Les Quatre Livres de l'architecture (I Quattro Libri dell'Architettura) sont un traité d'architecture, publié à Venise en 1570 en quatre sections dites « livres » et écrit et abondamment illustré de plans, coupes, élévations et détails d'éléments d'architecture par l'architecte Andrea Palladio.
Il s'agit des caractéristiques physiques de l'édition dite 'Princeps' de 1570 chez Franceschi à Venise. Venise est à cette époque un grand centre d'édition et les éditeurs vénitiens détiennent la technologie de l'illustration au moyen de gravures. Celles-ci se feront d'abord sur bois. Les illustrations de l'ouvrage sont réalisées à partir de gravures de ce type.
Le format choisi pour l'édition originale est in-octavo (21 x 15 cm environ), à peu de chose près le format de deux briques moyennes (21 x 12 x 6 cm).
L'ouvrage fait plus de 400 pages, environ 319 pages numérotées et plus de 200 planches d'illustration.
Il est organisé en quatre parties inégales dites « livre » chacune paginée séparément.
Le volume comporte de nombreuses illustrations obtenues à partir d'impression de gravures sur bois :
Chaque livre s'organise de façon identique : le frontispice, l'avant-propos au lecteur et le développement du sujet. Il n'y a pas d'avant-propos au livre II, l'auteur en averti le lecteur dans l'avant-propos du livre I.
L'ouvrage contient les projets que Palladio veut faire connaître, par la théorie et la pratique, la pureté et la simplicité de l'architecture classique et est illustré des propres dessins d'Andrea Palladio. L'ouvrage est écrit en langue vulgaire comme il est de tradition chez les humanistes européens de cette période. De plus, il est toujours difficile d'exprimer des techniques modernes dans des langages anciens qui ne connaissaient pas forcément les techniques décrites. Il existe d'ailleurs à cette époque de nombreux ouvrages traitant de ces difficultés, Palladio s'en fait l'écho dans le livre III lorsqu'il propose sa traduction d'un extrait des Commentaires de Jules César. Grâce à ce choix linguistique l'ouvrage, bien que technique, est d'une grande clarté. Cette clarté du propos est due à la parfaite maîtrise du sujet abordé par Palladio ainsi que, probablement, à la fréquentation assidue d'un grammairien tel que Trissino. Les nombreuses personnes nommées dans l'ouvrage permettent de se faire une idée des relations qu'entretenait Palladio avec les patriciens, les artistes et les ingénieurs de son temps. Palladio est très attaché à l'aspect pédagogique de l'ouvrage qui est conçu comme un trait d'union entre Vitruve et les contemporains de l'architecte. Il le répète plusieurs fois dans le traité et notamment au chapitre XVI du livre II où Palladio s'exprime ainsi « … n'ayant dessein que de bien expliquer Vitruve, je ne m'amuserai point-ici à rechercher ce que Pline en dit... » L'ouvrage porte sur les techniques et le bon goût que Palladio a déduit de ses études pratiques et théoriques. Ce traité poursuit plusieurs objectifs dont celui de rationaliser la production architecturale et de démontrer la suprématie des anciens romains en matière de construction.
L'ouvrage connaît un succès local et international considérable, il fait l'objet de rééditions régulières jusqu'à nos jours.
Il est rapidement traduit et édité en anglais, français et néerlandais et est utilisé, pour leurs projets, par de nombreux architectes.
Dans ce traité, sont indiqués les règles systématiques en matière de construction. La présentation d'exemples de projets est jusqu'alors inédite dans ce type d'ouvrage. D'autant que la technique d'imprimerie de gravure est une nouvelle technologie de l'époque et Venise est une des capitales de sa diffusion. Palladio en bon architecte s'y intéresse particulièrement et cette technique de gravure, tout comme son architecture antique, inspirera le grand illustrateur d'architecture Piranese.
Le style unique de la villa palladienne se base sur l'application à un système structural construit en brique. Palladio présente deux canons auxquels selon lui un concepteur doit se conformer dans les constructions : les règles de projet, basées sur l'aspect et règles de construction, basées sur la logique de l'édification de la villa.
Le traité est subdivisé en quatre volumes principaux dit livres et l'édition 'princeps' comporte en outre deux dédicaces :
Les chapitres XIII, XIV et XV traitent des maisons de campagne et bien qu'aucune mention ne soit faite par l'auteur il est intéressant de comparer le plan de ces maisons et la description de leur jardin avec celle décrite par Erasme dans Le Banquet Religieux (1522) ou le plan de la Villa des Pisons découverte à Herculanum. Dans le chapitre XX intitulé Des abus Palladio dénonce certaines pratiques, notamment celle consistant à réaliser des frontons coupés tout en précisant que l'architecte doit garder son libre arbitre en matière de « bon goût », ne présente-t-il pas un fronton coupé en frontispice ?