L'écotoxicité générale du produit semble avoir peu été étudiée dans le passé, mais l'est depuis peu en mer notamment en mer Baltique autour de dépôts de munitions chimiques immergés. D'autre part les dégâts observés chez l'animal de laboratoire exposé durant 2, 4 ou 6 minutes à de la vapeur lewisite sont similaire à ceux observés chez l'homme. On peut donc penser que les fuites à partir de munitions perdues dans l'environnement posent des problèmes graves pour la faune. De plus à la différence de l'ypérite, la lewisite contient (pour 1/3 de son poids) de l'arsenic non dégradable qui est aussi un inhibiteur de la croissance des plantes à partir d'une certaine dose et qui éradique toute forme de vie du sol au-delà d'un certain seuil (localement atteint sur certains sites très pollués par des armes chimiques).
Rémanence : elle varie selon les conditions. Après une explosion d'obus chimique ou après une ou fuite dans l'environnement, on peut détecter la molécule mère dans l'air durant plusieurs heures, puis ses produits de dégradation et métabolites durant quelques jours (produits d'hydrolyse, de condensation sur les fonctions SH et d'oxydation) puis on le détecte encore quelques mois sur des adduits covalents sur cibles biologiques, dont sur les protéines et l'ADN durant quelques mois (7-8-9).
Les matrices potentielles sont les tissus, sièges initiaux de l'agression (peau, voies respiratoires), le système sanguin (sang total, plasma, sérum), l'urine et salive, les plus faciles à collecter, ou parfois les organes de stockage (cheveux, foie, graisses) en post-mortem
Les impacts sur la fonge et la flore ont été peu étudiés, mais on peut supposer que ce gaz 7 fois plus lourd que l'air envahissait rapidement des terriers et était susceptible d'affecter la flore. Des témoignages de poilus ou de soldats allemands et des images d'archives font état sur la ligne de front d'arbres ayant perdu toutes leurs feuilles et d'animaux morts après le passage des nuages toxiques de gaz chlorés ou après les tirs d'obus chimiques. On a d'ailleurs inventé des masques à gaz pour chevaux et chiens dans les mois qui ont suivi le début de l'usage des armes chimiques dans les tranchées. par chance et par hasard, l'essentiel de la ligne de front de 14-18 est située en zone calcaire et son caractère alcalin atténue les effets de la lewisite, de ses produits de dégradation et de manière générale des métaux lourds.
Le composé est préparé à partir d'arsenic trichloré et d'acétylène :
Il s'agit en fait d'une réaction catalysée nécessitant présence de mercure :
La lewisite, comme d'autres produits arséniés chlorés s'hydrolyse dans l'eau en formant un acide qui est un poison, mais peu volatile
Cette solution est accélérée dans un milieu alcalin (ce qui était localement le cas dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, quand elles étaient creusées dans la craie et humides). Dans ce cas, le produit de dégradation est l'arsenite de sodium ; c'est encore un poison, mais non volatile et moins biodisponible.
Il existe globalement trois catégories d'armes contenant de la léwisite :
La plupart des pays ont jeté une grande partie de leurs stocks en mer.
Certains ont construit des usines de démantèlement et destruction de ces obus, souvent à peine capables de traiter les obus chimique retrouvés dans les champs et lors de terrassements ou fondations de travaux publics ou privés.
En Russie, le président Poutine a inauguré le nouveau centre de démantèlement d'armes chimiques, de où environ 6.000 tonnes de lewisite doivent être détruites dans le cadre de l'engagement de la Fédération de Russie de détruire ses stocks déclarés de 40.000 tonnes d'armes chimiques.