Interconair - Définition

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Historique

Selon les premiers éditoriaux de la revue Aviazione e Marina, le nom Interconair est tiré de la contraction de « International Conference of Naval and Air enthusiasts », la conférence internationale d’enthousiastes de la marine et de l’air, qui faisait référence au travail d'étude et de recherche entrepris sur les sujets aéronautiques et navals par une association internationale d'experts nouvellement formée. Dans l’esprit de ses concepteurs, cette association devait être représentée par 42 membres venant de divers pays s’articulant autour de sections nationales. En réalité, seule la Suisse, le Royaume-Uni et l'Italie contribuèrent à cette association. Elle était dirigée par un comité central présidé par le journaliste hollandais Cor J. Meijer et dépendait pour la partie financière de la société suisse Interconair AG, enregistrée à Zoug

Par la suite, une organisation complexe baptisée Interconair System International était mise sur pied, comprenant l’éditeur Interconair AG Zug, l'association internationale d'experts et la revue Aviazione e Marina dont le siège de la rédaction était situé au 18 Elsässerstrasse à Bâle, lui donnant ainsi la connotation d'un magazine étranger, bien que conçu, formaté et imprimé en Italie par des Italiens.

L’association avait alors pour président le journaliste britannique Brian Walters et le secrétaire général Romolo Cichero qui en fait apparaît comme le véritable propriétaire du titre Aviazione e Marina. Les collaborateurs italiens étaient Romolo Cichero, G. Mezzano, Mario Lunardi, Ermanno Martino, A. Gigante, Tullio Marcon, E. Castellano, W.J. Acquarone, E. Manzoni, M.Bocchiardi, F. Lombardi, A. Borgiotti, M. Calcidese, Carlo D'Agostino, G.C. Del Nevo, E. Di Marino, G.C. Pesce, Sergio Mecchia, G.C. Pericoli, G. Pini.

Plusieurs divisions commerciales autonomes sont créées au fil du temps, chacune d’entre-elle étant baptisée par un nom commençant par Inty ou Inter. Ainsi, l’activité de vente par correspondance de livres militaires est réalisée par la division commercialisation Intybooks tandis que la commercialisation de copies de photographies publiées dans le magazine incombe à la Phoexer. De son côté, la division Intyad gère les annonces publicitaires tandis que Interinfo, qui s’établit via Brentani à Lugano, en Suisse, propose la rédaction d’études spécifiques pour une clientèle sélectionnée. Cette division s’occupe également de la rédaction du magazine Aviazione e Marina. La division diffusion, publicité et impression demeure par contre via Pozzo à Gênes. Interways, à l’existence éphémère, se voit confiée la tâche d’organiser des voyages tandis que Intylinea commercialise des soldats miniatures de luxe. La mise en page et la composition sont réalisées par la division Intersetting SA et réalisé par Infosystem international, toutes deux situés à Lugano. Intercon Ltd, basé à Farnborough, en Angleterre, est chargée de la collecte des annonces publicitaires par zones dans le monde. Citons enfin dans cette organisation la présence de Intercon SARL, situé à Beyrouth, au Liban, ainsi que d’agents dans des locaux dans plusieurs autres pays occidentaux.

Au fil des ans, R. Cichero parvient à donner une dimension internationale à sa maison d'édition, et le succès du magazine italien Aviazione e Marina ne va pas manquer d’attiser les tensions notamment avec la revue italienne Ali Nuove.

En 1971, la présidence de Interconair System International échoit au général français Pierre Marie Gallois, connu en France pour sa foi gaulliste et à l'étranger pour être l'un des principaux architectes force de frappe nucléaire française.

