Les Mormyridés (Mormyridae) forment une famille de poissons d'eau très douce d'Afrique tropicale et du bassin du Nil. Leur représentant le plus connu est le poisson-éléphant, Gnathonemus petersii, ainsi nommé à cause de son barbillon en forme de trompe. Il en existe 203 espèces réparties en 18 genres. Ils peuvent mesurer jusqu'à 1,5 m de long, mais la majorité ont une taille comrise entre 9 et 50 cm. Ils sont remarquables par la taille de leur cervelet (le plus gros connus chez les poissons osseux, mais aussi par la présence à la base de la queue d'un organe électrique qu'ils utilisent pour percevoir leur environnement un envoyant de légères décharges électriques (entre 5 et 20 V). Les impulsions générées par leur organe électrique sont extrêmement brèves, moins d'une milliseconde, plus court qu'un potentiel d'action, et sont répétées à un rythme variable sans interruption de plus d'une seconde. Chaque poisson génère un patron de décharge typique de son espèce, de son âge ou de son sexe, et ce de manière constante sur une journée ou une année.
Il existe deux groupes de genre de Mormorydae, très différents selon leur morphologie:
Les poisson-éléphant ont la réputation d'être plus sociaux, solidaires et intelligents que la plupart des autres poissons. Ils disposent de la capacité de produire et analyser un courant électrique faible qui lui est utile pour s'orienter, chercher sa nourriture et communiquer.
Les organes « émetteurs » (électrogènes) sont situés à la base de la queue. Ils permettent une production active d’électricité qui engendre un champ électrique entourant le poisson. Â l'autre extrémité du corps, dans la trompe et dans des organes électro-récepteurs, situés dans toute la partie avant du corps, des cellules permettent la perception passive de ce champ électrique, ainsi que de ceux générés par d’autres poissons ainsi que de toute variation éventuelle de ces champs. Ceci permet à ces poissons de communiquer entre eux, mais aussi de localiser des obstacles, de s'orienter dans l’espace, de détecter des proies, même dans une eau turbide ou en l'absence de lumière.
Ces poissons (et peut-être d'autres « poissons électriques ») peuvent - grâce à cette capacité d'électrolocalisation - finement évaluer les distances et certains volumes (au millimètre près). Ils peuvent aussi obtenir des informations sur les matériaux (il distingue bien le plastique du métal par exemple. En laboratoire, on a pu lui apprendre à reconnaître une forme de pyramide, qu'il a facilement distingué d'une forme de cube, aussi bien quand on lui présente une forme pleine que quand on lui présente une forme "en fil de fer (même quand une partie du contour de la structure est manquante) ".
Face à des objets inconnus, il évalue le critère matériaux (en préférant toujours le plastique au métal ("pour sa ressemblance électrique avec la pierre" selon G. Von der Emde). Ils préfère aussi les objets les moins volumineux.