Le hêtre investit beaucoup en été et automne pour le printemps suivant. Ses conditions de vie estivales déterminent directement le nombre de feuilles incluses dans les bourgeons. En automne, le hêtre fait les réserves que le printemps viendra lui soutirer. On comprend aisément qu'en jouant sur la vigueur de l'arbre à la belle saison, on peut guider son évolution de l'année suivante. Pour augmenter le nombre de bourgeons et donc favoriser la ramification, il faut encourager le développement de nombreuses feuilles. Pour cela, il faudra un arrosage abondant en été et un apport d'engrais azoté fin août, début septembre. Le dernier fumage de la saison, fin septembre début octobre, préparera l'hiver (phosphore). Dans de bonnes conditions, un bourgeon peut avoir jusqu'à 10 feuilles. Au printemps on veillera à modérer l'arrosage de manière à éviter l'allongement des rameaux et donc la longueur des entre-nœuds. Dans la même optique, le premier engrais de la saison devra être administré au plus tôt fin mai.
L’étude de l’ADN de restes fossiles d’arbres confirme que depuis le Néolithique – malgré plusieurs dizaines de milliers d’années de perturbations par l’homme – les hêtres de nos forêts doivent l’essentiel de leurs gènes à des ancêtres qui ne sont pas remontés du Sud européen, ce qui a permis de conserver une biodiversité plus importante. Les hêtres des paysages de l’Europe moyenne reflètent encore les recolonisations forestières de la première moitié du postglaciaire.
Le hêtre, qui a besoin d’une certaine fraîcheur, serait, selon Jean-Luc Dupouey, de l'Inra Nancy, menacé par le réchauffement global. Toutefois, observe le même Jean-Luc Dupouey, « En Lorraine, nous constatons que les hêtres grandissent de 45 centimètres par an, contre 30 centimètres autrefois. C'est dû au réchauffement, mais aussi à l'augmentation du CO2 ».
La galle sur les feuilles du hêtre, petite et pointue, est une tumeur provoquée par un insecte parasite :Mikiola fagi.
Le Charançon du hêtre (Orchestes fagi), et plus spécifiquement sa larve, est un ravageur du hêtre, il grignote les feuilles. Quand des milliers de feuilles d'un vieux hêtre sont ainsi marquées, le superbe colosse paraît roussi de haut en bas comme il le serait si les tendres feuilles du printemps avaient été surprises par les gelées, ou frappées par la grêle depuis plusieurs semaines. Mais si un vieil arbre peut supporter une pareille épreuve une fois ou même deux fois et résister à une nutrition incomplète due à l'altération du feuillage, les plantations de hêtre sont dans une situation plus critique si le fléau les atteint au même degré ; et s'il se répète plusieurs années de suite, elles peuvent être détruites entièrement.
Les faînes contiennent 40% de matières grasses. On les fait bouillir comme des châtaignes ou on les broie pour en faire un beurre aux propriétés vermifuges ou parasiticides.
Symbole de sagesse, il est l'un des quatre piliers (avec le chêne, le bouleau et l'olivier) de l'année solaire chez les anciens Celtes.
![]() Aspect du houppier | Cupule sèche | ![]() En automne | ||
Aspect du tronc | ![]() Arbre remarquable | Feuilles d'un hêtre européen (Fagus sylvatica) en automne |