Phaeocystis - Définition

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Répartition

Phaeocystis est un genre eurytherme et ubiquiste qui a colonisé une grande partie de la planète. Diverses espèces de ce genre sont fréquemment observées (avec des blooms printaniers) sur les côtes de la Mer du Nord (Belgique, Pays-Bas, Allemagne).
Divers auteurs en on trouvé jusqu'aux mers polaires, en Arctique (Mer de Barents, Mer du Groenland, Mer de Béring) comme au sud dans l'Antarctique(mer de Ross, mer de Weddell). On l'a également trouvé en plein Atlantique et dans Pacifique, et sur les côtes de Floride et d'Australie, comme dans le golfe Arabo-Persique.

Ce sont des espèces qui sont aussi susceptibles d'être transportées à grande distance dans les ballasts de navires marchands.

En zone froide ; les espèces dominantes sont ;

En zone tempérée, les espèces dominantes seraient ;

  • Phaeocystis globosa en Atlantique Nord-Est (mer du Nord) ;
  • Phaeocystis pouchetii en Atlantique Nord-Ouest.

Écologie et physiologie

C'est le seul phytoplancton marin connu pour être capable de brutalement devenir l'espèce dominante de tout un écosystème.

Ces algues sont bien connues pour leur efflorescence algale spectaculaire (dit aussi le "bloom") à la surface de la mer au printemps, favorisée par un excès de nitrate et/ou phosphates dans l'eau.

Elle peut être responsable de changements brutaux et importants dans la structure et le fonctionnement des réseaux trophiques (planctonique et benthique), avec des conséquences en termes de biogéochimie.
En Manche orientale, où cette espèce a des caractéristiques invasives, elle est - par ses pullulations printannières - susceptible de poser des problèmes écologiques mais aussi économiques (pour la pêche et la conchyliculture), ce qui a justifié le déclenchement par l'IFREMER et l'ULCO d'une étude spécifique de 2002à 2006, dans le cadre du P.N.E.C. (Programme national d’Environnement Côtier) intitulé « Déterminisme du bloom de Phaeocystis et ses conséquences sur l’écosystème Manche orientale-Sud Mer du Nord », de la frontière franco-belge au littoral du Pays de Caux.

Impacts des pullulations

Impacts sur les activités humaines

Les fortes pullulation gênent la pêche, surtout au filet fixe ; Le fileyage est plus gêné que le chalutage, notamment à cause du colmatage des filets fixes et des filets à mailles fines (pour la pêche à la crevette en particulier) ; les filets sont colmatés ou alourdis par les mucilages alguaux. Les crépines de prise d'eau de refroidissement des moteurs tendent à se boucher. Les pêcheurs signalent que le phénomène est de plus en plus précoce et long, et que le poisson pêché dans ces filets est anormalement gluant et malodorant et doit être lavé et relavé par les pêcheurs , etc.

Toxicologie, écotoxicologie

La question des impacts toxicologiques ou écotoxicologiques de ces blooms reste discutées et sont étudiées, dont en France dans le cadre du PNEC (programme national environnement côtier)

IFREMER cite dans son rapport

  • des observations de poissons (harengs ou maquereaux par ex) évitant les zones de blooms sont citées par Ifremer ;
  • des effets nuisibles sont observés sur la conchyliculture  ;
  • un cas documenté de mortalité de poissons associé à Phaeocystis (nombreux saumons d'élevage perdus en en 1992 en Norvège à l'occasion d'un bloom de Phaeocystis.
  • un lien possible ou probable avec les problèmes d'eutrophisation littorale
  • Des sédimentations importantes ont été observée sans pullulation majeure. Des études dans un fjord norvégien et au nord de la mer de Weddell n'ont pas observées de sédimentation significative, alors que des sédimentations massives ont été observées en mer de Barents et en mer de Ross, avec des conséquences locales et globales encore mal comprises et difficiles à prévoir. De nombreux facteurs biotiques et abiotiques semblent se conjuger pour les expliquer (profondeur, température, salinité et composition de l'eau, nature et force des turbulences et courants, formation d'agrégats, attaques et dégradation microbienne de la nécromasse, broutage par le zooplancton, lyse des cellules des colonies...). De manière générale, selon les données disponibles, dans les écosystèmes dominés ou affectés par des Phaeocystis, en fin de bloom, la minéralisation de la nécromasse est plus souvent pélagiques que benthique. Le devenir de la sédimentation des cellules mortes ou des excrétions des cellules vivantes fait l'objet d'études.

Rétroactions climatiques

Les colonies à l'origine de blooms produisent de grandes quantités de gaz libérés dans l'eau et l'air, dont le diméthylsulfide (DMS) qui est un acidifiant et pourrait jouer un rôle climatique (nucléation de l'eau de pluie, augmentation de la nébulosité et donc de l'albédo nuageuse). En augmentant les pluies, ce type de phénomène peut se traduire par une augmentation du lessivage des terres et donc d'une augmentation de l'eutrophisation des eaux littorales.

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