Les armes de l'Île de Ré se blasonnent ainsi : Parti, au premier de gueules à trois fleurs de lys d'or, au deuxième d'argent à la bande du premier accompagnée de deux aigles éployées du même |
D'aucuns pensent qu'à l’origine, Ré formait un archipel composé d'au moins trois îles, deux petites, une au nord (Isle de Loix : village de Loix), une à l’ouest (Isle d'Ars : villages d’Ars, Saint-Clément-des-Baleines et Les Portes), et la plus grande et la plus proche du continent (Isle de Ré : villages de Rivedoux-Plage, Sainte-Marie-de-Ré, La Flotte, Saint-Martin-de-Ré, Le Bois-Plage et La Couarde-sur-Mer). Cet archipel faisait alors partie du domaine de la tribu gauloise des Lémovices, par lesquels la plus grande île, l'Isle de Ré, prit plus tard le nom latin de Arica Insula. Ce nom s'imposa par la suite à l'ensemble de l'archipel rétais.
Mais certains historiens, à la suite du docteur Kemmerer, supposent que l'île de Ré était rattachée au continent à l'époque antique. En effet, alors qu'un certain nombre de vestiges de l'occupation romaine ont pu être retrouvés, ainsi que quelques fragments épars d'origine celte, aucun document de l'époque romaine ne mentionne son insularité. Ptolémée, géographe égyptien, parle d'un promontoire, et non d'une île, à cet endroit. La séparation du continent serait alors due à un violent tremblement de terre qui aurait secoué la région à une époque tardive de l'Antiquité gallo-romaine (voir plus bas à Légendes).
Une cosmographie grecque du VIIe siècle nomme l'île sous le nom de Ratis, elle est nommée par la suite Insula Réa, Île de Rhé.
En 848, l’île est pillée par le chef viking Hasting.
Au XIIe siècle, l'abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Ré est fondée sous l'égide des Mauléon, seigneurs de La Flotte. Elle dominera bientôt la majeure partie de l'île, malgré de nombreux pillages. Lors du conflit anglo-français de 1242, Henri III d'Angleterre attire les Rétais dans son camp en leur promettant le statut de commune jurée. Il y construit une forteresse, puis rend l’île à Louis IX de France par le traité d’avril 1243. Au XVe siècle apparaissent les premières vignes.
En février 1625, le protestant Soubise s’empare de l’île. Quelques mois plus tard, le duc de Guise organise un débarquement afin de reprendre l’île, appuyé par les flottes hollandaise et anglaise. Le fort de La Prée est construit en 1625 à La Flotte.
En 1627, durant le siège que firent subir Louis XIII et Richelieu aux huguenots rochelais, 5000 soldats et 100 cavaliers Anglais, menés par le duc de Buckingham, envahissent l'île et assiègent Saint Martin pendant cinq mois (de juillet à novembre). Toiras, gouverneur de l'île, réussit à tenir jusqu‘à l’arrivée d’un corps spécial de 3000 hommes formé par Richelieu qui débarque par surprise sur l’île. Le siège est levé, les Anglais laissent mille morts sur le terrain et s’échappent grâce à leur flotte. Le 18 septembre 1628, Buckingham se présente à nouveau devant Saint-Martin, mais il est mitraillé et canonné et ne tente pas le débarquement
En 1681, Vauban revisite les défenses des trois redoutes de l'île, Les Portes-en-Ré, Le Martray (Ars-en-Ré) et Rivedoux-Plage, puis il commence à fortifier Saint Martin en commençant par reconstruire la citadelle qui avait été rasée en même temps que les fortifications de de La Rochelle, suite au siège de 1573.
Les 15 et 16 juillet 1696, la flotte anglaise bombarde Saint-Martin-de-Ré.
Le 23 août 1743, Madame de Tencin reçoit la baronnie de Saint-Martin de l'Isle de Ré des dépouilles de Charles-Joseph de La Fresnay. En 1745, elle délègue ses fiefs de la Grenetière à Penaud des Marais pour 500 livres de rente annuelle.
Le Phare des Baleines, construit en 1853 et haut de 57 mètres, (à côté de la Tour des baleines d'époque Vauban, 1682), demeure un des monuments notables de l'île, situé à son extrémité ouest, sur la commune de Saint-Clément-des-Baleines. En 1873, la citadelle de Saint-Martin-de-Ré sert d'étape (Bagne de l'île de Ré) pour les condamnés au bagne, notamment vers la Nouvelle-Calédonie puis vers la Guyane de 1897 à 1938.
L'île est reliée au continent par un pont construit en 1988 ; jusqu'à cette date, la liaison se faisait par bac.
A la déclaration de la guerre, l'île de Ré est défendue par diverses batteries d'artillerie chargées d'empêcher toute attaque allemande sur les ports de La Rochelle-Pallice: une batterie de 4 pièces de 138/81 SF et 4 pièces de 240/03 obsolètes et qui seront vite retirées; deux batteries de deux pièces de 95G Lahitolle aux Baleines et à Sainte-Marie; deux pièces de 105 EhV (SF) à Saint-Martin et deux pièces de 75G/97 à Sablanceaux (Rivedoux-Plage). La batterie de La Couarde est commandée par l'enseigne de vaisseau de 1° classe Lagoubie. En fait, seules les batteries de La Couarde, des Baleines et Sablanceaux sont opérationnelles et à effectif complet. En mai une partie des troupes est prélevée et envoyé sur le front, mais le 30 mai la batterie de La Couarde est réarmée à effectif plein, cependant que l'officier des équipages de 1° classe Primel remplace l'enseigne Lagoubie. On trouve aussi sur l'île, commandée par le lieutenant Guthux, une compagnie du IV° bataillon du 181° régiment de réserve, chargée de garder les "indésirables" internés à Saint-Martin. Alors que les troupes allemandes occupent La Rochelle à partir du 23 juin 1940, les premiers soldats allemands ne débarqueront que le 29 juin sur l'île de Ré. Début juillet le bataillon III/134 (3° bataillon du 134 régiment) de la 44° divisioon d'infanterie va s'installer avec PC à Saint-Martin-de-Ré. Dès 1940, le secteur de Sablanceaux va porter les stigmates des combats avec l'épave du paquebot CHAMPLAIN, de la Compagnie Générale Transatlantique, échoué dans la passe après avoir sauté sur une mine magnétique le 17 juin, le cargo grec ADAMANTIOS, échoué sur la plage après un bombardement le 20 juin à 16h20 et le paquebot FOUCAULT, incendié lors d'un bombardement le 19 juin dans le port de La Pallice et remorqué jusqu'à la plage par les allemands le 28 septembre. L’Organisation Todt construit près des plages de nombreux blockhaus (dont quelques-uns ont été convertis en maisons d'habitation) et remet en fonction le Petit train de l'île de Ré. Comprise dans la « Poche de La Rochelle », l'île n'est libérée qu'après l'armistice du 8 mai 1945.
Par ailleurs, le tournage de certaines scènes du film Le jour le plus long sur la plage sud de Rivedoux-Plage et la Conche des Baleines aux Portes eut lieu en 1961.