Afonso de Albuquerque, gouverneur d'Inde, envoie en 1511 de Cochin deux éléphants à Lisbonne. L'un deux est un présent du roi de Kochi à Manuel Ier et le second, Albuquerque l'achète lui-même. En 1513, il achète deux autres éléphants qu'il envoie également à son roi, sur deux navires différents pour qu'un moins un des deux arrive en vie. Des documents provenant de Rome qualifient Hanno de jeune animal, ce qui laisse penser qu'il est l'un des deux éléphants envoyés en 1511 dont il est prouvé que l'un des deux était jeune. Par contre, aucune preuve ne dit s'il est l'animal offert ou l'animal acheté. Les animaux sont emmenés à Lisbonne dans la ménagerie du palais royal, le Paço da Ribeira.
On trouve de nombreux récits sur Hanno depuis son arrivée à Rome. Des témoignages écrits parmi lesquels on compte ceux d'Albuquerque prouvent l'original de l'animal. Hanno a donné lieu à des légendes qui ont attisé la curiosité de la recherche.
Déjà l'origine du nom d'Hanno n'est pas claire. On suppose des origines carthaginoises mais aussi une déformation du terme malabare pour éléphant « ana ».
Plusieurs histoires ont cours à propos des difficultés pour amener Hanno à monter à bord du bateau. Hanno n'aurait tout d'abord pas voulu monter sur le navire. Son gardien indien, pour ne pas devoir quitter sa dulcinée, aurait dépeint à Hanno la ville de Rome de manière très noire. Menacé de la peine de mort, il aurait par la suite décrit le futur à Hanno comme merveilleux, sur quoi l'animal s'est mis à suivre tous les ordres et s'est tenu calme pendant le voyage. Dans une autre version, on a promis à Hanno qu'il deviendrait le chef de la chrétienté et le non-respect de cette promesse aurait conduit plus tard à sa mort. En fait, on peut douter qu'il y ait eu une quelconque difficulté avec l'éléphant.
Les suppositions selon lesquelles Hanno se serait battu avec un rhinocéros pendant une traversée en bateau noyant ce dernier sont probablement dues à une fausse datation concernant l'inscription de la célèbre gravure de Dürer de 1515 dont le succès a dépassé les frontières. Lors de certaines de ses sorties sur la terre ferme, Hanno n'aurait pas seulement provoqué des mouvements de foules mais aurait également laissé les endroits où il était hébergé prêts à s'effondrer. Les représentations du voyage sensationnel d'Hanno vers Rome ne déterminent cependant pas qui a fait s'effondrer les maisons, ni quand ni où.
L'intelligence d'Hanno et la sympathie d'un pape qui mène sa charge pontificale de manière luxueuse stimulent également les perceptions. Lorsqu'Hanno est enfin arrivé devant le pontife, il se serait mis trois fois à genoux, ce qu'à l'époque on croyait impossible puisque d'après les écrits antiques, les éléphants n'avaient pas d'articulation du genoux. De plus, de sa propre initiative, Hanno aurait pris de l'eau dans un seau avec sa trompe et aspergé l'assistance, ce qui aurait charmé Léon X. Les récits de Baraballo, le fou du pape, ont été mélangées avec l'accident parvenu lors de la visite de Julien de Médicis. C'est ainsi qu'il a été raconté que lors du couronnement solennel de Baraballo, ce dernier a eu la permission de monter Hanno qui s'est saisi du bouffon pour le jeter dans le Tibre, à la grande joie du public.
En ce qui concerne la mort d'Hanno, plusieurs versions nous sont parvenues. L'angine indiquée sur l'épitaphe laisse penser qu'il a été visiblement impossible aux médecins du pape de reconnaître la détresse respiratoire d'Hanno comme la cause de sa grave constipation. Après la mort du pachyderme, des rumeurs ont couru selon lesquelles c'est l'air humide de Rome qui est la cause de la mort soudaine d'Hanno et d'autres selon lesquelles c'est l'écuyer orgueilleux Branconio qui n'a pas prodigué les soins nécessaires à l'animal. On soupçonne également une malnutrition. Une autre source montre qu'Hanno a été recouvert d'or pour une marche triomphale et qu'il en est mort.
Dans les différents témoignages existants, Hanno est présenté comme un éléphant blanc. Étant donné qu'il n'existait en Europe au XVIe siècle aucune possibilité de comparaison dans la nature, on admet aujourd'hui que l'éléphant devait être au moins d'une couleur claire. En Inde et à Ceylan, les éléphants blancs étaient traités d'une façon particulière. Les sources qui témoignent de l'origine d'Hanno amènent certes à la conclusion que l'animal était jeune et éduqué ce qui a sans nul doute augmenté la valeur du cadeau mais on n'y trouve pas d'indice concernant le statut particulier de l'animal en tant qu'animal blanc.
Les histoires autour d'Hanno et sa présence dans les sources, les dessins et les peintures lui ont fait traverser les siècles. Depuis les années 1980, il existe deux travaux de recherche sur l'éléphant du pape sur la base d'une recherche moderne concernant les sources existantes : Stephan Oettermann, Die Schaulust am Elefanten. Eine Elephantographia Curiosa (1982, p.104–109) et Silvio A. Bedini, Der Elefant des Papstes (1997/2006). Bedini ne rend pas compte de la recherche d'Oettermann dans sa bibliographie. Oettermann n'a pas été traduit en anglais. On ne trouve de recherches semblables que pour Soliman, le premier éléphant à Vienne.
Bedini s'est également confronté à la question du cadavre d'Hanno. En 1962, des os et une grosse dent ont été trouvés lors de travaux de construction sur le site de la Bibliothèque apostolique vaticane. Après les avoir identifiés comme des fossiles d'un Elephas antiquas, ils ont été classés dans les collection des Musées du Vatican. Une nouvelle enquête préparée par Bedini sur les lieux de la découverte et réalisée par le paléontologue Frank C. Whitman jr. de la Smithsonian Institution a révélé que les os et la dent n'étaient en aucun cas des restes fossilisés mais des reliques d'un jeune éléphant. Deux défenses décorées qui jusque là étaient accrochées dans la salle de l'Archivo Capitolare de la Basilique Saint-Pierre ont été soumises à un examen scientifique qui a révélé qu'elles avaient été prélevées sur un animal mort. On a alors émis l'hypothèse fondée que les os, les défenses et la dent sont les restes d'Hanno.