du Tibre. Certaines personnes présentes sont piétinées par les sabots des chevaux. On dénombre des blessés et un rapport officiel fait état de treize morts.
En 1516 meurt soudainement Julien le frère du pape. Léon X lui-même souffre d'une forte fièvre et de fistule. Un moine hérétique leur prédit alors à lui et à son éléphant une mort prochaine. Au début du mois de juin, Hanno tombe gravement malade ; il peut à peine respirer et souffre de crampes. Le pape fait appeler ses médecins personnels qui au vu des difficultés respiratoires de l'éléphant diagnostiquent une angine. De plus, l'animal est très constipé. Les médecins décident de lui administrer un laxatif qu'ils enrichissent d'or comme il est couramment pratiqué. Au vue de la masse de l'animal, la quantité d'or est augmentée. La thérapie reste sans effets et augmente la pression sur le système digestif. Hanno meurt le 8 juin 1516.
Le pape fait réaliser une épitaphe par son écuyer Branconio portant une inscription de Filippo Beroaldo qui nomme l'angine comme la cause de la mort d'Hanno. La plaque autrefois fixée sur un mur du Vatican a été perdue, seul un dessin en témoigne. Certains textes satiriques, comme un « testament » d'Hanno vraisemblablement écrit par Aretino ou encore les remarques de Luthers sur l'amour éléphantesque du pape, laissent penser que Léon X a pu montrer son chagrin en public.