La domination romaine de la Sardaigne commença en 238 av. J.-C. quand Carthage succomba aux romains dans la Première Guerre punique. Les mercenaires sur l'île se rébellant, les Carthaginois durent la céder à Rome. La Sardaigne devint province de la République romaine en 226 av. J.-C..
L'activité minière augmenta énormément sous les Romains, surtout lorsqu'il s'agissait des gisements de plomb et d'argent. La République romaine avait adopté l'argent comme masse monétaire en 269 av. J.-C., tandis que le plomb était omniprésent dans la vie civile, étant utilisé dans la production de beaucoup de produits, allant de la vaisselle aux conduites d'eau. La Sardaigne était la troisième plus grande région sous domination romaine par quantité de métaux produits, après l'Espagne et la Grande-Bretagne. La production minière pendant la domination romaine est estimée à environ 600 000 tonnes de plomb et 1 000 tonnes d'argent. L'activité minière des Romains ne se limita pas au bassin iglesiente ; ils connaissaient bien et exploitaient les riches gisements d'argent du Sarrabus, ce qui mena le géographe Solino à écrire : « India ebore, argento Sardinia, Attica melle ».
Le système d'extraction des minerais consistait, à l'époque romaine, à faire des puits verticaux qui pouvaient aller au-delà de cent mètres de profondeur. Le travail de ces puits, mené avec des outils manuels simples et parfois du feu, fut entrepris d'abord par des mineurs libres, dits metallari, puis, à partir de 190 av. J.-C. environ, par des esclaves et des prisonniers, ces derniers dits damnati ad effodienda metalla.
Dans l'année 369 l'empereur Valentinien Ier décréta que chaque navire qui jetterait l'ancre en Sardaigne devrait payer des droits de douane de 5 centimes pour chaque metallaro transporté. Successivement, les empereurs Gratien, Valens et Valentinien II interdirent à tous les metallari de s'établir sur l'île, décrets probablement provoqués par la peur que les exceptionnelles richesses des gisements sardes puissent diminuer l'importance des mines d'argent de la péninsule Ibérique, alors propriété impériale. La production minière sarde diminua donc considérablement à la fin de l'époque romaine. Quelques gisements continuèrent leur activité afin de satisfaire aux besoins limités du marché insulaire, mais beaucoup d'autres furent abandonnés, dont quelques-uns qui furent longtemps oubliés, comme ceux du Sarrabus.
C'est à partir de 1865 que le zinc s'ajouta à la liste des principaux minerais extraits, les autres étant le plomb et l'argent. En fait, de la calamine (hémimorphite, ou silicate de zinc) fut trouvée dans les mines de Malfidano à Buggerru.
La dynamite fut introduite en Italie aux environs de 1868 ; elle avait été inventée l'année précédente par le chimiste suédois Alfred Nobel. Cette invention révolutionna en peu de temps les techniques d'extraction, diminuant son coût, même dans les mines humides.
Entretemps, les malheurs de la Sardaigne au sein du nouveau état italien augmentèrent. En 1867 les députés sardes demandèrent au Président du Conseil des ministres, Bettino Ricasoli, une plus grande implication de l'état dans le soulagement de la misère dans laquelle vivait la population sarde. Le malaise sociale conduit à de graves désordres à Nuoro en avril 1868 ; le peuple entier se souleva au cri de « Su connottu! Su connottu! », contre la vente des terres de l'état. Une commission parlementaire d'enquête fut instituée peu après cet évènement, présidée par Agostino Depretis et comptant parmi ses membres le député piémontais Quintino Sella. Ce dernier, ingénieur minier, publia un rapport sur l'état de l'industrie minière sarde en 1871, œuvre qui constitue un document d'une extraordinaire importance. Sella, accompagné d'Eugenio Marchese, le directeur du district minier de la Sardaigne, visitèrent les principales mines et établissements métallurgiques de l'île pendant un voyage qui dura 18 jours. Leur rapport mit en évidence l'importance croissante de l'industrie minière sarde dans l'économie italienne. Les années 1868-1869 virent travailler 9171 employés dans les mines sardes, quasiment le triple qu'en 1860. En fait, suite à l'extension en 1840 des lois minières du Piémont en Sardaigne et à sa modification en 1859 pour favoriser les industriels miniers, il y eut un rapide développement de la recherche et des exploitations, une augmentation de la production et donc de la main d'œuvre employée. En 1870 les permis de prospections, qui n'étaient qu'au nombre de 83 en 1861, augmentèrent à 420, et les concessions de 16 à 32. Les minerais ainsi produits passèrent de 9379,8 tonnes en 1860 à 127 924,6 en 1868-1869, et leur valeur tripla durant ces mêmes années pour atteindre les £ 13 464,780.