Les années 1973 et 1974 voient l’apparition d’une édition internationale baptisée Interconair Aviation & Marine International, déclinée en une version Atlantique et une version destinée à l’Afrique et au Moyen-Orient, bientôt suivie par une version en arabe intitulée Addifà Walamn Fil Aalam (Défense et sécurité internationale). Ces diverses publications donnent alors aux éditions un véritable caractère international permettant d’atteindre le chiffre respectable de 120 000 exemplaires mensuels. Les éditions revendiquent la troisième position mondiale du secteur derrière Aviation Week & Space Technology et les éditions suisses Interavia.

Pour augmenter la pénétration de ses revues dans les milieux industriels internationaux, Interconair apporte une attention particulière aux grandes sociétés aéronautiques et de construction navale en Europe et dans le monde. C’est ainsi que sont présentés les portraits de leurs cadres supérieurs avec une analyse concise de leur situation économique et la revue de leurs principales activités.

En septembre 1977, couronnement d’une dimension internationale désormais atteinte, les différentes divisions ou succursales des revues sont rassemblées en un seul endroit. La société responsable de la gestion éditoriale, maintenant appelée Sorécom SAM Interinfo, s'installe à Monte-Carlo, d’abord sur le boulevard Princesse Charlotte, puis plus tard dans un grand bureau de 700 m2 situé rue des Orchidées rassemblant 40 employés. Pas moins de 11 ordinateurs IBM peuvent intervenir dans la composition électronique de textes, une innovation et un record pour l'époque.

Ce déplacement dans un lieu si prestigieux ne reste pas sans conséquence aussi bien au niveau organisationnel qu’en terme de coût. Entre la fin 1977 et le début 1978, la publication de quelques numéros de la revue doit être différée, voire annulée. Ce regroupement n’intervint que durant une assez courte période. L’année 1977 est également marquée par une stagnation des recettes publicitaires en raison d’une crise italienne liée à l'exportation de matériels militaires après une forte croissance les années précédentes.

En conséquence, les bureaux de Monaco doivent être abandonnés durant les premiers jours de 1980. Interinfo qui supervise le travail de rédaction, doit retourner à Gênes, Via Invrea, tandis que Intercon Mediagroup rejoint la même ville mais Via Caffa.

La situation économique contraint la direction de la rédaction à déménager rapidement à Farnborough, tandis que les entreprises génoises ferment à l'exception de celle se trouvant Via Pozzo qui avait vu la naissance du magazine 20 ans plus tôt.

Dans cette période, la justice italienne accuse Romolo Cichero de constitution de capitaux à l'étranger, malgré le fait qu’il résidait en Égypte et qu’il n’était plus l'actionnaire de référence de la société éditrice du magazine.

Au début de 1982, la crise d’Interconair est ainsi devenu irréversible. En tout état de cause, l'univers des revues italiennes est devenu très concurrentiel, avec l'émergence de nouveaux venus capables de couvrir simultanément les trois domaines de la défense: la marine, l’aviation et les forces terrestres. La publication des titres est suspendue et les locaux génois sont fermés, à l'exception de ceux de la Via Pozzo dans lequel est maintenu un centre d'archivage de documents.

R. Cichero parvient cependant à maintenir en vie une partie de ses magazines étrangers en quittant l’Italie. En 1983, il lance une nouvelle initiative d'édition en Irlande baptisée Strategia e Difesa considérée comme une fusion plutôt mal réussie entre Aviazione e Marina et Eserciti e Armi. Sa numérotation poursuit celle des Interconair Aviazione e Marina avec des éditions en français, anglais, arabe et italien. Il n’a été publié que onze numéros qui ont rencontré un certain succès de ventes aux États-Unis.

Selon un rapport de l’Unesco publié en 1979, le groupe Interconair, parallèlement à son activité de publication, offrait divers autres services. En plus des ventes par correspondance de titres militaires, Interconair proposait également « des disques qui exaltent la guerre, tels que les chants et marches des Waffen SS ». Apparemment, Interconair proposait non seulement des informations sur les possibilités de ventes d’armes mais participait également à des transactions sur des armes d’occasion, notamment des armes d’infanteries soviétiques

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