Cochenilles, indicatrice de stress, souvent en ville
Le marronnier était autrefois peu sensible aux parasites, même planté en alignement. Il est depuis quelques décennies victimes de plusieurs pathologies qui, sans être toujours nouvelles, semblent dans certaines régions et dans les villes prendre une ampleur croissante et préoccupante.
Cameraria ohridella est un insecte lépidoptère (Gracillariidae) nouvellement apparu en Europe dont le nom commun est mineuse du marronnier d'Inde. Ce très petit papillon dont l'origine reste inconnue a été découvert en 1985 en Macédoine, d’où il a envahi l'Europe en moins de 20 ans. Sa chenille creuse des galeries dans les feuilles de marronnier, provoquant une chute précoce du feuillage et un affaiblissement des arbres. Un projet européen nommé CONTROCAM a été lancé le 1er janvier 2001 par 8 partenaires : INRA (France), CSIOCB (République tchèque) , CABI (Suisse), UBW (Autriche), UBERN (Suisse), UTRS (Italie), TEIK (Grèce) et TUMUC (Allemagne - voir nota) qui coordonne le projet. Il vise à mieux connaître la mineuse, sa répartition, son écologie et ses impacts (en milieu urbain et rural, ainsi que dans les Balkans, dans la « nature »), et à les maîtriser par des moyens de lutte intégrée.
NOTA :La disparition des marronniers en Bavière serait une catastrophe nationale car il y est devenu l'arbre emblématique des Biergarten.
- Page sur la mineuse, par l’INRA
Le marronnier est aussi touché par un champignon, Guignardia aesculi, plus communément appelé Black rot. Cela provoque un dessèchement du limbe de la feuille, dont les symptômes sont des taches brunes rougeâtres bordées de jaune sur le feuillage.
Les marronniers urbains sont parfois également infestés de cochenilles.
La maladie la plus récente est la plus mortelle, touche principalement quelques pays du centre de l'Europe de l'Ouest. Il s'agit d'un chancre bactérien, d'abord attribué à un organisme proche des champignons (Phytophthora), mais qui semble en fait produit par quelques variants particulièrement pathogènes d'une bactérie commune (Pseudomonas syringae).
Pour plus d'information sur les pathologies du marronnier, voire les articles sur le genre Aesculus et sur Pseudomonas syringae.
Il semble que ces pathogènes se développent surtout sur des arbres dont le système racinaire est contraint, et chez des arbres exposés aux stress dus à la pollution ou aux modifications anthropiques locales et globales du climat (respectivement perturbation du couple thermohygrométrique en ville, et hivers doux et étés chauds et secs en zone tempérée).
Cultivars et variétés
De vieux marronniers, en situation isolée peuvent parfois largement étaler et appuyer leurs basses branches au sol.
Il existe des cultivars et des variétés aux caractéristiques intéressantes pour le paysagiste mais ils sont difficiles à trouver, il faudra s'adresser à des pépiniéristes spécialisés ou à des pépinières de collection :
Aesculus hippocastanum 'Albovariegata' au feuillage panaché blanc
Aesculus hippocastanum 'Aureovariegata' au feuillage panaché jaune
Aesculus hippocastanum 'Baumanii' aux fleurs doubles et qui ne produit pas de fruit
Aesculus hippocastanum 'Crispa' au port pyramidal et compact
Aesculus hippocastanum 'Digitata' avec seulement trois folioles plus petites que l'espèce type