Projets architecturaux de Catherine de Médicis - Définition

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Château de Montceaux-en-Brie

En 1555, Catherine de Médicis s'installe au Château de Montceaux près de Meaux (Seine-et-Marne) dans cette habitation qu'Henri II lui a cédée et où, désireuse d'avoir sa propre demeure, elle commence des travaux qui ne seront pas achevés à sa mort. Le bâtiment, commencé en 1547, consistait en un corps de logis principal flanqué de deux ailes avec quatre pavillons d'angles. Catherine désirait notamment aménager l'allée dans le jardin où Henri avait l'habitude de jouer au jeu de paume. Pour cette commande, elle s'adresse à Philibert Delorme, Commissaire des Bâtiments de la Couronne depuis 1548. Celui-ci aménage une grotte qu'il installe sur une base imitant un rocher et sur lequel les invités peuvent admirer les jeux. Les travaux s'achèvent en 1558 mais n'ont pas survécu. A la mort de Catherine en 1589, le château est saisi par les créanciers mais racheté in extremis par Henri IV qui l'offre à sa maîtresse Gabrielle d'Estrées puis à sa femme Marie de Médicis ce qui justifia son nom de Château des Trois Reines. Laissé à l'abandon à partir de 1640, il sera démoli par décret révolutionnaire en 1798. Seules ont été épargnés la chapelle du pavillon sud-ouest de l’avant-cour et les bâtiments attenants que l'on peut visiter.

La Chapelle des Valois

En hommage à Henri II, Catherine décida d'ajouter une nouvelle chapelle à la Basilique Saint-Denis, où les rois de France étaient traditionnellement enterrés. Au centre de cette chapelle circulaire, parfois appelée rotonde des Valois, elle commanda un magnifique et original tombeau pour Henri et elle-même. Le dessin de ce tombeau devait intégrer les effigies funéraires du roi et de la reine ainsi que d'autre statues à travers la chapelle, créant ainsi une vaste composition spatiale.

Architecture

Pour mener à bien le projet de la chapelle, Catherine choisit le Primatice qui avait déjà travaillé pour Henri II à Fontainebleau. Il dessina une chapelle ronde, couronnée par un dôme qui jouxtait le transept nord de la basilique. L'intérieur et extérieur de la chapelle devaient être décorés de pilastres, colonnes et épitaphes en marbre coloré. Le monument devait abriter six autres chapelles encerclant les tombes d'Henri et Catherine. Ce plan circulaire résolvait le problème auquel avaient dû faire face les frères Giusti et Philibert de l'Orme lors de la construction des précédentes tombes royales. Alors que le concept de de l'Orme pour le tombeau de François Ier impliquait une vision soit de face soit de côté, celui du Primatice permettait de regarder la tombe de tous les côtés. L'historien d'art Henri Zerner a appelé ce plan "un grand drame ritualiste qui aurait rempli l'espace céleste de la rotonde”.

Les travaux de la chapelle commencèrent en 1563 et s'étendirent sur les deux décennies suivantes. Le Primatice mourut en 1570 et l'architecte Jean Bullant reprit le projet deux ans plus tard. Après la mort de Bullant en 1578, ce fut Baptiste Androuet du Cerceau qui s'y attela. Le chantier fut finalement abandonné en 1585. Inachevé, il sera démoli en 1719 tandis qu'en 1793, les tombes seront profanées et les os de Henri et Catherine jetés dans une fosse avec les restes des rois et reines de France.

Tombeau

Effigies tombales d'Henri II et de Catherine de Médicis à la Basilique Saint-Denis, exécutées par Germain Pilon

Selon Ziener, il s'agit "de la dernière et la plus superbe des tombes royales de la Renaissance". Le Primatice lui-même dessina sa structure, qui éliminait les traditionnels bas-reliefs et minimisait l'ornementation. Le sculpteur Germain Pilon, qui exécuta les statues pour le tombeau de François Ier, créa deux effigies sur le tombeau qui représentaient la mort en bas et la vie éternelle en haut. Le roi et la reine, coulés en bronze, sont agenouillés en prière (motif des 'priants') sur un dais de marbre supporté par douze colonnes en marbre. Leur pose fait écho aux tombes voisines de Louis XII et de François Ier. La sensibilité de Pilon pour la matière donne aux statues un grand sens du mouvement.

Les gisants du roi et de la reine reposent dans la crypte. Girolamo della Robbia reçu la commande d'origine pour réaliser le corps de la reine mais sa sculpture d'une reine émaciée resta inachevée en 1566 (conservée aujourd'hui au Louvre). Le corps de la reine suggère le sommeil plutôt que la mort tandis qu'Henri pose de manière saisissante avec sa tête en arrière. A partir de 1593, Pilon exécute deux autres gisants de Catherine et Henri en tenue de sacre, destinés à orner l'autel de la chapelle. Catherine y figure de manière plus réaliste, avec un double menton. Pilon réalisa les quatre statues en bronze des vertus cardinales placées aux quatre coins de la tombe ainsi que les reliefs autour de la base qui rappellent le travail de Pierre Bontemps pour le monument du coeur de François Ier.

Statuaire

Fragments de la Résurrection (1580s) par Germain Pilon, commandée par Catherine de Médicis pour la rotonde des Valois (Musée du Louvre).

Dans les années 1580, Pilon commence à travailler sur les statues des chapelles devant encercler le tombeau. Parmi elles, la fragmentaire Résurrection (Musée du Louvre) était destinée à faire face au tombeau à partir d'une chapelle secondaire. Cette idée, il la doit clairement à Michel-Ange qui avait dessiné les tombeaux et statues funéraires du père de Catherine dans une des chapelles des Médicis à la Basilique San Lorenzo à Florence. La statue de St François en extase (aujourd'hui dans l'Eglise de St Jean et St François) marque selon Antony Blunt un éloignement de la tension propre au maniérisme et annonce le Baroque. Il semble avoir été moins influencé par le style classique et linéaire d'un Jean Goujon que par les décorations expressives du Primatice à Fontainbleau. A travers ses sculptures, Pilon décrit ouvertement des émotions extrêmes, allant presque jusqu'au grotesque. Son style a été interprété comme le reflet d'une société tiraillée par les conflits religieux de l'époque.

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