L'Origine des espèces - Définition

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Introduction

L'origine des espèces, 1859

L'Origine des espèces par le moyen de la sélection naturelle, ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie (Titre anglais original : On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life) est un ouvrage de Charles Darwin, publié le 24 novembre 1859 et dans lequel il explique le mécanisme présidant, selon lui, à l'évolution graduelle des espèces vivantes dans la nature.

En dépit de son titre, cet ouvrage est considéré aujourd'hui comme fondateur de la théorie de l'évolution moderne. Darwin mentionne différents prédécesseurs, à la fois concernant l'idée de "descendance avec modification" et l'idée de sélection naturelle dans une Notice historique ajoutée à partir de la troisième édition.

Genèse de l'œuvre

Travaux antérieurs cités par Darwin

Transformation des espèces

  • Aristote, dans ses Physicoe Auscultationes : "[Les caractéristiques] façonnées d'une manière appropriée par une spontanéité interne se sont conservées, tandis que dans le cas contraire elles ont péri et périssent encore".
  • Buffon, "le premier (...) qui a traité ce sujet de façon (...) scientifique"
  • Lamarck (Philosophie zoologique, 1809), "le premier qui éveilla par ses conclusions une attention sérieuse sur ce sujet"
  • Goethe, Erasme Darwin (son grand-père) et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, tous en 1794-95

Modifications durables par intervention humaine

  • Botanique, 1822, W. Hebert, doyen de Manchester
  • Zoologie, à partir de 1826 : nombreux travaux sur
    • les résultats obtenus par les éleveurs
    • la "puissance créatrice désordonnée" de variation des descendances, dans laquelle ceux-ci n'ont plus qu'à puiser.

La synthèse darwinienne

Après la réception, le 18 juin 1858, d’un manuscrit d’Alfred Russel Wallace (1823-1913) intitulé Sur la tendance des variétés à se démarquer indéfiniment du type original, où le thème de l’évolution par sélection naturelle se trouve nettement développé (quoique le terme n'y soit pas employé). Wallace a également trouvé son inspiration chez Malthus. Darwin, fort de son antériorité et soutenu par Joseph Dalton Hooker et Thomas Henry Huxley et Charles Lyell laisse ce dernier organiser une communication de textes écrit par lui ainsi que le manuscrit de Wallace (alors en Malaisie) devant la Linnean Society of London le 1er juillet 1858. Après cela, Darwin prépare le résumé de son énorme manuscrit et le publie le 24 novembre 1859 sous son titre définitif et bien connu. Plus de vingt années ont passé depuis ses premières intuitions et la première édition est épuisée dès sa mise en vente. Prudent, Darwin mentionne une fois le nom du Créateur dans la seconde édition, six semaines plus tard, bien qu’il ait déjà rompu avec ses convictions religieuses et la théologie naturelle providentialiste.

Darwin et la notion de vie

« Ce n’est pas une objection valable que de dire que, jusqu’à présent, la science ne jette aucune lumière sur le problème bien plus élevé de l’essence ou de l’origine de la vie. Qui peut expliquer ce qu’est l’essence de l’attraction ou de la pesanteur ? Nul ne se refuse cependant aujourd’hui à admettre toutes les conséquences qui découlent d’un élément inconnu, l’attraction, bien que Leibnitz ait autrefois reproché à Newton d’avoir introduit dans la science “des propriétés occultes et des miracles”. » L’Origine des espèces, conclusion.

Dans ce passage de la conclusion de L’Origine des espèces, curieusement Darwin reprend une idée avancée par les premiers vitalistes alors qu’ils s’opposaient aux mécanistes et à leur conception de l’animal-machine avancée par Descartes. Mais ici Darwin s’en sert comme argument pour nier la pertinence ou même l’utilité d’une définition de la notion de vie.

L’analogie qu’il fait entre la gravitation et la vie comme forces inconnaissables n’est guère judicieuse : l’attraction universelle est une force physique, une propriété intrinsèque de la matière, qui est présente dans tous les corps et affecte tous sans distinction ; la vie - sauf à reprendre les conceptions vitalistes - est une propriété spécifique aux êtres vivants et à eux seuls, elle n’est pas une propriété de la matière, mais plutôt le résultat d’une organisation très particulière de la matière. Il y a donc une différence radicale entre une force physique, dont on peut mesurer et quantifier les effets, que l’on peut connaître abstraitement et manipuler grâce à un formalisme mathématique (les lois) sans avoir à se soucier de sa nature essentielle, et la dynamique d’une organisation, le mouvement produit d’une structure, qui n’est ni mesurable ni quantifiable et qui, au contraire des objets inanimés possède une individualité d’autant plus marquée que cette organisation est élaborée.

Sauf à admettre que Darwin était vitaliste – et rien ne permet de l’affirmer, au contraire, puisqu’il cherchait à éliminer de ses idées tout ce qui pouvait ressembler à une intervention divine ou surnaturelle -, on doit reconnaître que cet argument est un peu court et qu’il tombe à côté du problème ; ou plus exactement, il vise à écarter le problème en faisant croire qu’il n’a pas d’importance pour sa théorie. Darwin ne cherche pas à articuler la biologie à la physique en rattachant les êtres vivants à la nature inanimée par une explication historique, comme avait tenté de le faire Lamarck. La manière dont il argumente ici confirme que cette préoccupation lui est totalement étrangère.

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