Histoire minière de Sardaigne - Définition

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Époque du Royaume de Sardaigne

En 1720, comme conséquence du traité de Londres, l'île passe sous contrôle de la Maison de Savoie. Le royaume donna un nouvel élan à l'activité minière, qui était liée aux concessions générales, comme sous les espagnols. Les premiers à obtenir ce genre de concession, d'une durée de vingt ans, furent les cagliaritani Pietro Neddu et Stefano Durante. En 1740 la concession de trente ans fut assignée au britannique Charles Brander, le baron Charles de Holtzendorff et au consul suédois à Cagliari, Karl Gustaf Mandel. Le contrat stipulait que les concernés devaient verser 12% des cristaux et 2% de l'argent extraits à la taxe royale pendant les quatre premières années, ainsi que 5% pour les 6 années successives et 10% pour les 20 années restantes. Les droits devaient s'envoyer en même temps que les minerais exportés, et tous les six mois pour ceux vendus dans l'île.

Les nouvelles sociétés, surtout celle de Mandel, introduisèrent diverses innovations technologiques, dont l'utilisation des explosifs lors de l'extraction. Des experts en matière de l'exploitation minière furent emmenés en Sardaigne, dont de nombreux Allemands. C'est à Mandel aussi qu'on doit la fonderie de plomb de Villacidro. Il fut toutefois accusé, par l'Intendance Royale, de transférer l'exploration à d'autres miniers, se limitant lui-même à l'exploitation des mines déjà existantes. Une enquête fut ouverte pour investiguer les présumées irrégularités fiscales qui aboutit, en 1758, à la révocation de ses concessions.

En 1762 l'administration des mines sardes passa aux mains du directeur des mines, Pietro de Belly, lequel bloqua l'activité minière privée pour laisser l'état exploiter les richesses du sous-sol sarde directement. Belly chercha aussi de réintroduire le travail forcé aux mines ; ceci lui mérita une critique de Quintino Sella en 1771. Belly rata aussi l'exploitation des riches mines d'argent du Sarrabus, de lesquels Mandel avait vu le potentiel. En fait, Belly trouva son exploitation trop coûteuse à cause du terrain accidenté et la difficulté à communiquer avec la région. La valeur minière de la région sud-est de l'île n'est découverte que lors du siècle suivant.

Les dernières années du XVIIIe siècle furent importants pour l'industrie minière sarde ; des traces de fer furent trouvés près d'Arzana, ainsi que des traces d'antimoine aux environs de Ballao. Au début du XVIIe siècle il y avait 59 mines en Sardaigne, principalement de plomb, de fer, de cuivre et d'argent. La renaissance de l'activité minière attraya plusieurs aventuriers piémontais et d'autres nations européennes, notamment le Français Honoré de Balzac qui, en 1838, redonna vie à une initiative d'exploitation des anciennes filières de plomb dans la plaine de la Nurra.

La ville de Nuoro et ses environs.

La nouvelle loi minière fut instaurée en 1840 ; celle-ci prévoyait la séparation de la propriété du sol à celle du sous-sol. Selon la nouvelle loi n'importe qui pouvait demander l'autorisation d'effectuer des prospectionss minières ; il devait se procurer une autorisation écrite du propriétaire des terres sur lesquelles il pensait travailler, mais si le propriétaire s'y opposait et cette opposition n'était pas assez argumentée, le préfet pouvait concéder tout de même l'autorisation. L'unique obligation du minier était de verser au propriétaire 3% de la valeur des minerais extraits et de le rémunérer pour les dommages causés à ses terres. Cette loi n'entra pleinement en vigueur sur l'île qu'en 1848, après lequel fut réalisé la « parfaite fusion » (perfetta fusione) de la Sardaigne avec les terres continentales appartenant à la Maison de Savoie.

La nouvelle loi facilita l'octroi des concessions minières et attira de nombreux entrepreneurs, en particulier liguriens et piémontais, et vit naître la première société consacrée à exploiter les prommeteurs gisements sardes. Une société Gênoise (la Società Nazionale per la coltivazione di miniere in Sardegna) tenta en vain d'obtenir une concession générale. Cette sorte de concession fut en fait formellement interdite par la nouvelle loi pour empêcher la constitution de monopoles de l'activité minière. Le projet de la Società Nazionale tomba donc à l'eau ; on voit donc la création d'un grand nombre de sociétés contrôlées par les mêmes protagonistes de la Società Nazionale, dans un effort de se voir octroyer le plus de concessions possibles. La majorité des sociétés minières opérant sur le territoire sarde était donc de capital non sarde. Une exception significative est celle de l'entrepreneur sarde Giovanni Antonio Sanna, qui obtint une concession perpétuelle sur environ 1200 hectares dans la région de Montevecchio en 1848. Beaucoup de sociétés n'avaient pas les capacités techniques pour opérer dans le marché minier ; celles-ci firent faillite ou se fusionnèrent avec d'autres pour former des sociétés plus grandes et plus stables.

En 1858 l'exilé d'origine romagnaise Enrico Serpieri fit construire la fonderie de Domusnovas pour l'exploitation des minerais de plomb présents dans les vieilles mines, et peu de temps après une autre à Fluminimaggiore. En 1862 ces deux fonderies de Serpieri produisirent déjà 56% de tout le plomb sard extrait des vieilles excavations.

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