La loi de Murphy est une loi empirique énonçant que si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner. Une autre version du même adage indique que s'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un quelque part pour emprunter cette voie…
Cette loi peut être vue de deux manières : l'une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l'ériger en principe de pessimisme. Vu sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l'univers, que tout doit se produire pour le pire. Dans ce sens, la loi est aussi appelée loi de l'emmerdement maximum (LEM).
L'autre vision consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception. Vu de cette manière, on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à l'épreuve, non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi de manœuvres complètement stupides de la part de l'utilisateur. Elle justifie donc les principes de la conception de sûreté préconisant de planifier et d'éliminer dès la conception les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l'aide de détrompeurs.
« S'il y a plus d'une façon de faire quelque chose, et que l'une d'elles conduit à un désastre, alors quelqu'un le fera de cette façon. »
« Toute chose qui peut mal tourner, tourne mal. »
Les versions diffèrent sur l'origine précise de la « loi de Murphy », et sa formulation initiale.
De 1947 à 1949 aux États-Unis d'Amérique, fut conduit le projet MX981 à la Base Muroc de l'US Air Force, plus tard rebaptisée base Edwards. Le but du projet était de tester la tolérance humaine à la décélération. Les tests utilisaient un chariot propulsé par une fusée et monté sur un rail, avec une série de freins hydrauliques en fin de parcours.
Les premiers tests utilisaient un mannequin, attaché à un siège sur le chariot, mais le mannequin fut bientôt remplacé par le capitaine John Paul Stapp. Pendant ces tests surgirent des questions sur la précision de l'instrumentation utilisée pour mesurer la décélération endurée par le capitaine Stapp. Edward Murphy proposa d'utiliser des jauges électroniques de mesure d'efforts attachées aux pinces de retenue du harnais du capitaine Stapp, pour mesurer les forces exercées sur chacune de ces pinces durant la rapide décélération. L'assistant de Murphy câbla le harnais et un test fut réalisé avec un chimpanzé.
Cependant, les capteurs indiquèrent une force nulle. Il apparut que les capteurs avaient été montés à l'envers. C'est à ce moment que Murphy, frustré par l'échec dû à son assistant, prononça sa célèbre phrase : « If that guy has any way of making a mistake, he will » (que l'on peut traduire par « Si ce gars a la moindre possibilité de faire une erreur, il la fera. »).
Dans les deux cas, la phrase connut la notoriété après une conférence de presse dans laquelle il fut demandé à Stapp comment il était possible que personne n'eût été gravement blessé durant les tests. Stapp répondit que cela avait été possible car ils avaient pris la « loi de Murphy » en considération, loi qu'il expliqua. Il ajouta que, en général, il était important de considérer toutes les possibilités avec un test.
L'énoncé de la loi de Murphy s'implanta rapidement dans les milieux techniques associés à l'aéronautique, puis à ceux associés à d'autres domaines de l'ingénierie ; au fil des années, plusieurs variantes communes se sont répandues dans le grand public, dont la version maintenant désignée comme loi de Finagle.