Jean-Jacques Leuliette, né le 30 septembre 1767 à Boulogne-sur-Mer, mort le 23 décembre 1808 à Versailles, est un littérateur, journaliste et professeur français.
Fils d'un artisan — serrurier ou forgeron — de Boulogne, il devient d'abord garçon-serrurier selon la Biographie universelle et l'Encyclopédie théologique, forgeron selon la Biographie nouvelle. Ses parents ayant négligé son éducation, il se forme de manière autodidacte, en lisant des romans, des ouvrages de littérature et d'histoire; il s'attache particulièrement aux Vies parallèles de Plutarque et à une Vie de Suger.
À l'époque de la fête de la fédération de 1790, il prononce sur la place publique de Boulogne, où sont réunis les fédérés, une harangue remarquée par ses traits d'éloquence et ses faits puisés dans l'histoire et publiée dans plusieurs journaux français et anglais. Condorcet et Brissot le font alors venir à Paris, où Louis-Sébastien Mercier lui obtient une place subalterne dans l'administration. Se consacrant aux lettres, il étudie le grec, le latin, l'italien et l'anglais.
Renvoyé du ministère de l'Intérieur comme une créature de Roland, il se retire chez une vieille parente pauvre qui demeure dans la capitale, puis chez un compatriote installé à Paris. Le 1er frimaire an IV (22 novembre 1795), il fonde avec Antoine-François Ève, dit Maillot ou Demaillot, L'Orateur plébéien, ou le Défenseur de la République, journal d'inspiration jacobine qui compte 94 numéros jusqu'au 30 germinal suivant (19 avril 1796). Il écrit également dans Les Annales patriotiques et littéraires de Mercier. Collaborateur de Jean-Baptiste Louvet de Couvray, rédacteur de La Sentinelle, il en prend pendant treize mois (20 mai 1797-22 juin 1798) la direction, pour 300 francs par mois.
Lors de l'organisation des écoles centrales, il concourt, sur le conseil de ses amis, pour obtenir une place de professeur. Nommé professeur de littérature à l'école centrale de Seine-et-Oise, il consacre ses moments libres à la rédaction d'écrits polémiques et à la traduction d'ouvrages étrangers.
Privé de protecteurs et d'appuis quand les écoles centrales cèdent la place aux lycées, il perd sa place, rejeté comme libre-penseur semble-t-il, et cherche sa subsistance dans la traduction d'ouvrages anglais. Ayant donné quelques séances littéraires à l'Athénée de Paris en 1808, celui-ci lui confie la chaire de littérature pour l'année 1809. Toutefois, en sortant un soir de l'Athénée, il est renversé par une voiture. Recueilli chez des amis, il meurt à Versailles en décembre 1808.