En ce début du XXe siècle, le point le plus élevé de Galveston était seulement à 2,7 m au-dessus de la mer. L'ouragan produisit une onde de tempête de plus de 4,6 m. Il n'est donc pas étonnant que l'île fut complètement submergée.
Le matin du 8 septembre, le train parti de Houston à 09h45 a réussi à rejoindre Galveston mais a dû utiliser une voie parallèle à la voie principale car celle-ci avait été emportée par la marée durant la nuit. Le trajet fut très lent car des débris jonchaient les rails. Le train venant de Beaumont (Texas) ne put rallier Galveston, le traversier qui devait lui faire traverser la baie, depuis la péninsule de Bolivar, n'a pu accoster. Les quatre-vingt-quinze passagers restèrent coincés avec le train sur cette péninsule par la marée montante qui coupa la retraite vers le continent. Cette montée des eaux était due à l'onde de tempête. Dix des passagers du train cherchèrent refuge au phare de Point Bolivar avec les deux cents résidents de Port Bolivar. Les autres furent les premières victimes de l'onde de tempête qui submergea la péninsule.
La puissance de l'eau déplaça les édifices de leurs fondations dans Galveston et les vagues les réduisirent en pièces. Plus de 3 600 maisons furent détruites et un mur de débris joncha le Golfe. Les rares bâtiments à survivre, de cossues maisons le long du Strand National Historic Landmark District, sont maintenant l'attraction touristique principale de la ville.
Le coût en pertes de vie fut bien plus énorme. La destruction des ponts vers le continent et des lignes télégraphiques coupa complètement la ville du monde extérieur et l'arrivée de secours en fut grandement retardée. Le 9 septembre à 11h00, un des seuls navires du port de Galveston à avoir survécu à l'ouragan, le Pherabe, put rejoindre Texas City du côté ouest de la baie. À bord on retrouvait six représentants de Galveston qui s'empressèrent d'aller au poste de télégraphe le plus près à Houston qu'ils atteignirent à 03h00 le 10 septembre. Ils envoyèrent un court message au gouverneur du Texas, Joseph D. Sayers, et au président William McKinley: « J'ai été mandaté par le maire et le comité de citoyens de Galveston pour vous informer que notre ville est en ruine ». Les messagers estimèrent à cinq cents le nombre de morts, ce qui fut d'abord pris pour une exagération.
« Les première nouvelles de Galveston viennent d'arriver depuis un train qui n'a pu approcher de la baie que de 10 km mais duquel on voyait la prairie jonchée de débris et de cadavres. À peu près deux cents corps furent comptés depuis le train. Un gros vapeur était échoué à 5 km à l'intérieur des terres. Rien n'était visible de Galveston. Les pertes de vie et dommages matériels sont sans conteste effrayants. Le temps est dégagé et ensoleillé ici avec une légère brise »
— G.L. Vaughan
gérant, Western Union, Houston,
télégramme au chef du Weather Bureau
La population de Houston, la ville la plus proche au fond de la baie, savait qu'une tempête avait sévi et s'était préparée à porter secours à Galveston. Des travailleurs se sont immédiatement dirigés par train et bateaux vers l'île après la fin de l'ouragan. Ces sauveteurs trouvèrent une ville détruite avec 8 000 cadavres, soit vingt pour cent de la population. La plupart de ceux-ci était morts par noyade ou écrasés par les débris provoqués par l'onde de tempête. Plusieurs personnes qui avaient survécu à la tempête sont morts plusieurs jours plus tard sous les décombres que les sauveteurs ne pouvaient atteindre. Ceux-ci entendaient les cris à l'aide des victimes en marchant sur les débris mais l'empilement était si grand qu'ils ne pouvaient se frayer un chemin et réalisèrent que leur travail était souvent sans espoir.
Les corps était si nombreux qu'on ne pouvait tous les enterrer. On leur donna donc initialement une sépulture en mer mais les courants les ramenèrent vers les plages. On utilisa ensuite des feux crématoires qui répandirent durant des semaines l'odeur de chair brûlée. Les autorités durent fournir libéralement le whiskey aux personnes occupés à cette tâche lugubre et qui devaient souvent jeter les corps de leurs femmes et enfants dans les flammes. L'ouragan de Galveston fit plus de morts que toutes les autres tempêtes tropicales réunies de l'histoire des États-Unis, en date de 2006, ce qui en fait toujours le désastre naturel le plus meurtrier de ce pays.