Une prise en charge médicale est recommandée en cas de comorbidité ou risque de complications (hospitalisation, états dépressifs, grossesse, polytoxicomanie, antécédents ou traitement neuropsychiatrique, etc.). La durée nécessaire aux consultations limite la prise en charge individuelle en libéral.
Il existe en France 654 centres de consultation en tabacologie médicale (en 2008), le plus souvent en centre hospitalier. Il convient de prévoir 4 à 6 consultations réparties sur plusieurs mois.
Les interventions puisent leur efficacité dans l'accompagnement par un tabacologue formé à la prise en charge de la composante psychologique de la dépendance. Elles sont souvent accompagnées d'un traitement pharmaceutique de substitution censé réduire les envies de fumer et la sensation de manque pendant la période de sevrage. Il n'existe pas de remède connu pour la prévention de la récidive.
Compte tenu de la sensibilisation créée par les effets pharmacologiques du tabagisme, la décision irrévocable de cesser définitivement de fumer est requise.
Les timbres transdermiques sont des palliatifs nicotiniques vendus en pharmacie, éventuellement sur ordonnance (la prescription est obligatoire pour les mineurs).
Un timbre autocollant diffuse lentement la nicotine par la peau, ce qui maintien une titration en nicotine et réduit les impressions de manque. Le traitement habituel dure huit semaines, avec diminution progressive du dosage. Le dosage initial est fonction de l'intensité de la dépendance tabagique déclarée.
Suivant une meta-analyse Cochrane, le taux d'arrêt à 12 mois en contexte clinique est de 13,7 %; des études indépendantes ont montré une efficacité plus réduite (sur 100 tentatives, 3 à 6 arrêts confirmés à 12 mois).
L’assurance maladie française rembourse depuis le 1er février 2007à hauteur de 50 € par an et par bénéficiaire, les achats de substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, etc.) prescrits par un médecin.
Le bupropione est autorisé comme psychotrope antidépresseur aux États-Unis et l'on constata que l’un de ses effets secondaires était de réduire l’envie de fumer des patients sous traitement. Le produit inhibe la recapture de la noradrénaline et de la dopamine ce qui réduit chez un fumeur la sensation de soulagement du manque de nicotine lors de la prise.
Ce médicament amphétaminique commercialisé en 2001 par GlaxoSmithKline sous la marque Zyban° permettrait un taux de sevrage confirmé à 12 mois à compter du début du traitement de 15% (source Pfizer), le double à peu près la probabilité d'arrêt du tabac par rapport à un traitement placebo. Il est délivré sur ordonnance et nécessite un suivi médical car il est accompagné d'effets secondaires et présente quelques contre indications.
Commercialisé en France depuis février 2007 par Pfizer, la varénicline présente une utilisation similaire au bupropione. Elle est commercialisée sous la marque Champix en Europe et Chantix aux États-Unis. Principe actif nouveau, la varénicline fait l'objet (2010) d'un suivi de pharmacovigilance de la part des agences sanitaires et n'est disponible que sur ordonnance.
La varénicline agit en réduisant l'intensité de l'envie de fumer ainsi que l'impression de manque : occupant les récepteurs nicotiniques dans le cerveau, elle réduit l'effet de la nicotine inhalée sur le système de récompense (c'est un agoniste partiel). Fumer perd ainsi grandement de son intérêt.
Avec un accompagnement psychologique régulier et intensif comprenant un suivi hebdomadaire avec un thérapeute pendant les 3 premiers mois, la probabilité de sevrage à 12 mois de fumeurs sans complications pathologiques ou psychiatriques après 12 semaines d'observance du traitement est en moyenne de 22,4 % (le traitement placebo atteignant 10 %). Selon une autre étude, le taux d'arrêt du tabagisme à 52 semaines est de 19 % (un sur cinq). Le résultat est dépendant de la qualité de l'accompagnement et du suivi.
Différentes présentations galéniques de la nicotine sont commercialisés : gommes, inhaleurs, comprimés à sucer, comprimés sublinguaux... Concernant l'arrêt durable, ces différents palliatifs de nicotine n'ont pas une efficacité supérieure à celle des timbres transdermiques. Elles lui sont parfois associées.
Compte tenu de l'importance des enjeux sanitaires, de nombreux projets de recherche de produits d'aide au sevrage tabagique ainsi que des vaccins prévenant la récidive sont en cours dans les laboratoires pharmaceutiques.