Luca Gaurico, ou Luc Gauric, ou Lucas Gauricus (Giffoni, dans l'ancien royaume de Naples 12 mars 1476 - Rome 6 mars 1558) fut un mathématicien, un astronome - astrologue et un évêque italien. Il est inhumé dans l'église Sainte-Marie d'Aracœli où figure son épitaphe.
Il se livra d'abord à l'enseignement des mathématiques, puis professa l'astronomie, discipline confondue avec l'astrologie à l'époque, dans les écoles de Naples, de Rome, de Venise et à l'université de Ferrare. Il s'y fit une solide réputation dans son domaine et s'orienta progressivement vers l'astrologie judiciaire, très prisée de ses contemporains. Les papes Jules II, Léon X, Clément VII, et surtout Paul III, intéressé par son «art», lui accordèrent des marques d'estime; ce dernier pontife le nomma même évêque de Civitate (San Severo) en 1545. Il conserva sa charge environ 5 ans et se retira à Rome où il décèda.
Il fut un des promoteurs de la réforme du calendrier par la publication de son « Calendarium ecclesiasticum novum, ex sacris litteris, probatisque, sanctorum patrum synodis excerptum, etc. (1552). Il fut un des astrologues les plus renommés du XVIe siècle, et le pape Paul III s'attacha ses services. Dans son traité astrologique, Tractatus astrologicus, il dresse les horoscopes de nombreux personnages illustres de l'époque dont il avait réussi à obtenir l'heure de naissance. Son but était de prouver a posteriori que leur vie était bien régi par l'astrologie.
Gauric connut une très désagréable expérience en 1506 quand il prédit au seigneur de Bologne, Jean Bentivoglio, qu'il serait chassé de sa ville et privé de sa souveraineté cette même année. La prédiction n'était pas si difficile à faire tant le despotisme et la cruauté du seigneur étaient excessifs et tant ses rapports avec le pape se dégradaient. Elle déplut cependant énormément à l'intéressé qui s'en irrita et fit arrêter l'astrologue. Il le soumit au supplice de l'estrapade qui consistait à jeter le condamné d'une bonne hauteur, attaché par un membre. Gauric y survécut. Sa prophétie s'avéra exacte quand le pape Jules II leva des troupes et entreprit de ramener à l'obéisance quelques villes dont Bologne. Jean Bentivoglio dut quitter son fief et n'y régna plus. Gauric avait vu juste mais il garda en mémoire combien il pouvait être périlleux d'annoncer de mauvais présages aux puissants.
En 1552, Catherine de Médicis lui demanda de dresser l'horoscope d'Henri II. Gauric recommanda à Catherine de Médicis d'éviter pour le roi tout combat singulier en champ clos, notamment aux environs de la quarante et unième année, parce que à cette époque de sa vie il était menacé d'une blessure à la tête qui pouvait entraîner rapidement la cécité ou la mort. Catherine de Médicis étonnée, se fit confirmer cette prédiction par d'autres astrologues tels que Jérôme Cardan et Gabriel Simeoni. Il se fait que Henri II fut mortellement blessé le 30 juin 1559 dans les circonstances prévues par Gauric, ce qui établit définitivement sa réputation.
C'est du moins ce qu'on lit dans un dictionnaire publié par les éminentes éditions encyclopédiques Larousse. Dans le Dictionnaire de Pierre Bayle, l'horoscope d'Henri II par Gauric est cité littéralement. Il n'y est pas question de duel ni de combat singulier. Gauric, après avoir promis les plus heureux succès au roi, ajoute qu'il vivra jusqu'à 69 ans, 10 mois et 12 jours à condition de passer les années de son âge 56, 63 et 64.
(De même, Nostradamus, dont un quatrain obscur est interprété par certains comme annonçant la mort d'Henri II, écrivait en clair dans ses Présages en prose, à la fin de ce qui concerne le mois de juin 1559 – Henri II fut blessé en juin et mourut en juillet – : « La France grandement augmenter, triompher, magnifier, & beaucoup plus le sien Monarque. »)