Musée d'histoire naturelle - Définition

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Recherche

Les musées d’histoire naturelle ont été jusqu’au milieu du XIXe siècle les lieux où se faisait la recherche en sciences naturelles. Ce rôle a eu tendance ensuite à s’effacer au profit des universités.

Aujourd’hui seules les grandes institutions conservent des missions de recherche. À Washington, par exemple, le National Museum of Natural History abrite 185 scientifiques qui peuvent exploiter les 125 millions de spécimens, dans toutes les disciplines des sciences naturelles, que possède le musée.

Toutes les collections de sciences naturelles gardent un intérêt scientifique et sont consultées pour cette raison.

Tout d’abord dans le cadre de recherches en systématique. Les musées ont en effet la charge de conserver les spécimens types qui servent d’étalons aux millions de noms de taxons attribués depuis Linné. Le développement de la phylogénétique et les nouvelles possibilités offertes par le séquençage de l’ADN sur des spécimens même anciens ouvrent de nouveaux champs d’application.

Sur un autre plan, ces collections immenses constituent des bases de données naturalistes susceptibles d’être utilisées par les écologues pour apprécier l’évolution dans le temps des populations qu’ils étudient.

Collections

Les musées d’histoire naturelle ont de façon traditionnelle tentés de rassembler aussi bien des collections représentatives du milieu naturel les environnant immédiatement (flore, faune et géologie locales) que des collections exotiques.

Aux grands voyages d’exploration scientifique qui jalonnent la première moitié du XIXe siècle va succéder l’expansion coloniale. Les régions les plus lointaines et les objets de sciences naturelles qu’elles abritent deviennent de plus en plus facilement accessibles. Les collections s’enrichissent considérablement selon diverses modalités : réseaux de correspondants (voyageurs, missionnaires, militaires et fonctionnaires coloniaux…), dons de collections privées parfois fort importantes, campagnes de collectes organisées par les institutions muséales elles-mêmes, échanges entre musées, achats auprès de maisons spécialisées… A la fin du XIXe siècle, Rowland Ward à Londres, Deyrolle ou les frères Verreaux à Paris sont en mesure de fournir peaux et naturalisations provenant de tous les continents. Le musée peut également acquérir les cadavres d’animaux issus de parcs zoologiques ou d’aquariums publics. Il arrive d’ailleurs, comme c’est encore le cas à Paris ou à Besançon, entre autres, que la ménagerie ou le parc zoologique soit administrativement rattaché à l’établissement muséal. Les ponctions de spécimens dans les milieux naturels sont devenues aujourd’hui plus difficiles à assumer déontologiquement : le recours aux collections vivantes conservées par les parcs zoologiques représente dès lors pour les musées la principale source d’animaux exotiques.

De même, il arrive, comme c’est encore le cas à Paris, qu'un jardin des plantes ou un jardin botanique soit rattaché à l’établissement muséal. Les collections botaniques vivantes permettent de réaliser ou de compléter un herbier (collection de plantes séchées), une séminothèque (collection de graines) ou une carpothèque (collection de fruits), qui permettent de comparer et d'identifier des genres ou des espèces de plantes.

Certains musées abritent des collections importantes d'échantillons qui servent de référence à la géologie et à la paléontologie dans le monde.

Collections de conchyliologie au musée de Wiesbaden

Les collections ainsi rassemblées ont atteint au fil des années des tailles énormes. Les plus grandes collections mondiales (le National Museum of Natural History de Washington, le Natural History Museum de Londres et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris), comptent respectivement 125, 70 et 60 millions de spécimens. Celles qui dépassent le million de spécimens ne sont pas exceptionnelles. Ces grands volumes, s’ils constituent une richesse indéniable, ne sont pas sans poser divers problèmes, à commencer par ceux de leur gestion (inventaire) ou de leur conservation.

Ces collections ont longtemps étaient considérées comme fongibles, chaque spécimen les composant pouvant plus ou moins aisément être remplacé par un équivalent. De ce fait, le problème de leur conservation passait au second plan alors même que, constituées dans leur grande majorité de matière organique, du moins pour ce qui concerne la zoologie et la botanique, elles sont par nature particulièrement sensibles aux agents de dégradation physiques (lumière, hygrométrie, température, poussière...) ou biologiques (insectes principalement). Cet état de fait tend toutefois à évoluer de nos jours : avec la prise de conscience que la nature n’est pas inépuisable, que la biodiversité diminue ou encore que les sites géologiques ne peuvent être renouvelés, les musées d’histoire naturelle s’aperçoivent qu’ils conservent un patrimoine naturel de plus en plus irremplaçable (le cas le plus parlant étant celui du spécimen naturalisé d’une espèce aujourd’hui éteinte) et gèrent désormais leurs collections en conséquence.

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