« LKB1 est le Maître des kinases. » (David Carling, 2006)
La protéine LKB1 est codée par le gène LKB1, aussi nommé STK11 pour "Sérine-Thréonine Kinase 11".
LKB1 est une sérine/thréonine kinase présente chez toutes les cellules eucaryotes. Elle est exprimée ubiquitairement et préférentiellement au niveau des villosités épithéliales du petit intestin.
Elle a été identifiée en 1998 comme étant l'un des premiers gène suppresseur de tumeurs. Les mutations de cette protéine ont été associées à la majorité des cas de syndrome de Peutz-Jeghers. Le premier cas clinique de cette maladie a été rapporté en 1896 chez deux jumelles londoniennes, lesquelles présentaient une pigmentation caractéristique de la muqueuse orale. On rapporte par la suite que l'une d'elle est décédée à l'âge de 20 ans d'un blocage intestinal alors que l'autre a connu un cancer du sein létal à 52 ans. Ce n'est qu'en 1954 que le nom de Syndrome Peutz-Jeghers a été octroyé à cette maladie, par un clinicien reconnaissant le travail de ses prédécesseurs Peutz et Jaghers qui en avaient clairement identifié les symptômes.
Avant de subir une phosphorylation par différentes kinases, LKB1 forme un complexe trimérique avec les pseudo-kinases STAD et MO25. Le trimère permet d'ajouter un groupement phosphate sur une autre protéine kinase, afin d'activer celle-ci. La phosphorylation se fait préférentiellement sur la thréonine172 située sur la boucle en "T" (T-loop) de la sous-unité catalytique α de la protéine cible.
Les substrats de LKB1 sont plus de 14 kinases dont:
En plus, LKB1 agit sur la voie de VEGF, le facteur de croissance vasculaire endothélial. Au stade embryonnaire, il a été démontré que LKB1 est essentielle à l'angiogénèse, c'est-à-dire la formation des vaisseaux sanguins chez le fœtus. Des souris déficientes en LKB1 ne parvenaient pas à la fin du stade de gestation en ayant des défauts majeurs au niveau de l'angiogénèse.