Politique des villes nouvelles françaises - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

La Politique des villes nouvelles françaises désigne une politique d'aménagement du territoire mise en œuvre en France à partir de la fin des années 1960 et jusqu'à nos jours et ayant pour application pratique la réalisation de neuf villes nouvelles sur le territoire. L'objectif était d'éviter la concentration urbaine dans les grandes métropoles et notamment à Paris et de réaliser un développement urbain multipolaire. Plusieurs outils réglementaires et institutionnels nouveaux sont mis en place spécialement à cette fin. Cette politique est toujours en œuvre puisque deux villes nouvelles - Marne-la-Vallée et Sénart - sont toujours en cours d'aménagement.

Origine et mise en œuvre

Objectifs initiaux

Le gouvernement adopte en 1965 un nouveau Schéma d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (SDAURP). Celui-ci décide de renforcer le desserrement de la région et de mettre en valeur des pôles de développement éloignés du centre de l’agglomération, qui puissent acquérir une véritable autonomie. Ces nouveaux pôles doivent se faire ex-nihilo, en dehors de villes existantes mais sans être trop éloignés du centre de Paris, tous étant situés de 15 km à moins de 50 km. Cette stratégie d'aménagement du territoire va à l'inverse du plan précédent pour l'agglomération de Paris - le Plan d'aménagement et d'organisation générale (PADOG) - qui prévoyait de limiter le développement de la région parisienne par le développement des villes situées à l'extérieure de celle-ci. Ce plan parisien est conçu et mis en place par les équipes de Paul Delouvrier, délégué général au District de la région de Paris entre 1961 et 1969. À l’origine, ce schéma décide de la création de huit villes nouvelles aux alentours de Paris, mais sans décider d’implantation précise. Finalement, leur nombre est ramené à cinq.

Au niveau national, d'autres villes nouvelles sont décidées autour des agglomérations de Rouen, Lyon, Lille et Marseille. Pour cela, un Groupe central des villes nouvelles (GCVN) est créé en décembre 1970 pour coordonner l'ensemble du programme. René Goetze en est le président et Jean-Eudes Roullier le secrétaire général.

Il s’agit alors de constituer neuf villes nouvelles dont cinq en région parisienne. Elles ne doivent pas constituer des banlieues dortoirs : les premiers grands ensembles du début des années 1960 sont alors l’anti-modèle. Au contraire, elles doivent constituer des bassins de vie bénéficiant d'une relative autonomie au sein de l'agglomération parisienne, avec une capacité d’accueil suffisante pour assurer un équilibre habitat/emploi. Ces villes doivent, à terme parvenir à fixer la population sur place sous la forme de nouveaux centres urbains et attirer la population des banlieues périphériques chroniquement sous-équipées.

Outils et structures juridiques

Le programme se déroule dans le cadre juridique de l'Opération d'intérêt national (OIN) qui permet à l'État d'avoir la main mise totale en matière d'urbanisme sur le territoire concerné. Au niveau local, pour chaque ville nouvelle, sont mis en place des Établissement public d'aménagement (EPA) chargés de gérer les constructions et l’urbanisation sur les territoires concernés, appliquant ainsi sur le terrain les volontés de l’État. Ils sont constitués de fonctionnaires de l'État bénéficiant d'une grande autonomie.

Chaque EPA peut utiliser les outils d'aménagement urbains récemment créés. Les zones d’aménagement différé (ZAD) permettent à l'EPA de geler toute évolution de l’urbanisation dans les zones où la ville nouvelle doit s’étendre dans le futur, tout en limitant la spéculation foncière. Ces terrains, achetés par l’EPA par le biais d'un droit de préemption, sont ainsi des zones sur lesquelles les aménageurs peuvent réfléchir à long terme aux aménagements de la ville. Les zones d’aménagement concerté (ZAC), créées en 1967, plus souples que les ZUP auxquelles elles se substituent, permettent une réflexion globale sur l’aménagement d’une partie de la ville et l’instauration d’une concertation entre les acteurs : les collectivités publiques, les aménageurs et les promoteurs privés, même si l’État garde le dernier mot.

Au niveau local, des structures de coopération intercommunale spécifiques sont créés par la loi Boscher du 10 juillet 1970, appelées Syndicats communautaires d'aménagement (SCA). Elles regroupent les communes couvertes par l'agglomération nouvelle, mais leurs pouvoirs restent limités.

Page générée en 0.312 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise