Périurbanisation - Définition

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Impact environnemental

Insularisation (par encerclement) de la forêt de Kabacki par la banlieue de Varsovie (Pologne, Février 2007)

La périurbanisation se traduit par une augmentation des prix du foncier et des pressions accrues sur l'environnement et les paysages, voire par des conflits pour la ressource en eau.

La périurbanisation contribue à augmenter l'empreinte écologique d'une ville, de même que ses émissions de gaz à effet de serre et la pollution globale de l'air notamment en entraînant d'importantes migrations pendulaires (déplacement quotidien entre l'habitat du citadin et son lieu de travail, s'effectuant toujours aux mêmes horaires) ; comme plus généralement toute séparation du lieu de travail et du lieu d'habitation. Quand seule la circulation routière a été favorisée ou soutenue, la périurbanisation est source d'une importante augmentation de la consommation d'espace, de fragmentation éco-paysagère du territoire, d'énergie et de gaz à effet de serre. Elle contribue fortement à l'augmentation de l'empreinte écologique des zones concernées. Bien que plus riches en espaces verts privés, les zones périurbanisées pâtissent des pics d'ozone, parfois plus qu'en centre-ville d'où viennent les précurseurs photochimiques de l'ozone.
La périurbanisation se fait souvent au détriment des reliques de milieux naturels péri-urbains et de l'agriculture (par exemple, autour de Paris, de 1979 à 2000, l'espace agricole a reculé de 18,4 %, et 50 % des exploitations agricoles et les 2/3 des exploitations spécialisées ont disparu, ce qui a motivé en 2008 un budget de 11 millions d’€ de la région Ile-de-France pour ralentir la consommation d’espaces agricoles).

Mécanisme

Facteur politique

Quatre facteurs au moins semblent avoir favorisé la périurbanisation :

  • les politiques souvent concurrentielles d'attractivité engagées par les villes et les agglomérations (qui cherchent ainsi à augmenter leurs rentrées financières via les taxes), encouragées par des subventions régionales et nationales,
  • les politiques agricoles qui ont encouragé l'intensification et donc l'exode rural,
  • les politiques routières qui ont favorisé le « tout-voiture » et l'accès aux villes et la construction d'un tissu urbain lâche, desservi par les routes,
  • les politiques du logement : par exemple, en France, les politiques d'après-guerre (banlieues et HLM urbaines), puis le changement dans la politique du logement opéré sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, au milieu des années 1970 ont contribué à ce phénomène ; La politique de construction de logements collectifs par l’état menée jusque là a été remplacée par une politique d’aide à l’accession à la propriété, notamment par la bonification des taux d’intérêt pour les particuliers. Malgré la mise en évidence des les années 1970 des dérives possibles, cette aide restera non zonée – attribuable partout en France – et non typée – ne dépendant pas du type de construction. En augmentant la solvabilité des ménages les plus modestes, l’État subventionne directement la périurbanisation.

Facteur économique

Lotissement périurbain, San José (Californie)

Face au prix de l’immobilier dans les centres urbains, il est communément admis qu’une maison individuelle en zone périurbaine est moins chère à l’achat. En effet, lors de la construction les dépenses sont de deux ordres : les coûts de construction, qui restent stables voire diminuent dans le temps et dans l’espace, et les coûts d’acquisition du terrain, qui en parallèle à la hausse des prix du [marché immobilier] ont connu une forte hausse dans les vingt dernières années. Cette hausse du prix des terrains n’est bien sûr pas uniformément répartie géographiquement. C’est donc sur ce poste que s’effectue l’arbitrage financier entre coûts et distance : si dans un premier temps les terrains situés dans une première couronne autour des agglomérations étaient attractifs, c’est désormais dans une deuxième, voire une troisième, couronne que se situent les secteurs encore abordables. Pour Lyon, cet impact est aujourd’hui de l’ordre de 50 km.

Néanmoins, cette logique relève d’une analyse économique à court terme : on ne prend pas en compte le coût dans la durée d’une telle localisation : la mobilité peut ainsi représenter jusqu’à 30% des revenus du ménage, à travers l’achat et l’entretien impératif de deux voitures notamment. La périurbanisation peut ainsi s'expliquer par la conjecture de Zahavi.

Logique d'acteurs

Les limites urbain/rural se déplacent régulièrement, toujours au détriment du rural. (Colline de Voméro, Naples, Italie)

Ce phénomène se trouve par ailleurs renforcé par les politiques de différents acteurs. En effet, les municipalités, compétentes dans l’attribution des permis de construire, ont le rôle principal pour ce qui est de la dispersion des logements :

  • Dans un premier temps, l’ouverture à la construction permet l’arrivée de nouveaux habitants et donc le maintien dans les communes rurales proches des villes de l’école, des commerces, ... De plus dans un contexte de crise agricole, la vente de terrains nouvellement constructibles par les agriculteurs leur permet de financer leur retraite.
  • Dans un deuxième temps, on observe une collusion entre anciens et nouveaux habitants qui ne souhaitent pas se retrouver à terme en milieu urbain : c’est la fermeture des autorisations de construction qui, en diminuant l’offre, contribue à la hausse des prix. Le phénomène se reporte ainsi de proche en proche mais de plus en plus loin des centres urbains.
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