L’exercice de la médecine anthroposophique est réservé aux médecins diplômés, reconnus et agréés comme médecins par les administrations compétentes de leurs pays. Les connaissances médicales nécessaires à tout médecin, sont requises, mais il s'y ajoute une formation spécifique à la médecine anthroposophique (Cycles de formations de base et de formations médicales continues). La fédération internationale des associations médicales anthroposophiques (IVAA) a élaboré en 2003 des critères internationaux de compétence en médecine anthroposophique. La médecine anthroposophique est pratiquée en cabinet médical ainsi qu’en milieu hospitalier par environ 2000 médecins dans le monde (en 2008). Environ 30 000 médecins connaissent et prescrivent des médicaments anthroposophiques. Il existe une vingtaine d’hôpitaux et établissements de soins, publics ou privés. L’établissement hospitalier le plus ancien est la clinique fondée par Ita Wegman en 1921 et qui porte aujourd’hui son nom, Ita Wegman Klinik, à Arlesheim, Suisse. Les deux plus importants en nombre de lits sont situés en Allemagne : l’hôpital public “ Gemeinschaftskrankenhaus Havelhöhe ” à Berlin (310 lits), fondé en 1995 et l’hôpital “ Gemeinschaftskrankenhaus Herdecke ” à Herdecke dans la Ruhr (450 lits)
La validation des concepts et des traitements anthroposophiques fait l’objet de recherches aux niveaux biologique et clinique, portant sur les médicaments, les méthodes thérapeutiques, les outils conceptuels, ainsi que sur l’efficacité, la sécurité et les coûts. La recherche méthodologique s’intéresse à la validation de l’approche clinique individuelle, en lien avec l’expertise individuelle du praticien (Cognition Based Medicine), en contrepoint à la validation statistique dont le format standard est l’essai randomisé contrôlé, base de la “ médecine basée sur les preuves ” (Evidence Based Medicine).
- L’ouvrage de synthèse : “ Anthroposophic Medicine, Effectiveness, utility, costs, safety ” donne une vue d’ensemble des résultats de la médecine anthroposophique, de son extension ainsi qu’une revue bibliographique complète des publications récentes. Cet ouvrage rédigé initialement à la demande des autorités sanitaires suisses obéit au format administratif d’un HTA Report (rapport d’évaluation d’une technologie de santé).
Lancée en 2004, l’étude AMOS (Antroposophic Medicine Outcomes Study) se fixe pour objectif de valider globalement la médecine anthroposophique dans ses différentes orientations thérapeutiques
Les différents médicaments à base d’extraits de gui (Viscum album), utilisés dans le traitement complémentaire d’affections graves y compris d’affections cancéreuses, ont récemment fait l’objet d’une évaluation collective basée sur les essais randomisés contrôlés.
Une catégorie d’objections formulées à l’encontre de la médecine anthroposophique est liée à des critiques vis-à-vis des conceptions spiritualistes de Rudolf Steiner ou de l’anthroposophie. Le fait que l’anthroposophie soit un mouvement spiritualiste motive certains courants [réf. souhaitée] à invalider a priori les pratiques à visée thérapeutique qui se sont développées sur ces bases.
En France l’anthroposophie a été mentionnée comme « pratique sectaire » dans un rapport parlementaire de 1999. Cette accusation n’a cependant jamais été validée et a été reconnue comme diffamatoire par la cour d’Appel de Paris.
D'autres objections sont liés au fait que la médecine anthroposophique utilise, entre autres, des médicaments préparés de façon homéopathique. Elle partage à ce titre les critiques formulées contre l’homéopathie et contre les médecines complémentaires et alternatives en général, mettant notamment l’accent sur la faiblesse du niveau de preuves d’efficacité au regard des standards de la médecine fondée sur les faits.[réf. souhaitée]