Le rapport de Sella permis aussi de faciliter le transport des minerais aux ports, et ainsi les sociétés minières avaient construit, jusqu'en 1870, 30 kilomètres de chemin de fer et 181 de routes. Le développement constant de l'industrie minière encouragea la venue de techniciens (ingénieurs, géologues) et d'employés d'administration venant d'autres régions de l'Italie. Étant donné le bas niveau d'instruction et de préparation technique des sardes, même une grande partie de la main d'œuvre provenait du continent.
La plupart du temps, les sociétés minières opérant sur l'île prirent des attitudes qu'on peut aujourd'hui définir en tant que colonialistes ; ils se limitèrent souvent à exploiter les parties les plus riches de leurs mines, transférant ensuite les minerais extraits sur le continent pour y être traités. Les énormes profits ainsi faits ne furent pas réinvestis sur place, si ce n'est que pour faciliter les activités des entreprises.
Le rapport de Sella ne manqua pas de montrer la disparité économique entre les miniers sardes et ceux d'origine continentale, ainsi que la nécessité d'une école pour chefs miniers et fondeurs à Iglesias. Le rapport concluait avec une recommandation d'augmenter le capital versé dans l'industrie sarde pour impulser son développement, et surlignait l'urgente nécessité de construire un réseau routier, ainsi que de compléter les principaux chemins de fer. Il mit en évidence aussi la nécessité de créer et de développer un système télégraphique adéquat ; il demanda aux principales compagnies minières d'en créer avec leurs propres moyens pour rendre la communication plus rapide. Cette proposition fut toutefois ignorée par la loi, qui garantit peu après à l'état le monopole sur la construction de cette infrastructure importante.
Le siège du district minier fut transféré de Cagliari à Iglesias en 1872.
L'industrie minière italienne connut l'émergence d'un nouveau secteur l'année précédente. En effet, ce fut suite aux débuts de l'exploitation du riche sous-sol du Sarrabus que commence la production de l'argent. S'ouvrit ainsi un cycle de production qui dura une quarantaine d'années. Des 15 premières tonnes produites en 1871 dans la région du Mont Narba, on atteint vite les 2 000 tonnes annuels en moyenne pendant la décennie allant de 1880 à 1890, décennie que Rolandi appellera « la décennie en argent » (il decennio argenteo) lorsque la production atteint la valeur de deux millions de lire. Des trois mines qui se trouvaient dans la région en 1871, on passa à dix en vingt ans, nombre qui diminua à une seule lors de la fermeture définitive des lieux.
Le Sarrabus vit une sorte de ruée vers l'argent, tant les grandes entreprises, dont la Société de Lanusei (Società di Lanusei) et celle de Monteponi, que les petits chercheurs de métaux précieux. Ils se mirent à présenter des centaines de demandes de permis pour effectuer des prospectionss minières sur le territoires des communes de Muravera, Villaputzu et San Vito en particulier. Déjà, en 1851 l'entreprise génoise Unione Sulcis e Sarrabus, dont les principaux actionnaires furent les Belges Émile et Hélène Poinsel, se vit attribuer en concession la mine de Gibbas, près de Villaputzu, mais les travaux y furent abandonnés à cause des nombreuses difficultés liées à la forte incidence du paludisme. En 1870 l'entreprise génoise Società Anonima delle Miniere di Lanusei obtint un permis de recherche dans la zone du Mont Narba, dans la commune de San Vito. En 1885 l'ingénieur Français Léon Goüin créa à Gênes la Società Tacconis-Sarrabus pour exploiter le sous-sol de Tacconis. Goüin créa aussi la Société des mines de Rio Ollastu à Paris en 1888.
Dans sa période de plus grande splendeur, les gisements du Sarrabus employaient 1500 miniers, répartis parmi dans les mines de Masaloni, de Giovanni Bonu, du Mont Narba, de Perd'Arba, de Baccu Arrodas, de Tuviois, de S'erra et S'llixi et de Nicola Secci. Pour avoir une idée précise de la valeur quantitative du gisement argentifère du Sarrabus, on peut dire que pendant que dans le reste du monde la teneur moyenne d'argent par quintal de plomb oscillait entre 200 et 300 grammes, dans le Sarrabus il s'élevait à un kilogramme par quintal. À Baccu Arrodas elle était encore plus haute.