Ringmann meurt subitement à Sélestat le 1er août 1511, à peine âgé de 29 ans, et c’est Jean Basin de Sandaucourt qui s’en chargera.
Le Gymnase Vosgien se voit désormais privé de l’un de ses membres les plus talentueux, alors que Vautrin Lud est lui-même confronté à des difficultés financières.
Ringmann avait encore eu le temps de terminer la rédaction du livret explicatif accompagnant la carte de l’Europe (Carta Itineraria Europae) conçue par Waldseemüller. Cette plaquette, imprimée en 1511, s’intitulait Instructio manuductionem prestans in cartam itinerariam martini hilacomil ipsuus europae.
De fait une autre œuvre était en cours d’élaboration au moment de sa disparition. A l’initiative de Lud et en collaboration avec Waldseemüller pour les cartes, Mathias Ringmann travaillait depuis 1506 sur la nomenclature de la Geographia de Ptolémée. Lorsque celle-ci sera imprimée par Jean Schott à Strasbourg en 1513 sous le titre Claudii Ptolemei Viri Alexandrini. Mathematicae disciplinae Philosophi doctissimi Geographiae opus novissima Traductione e Grecorum archetypis castigatissime pressum : caeteris ante lucubratorum multro praestantius, son nom n’est pas mentionné, et ceux de ses compagnons pas davantage.
En 1510, toujours à Saint-Dié, Ringmann imprime une petite plaquette de six feuillets rédigée par Jean Loys (Aloisius Crassus Calaber) à la demande du chanoine André de Reynette, proche de la famille Lud. Intitulé Renati Secundi Syciliae Regis et Lothoringiae Ducis Vita per Ioannem Aluysium Crassum Calabrum edita, ce texte est l’éloge funèbre du duc de Lorraine René II, mort en 1508 et dont Loys était l’un des secrétaires. Ringmann lui-même en a rédigé la dédicace.
Affaibli depuis 1509 par la tuberculose qui le ronge, il doit ralentir le rythme de ses travaux, mais au début de 1511 il se rend encore à Nancy, où le duc Antoine de Lorraine lui demande d’imprimer à Saint-Dié le livre premier du Liber Nanceidos, que Pierre de Blarru vient de rédiger à la gloire de René II.
En 1911 — date marquant le quatrième centenaire de la mort de Mathias Ringmann — de grandes fêtes franco-américaines sont organisées à Saint-Dié. La formule « Saint-Dié, marraine de l’Amérique » devient un véritable slogan et une plaque commémorative est apposée sur la maison dite de l’Amérique (sur les lieux de l’ancien atelier d’imprimerie du Gymnase).
Cet édifice fut détruit en 1944, et la plaque de marbre sauvée des flammes est aujourd’hui conservée au Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges.