Lewisite - Définition

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Dégradabilité

  • Dans l'air le produit se dégrade en ses molécules de bases en un temps variable selon les conditions initiales de diffusion (explosion, fuite de munition, etc), la température, l'ensoleillement, l'humidité. Sa vapeur et les objets qu'il a contaminés restent dangereux plusieurs jours
  • Dans l'eau, le produit se dégrade à une vitesse qui dépend aussi de la température pression et profondeur, agitation, teneur en matière organique et en organismes vivant, mais un certain pourcentage du produit peut s'évaporer dans l'air, ou être transporté par les embruns..
  • Dans le sol, le produit se dégrade à une vitesse qui dépend de la température de l'humidité et de la nature du sol. Une partie peut être lessivée et contaminer l'eau du sol. Une autre partie peut s'évaporer et contaminer l'air ambiant et être transporté par le vent...

La léwisite n'est pas en tant que telle bioaccumulable et ne se concentre donc pas dans la chaîne alimentaire, mais l'arsenic qu'elle contient et relargue lors de sa décomposition n'est pas dégradable et il peut être facilement être reconcentré par le réseau trophique après sa dispersion dans l'environnement. Les champignons, les organismes filtreurs peuvent le concentrer.

Dans l'organisme humain :
Parmi les métabolites, le premier est l'acide chlorovynyl arsénieux dit acide 2 chlorovinyl arsenieux (CVAA ; moins toxique que la molécule mère, mais encore toxique), et après prise d'antidote, des dérivés chlorovynyl arsénio-Bal (considéré comme peu toxique car biologiquement plus inerte, mais la dégradation de ce composé peut être source d'arsenic). L'arsenic peut être dosé comme élément-témoin dans l'organisme ou dans l'environnement, plusieurs mois après que la léwisite elle-même se soit dégradée, voire plusieurs décennies après sur des sites pollués par des armes chimiques, encore accessibles à l'Homme.

Traitement symptomatique

Le traitement sera identique à celui contre l'ypérite, avec les différences suivantes liées au fait que la lewisite pénétrant encore plus rapidement l'organisme que ne le fait l’ypérite) :

  • Le patient doit fuir au plus vite (ou évacuation) de la zone contaminée, ce qui est rendu difficile par le fait qu'il peut être aveuglé.
  • Il doit se débarrasser d'éventuels objets ou vêtements contaminés (découper les vêtements plutôt que les glisser le long du corps ou autour de la tête et les mettre dans un double sac plastique fermé). La vapeur de lewiste étant plus lourde que l'air (1,89 g·cm-3 pure), il faut éviter les zones basses (caves, tranchées, etc. )
  • Un lavage immédiat ou le plus rapide possible du corps à l'eau et au savon est recommandé par le CDC américain, avec si possible rinçage immédiat des yeux, durant plusieurs minutes, sous l'eau courante en écartant bien les paupières, puis consulter un médecin au plus vite
  • On applique ensuite au patient une décontamination la plus immédiate possible (gant poudreur, lavage par la solution polyvalente de décontamination à 2,5 degré chlorométrique, soit 8 g·l-1 de chlore actif).
  • Injection (intramusculaire profonde car c'est un produit très douloureux) le plus tôt possible de 2 à 3 mg·kg-1 de l'antidote qui est le dimercaprol, un dithiol souvent appelé British Anti Lewisite ou BAL) ; Le dimercaprol se lie chimiquement à la Lewisite en formant un complexe hydrosoluble qui est plus rapidement éliminé par l'organisme. Ensuite, une injection est faite toutes les 4 heures les 2 jours suivants, puis 4 injections le 3ème jour, et 2 injections/jour les 10 jours suivants.
  • ...avec prise en charge rapide de la douleur et soins dans un environnement stérile
  • ... et si possible ; une dosimétrie biologique d'exposition.

Effets secondaires : Le traitement combiné aux effets de l'intoxication peuvent provoquer (dès les premières heures) de nombreux effets, tous réversibles (tachycardie, hypertension artérielle aiguë, anxiété, nausée, vomissements, sensation de brûlure au niveau des mains, du visage, de la bouche, hypersialorrhée, rhinorrhée, hypersudation, hypersécrétion lacrymale,…).

  • un risque cancérigène est suspecté à long terme (comme pour l'hypérite), peut-être aggravé par l'arsenic qui est également cancérigène, mais il n'y a pas eu d'études permettant de le confirmer ou de l'infirmer.

À l'avenir, la greffe cutanée de cellules souches et la dermoabrasion contrôlée pourraient améliorer la réparation des lésions cutanées de la léwisite et d'autres vésicants.

Traitement par l'hypothermie : il semble pouvoir réduire les effets de l'exposition, mais aussi améliorer les traitements conventionnels chez les victimes de la lewisite (d'après des test sur culture de peau humaine et chez le cobaye)

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