Projets architecturaux de Catherine de Médicis - Définition

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Introduction

Catherine de Médicis, par François Clouet.

Les Projets architecturaux de Catherine de Médicis ont inclus la chapelle des Valois à la Basilique Saint-Denis, le Palais des Tuileries et l'Hôtel de la Reine à Paris, ainsi que des agrandissements au Château de Chenonceau près de Blois.

Née en 1519 à Florence, de père italien et de mère française, Catherine de Médicis fut fille à la fois de la Renaissance italienne et de la Renaissance française. Elle grandit à Florence et à Rome sous la protection des papes Médicis : Léon X et Clément VII. En 1533, à l'âge de 14 ans, elle quitte l'Italie pour se marier avec le futur Henri II, alors duc d'Orléans, le deuxième fils du roi François Ier et de la reine Claude de France. Elle rentre alors à la plus belle cour de la Renaissance.

Le roi François Ier donne à sa belle-fille un exemple de royauté et de mécénat artistique qu'elle n'oubliera pas. Elle est témoin de ses immenses projets architecturaux à Chambord et à Fontainebleau et assiste au travail collaboratif des artisans italiens et français, qui mettent en place le style qui deviendra celui de la première Ecole de Fontainebleau. À la mort de François Ier en mars 1547, Henri d'Orléans monte sur le trône sous le nom d'Henri II et Catherine devient alors reine de France. Lorsque le roi reprend la guerre en 1552 contre Charles Quint, elle est nommée régente mais ce n'est qu'après la mort de son mari en 1559 puis celle de son fils François II, remplacé par son frère cadet Charles IX, alors âgé de 10 ans, que Catherine prend véritablement en main les rênes du pouvoir en tant que régente. Elle s'impose alors, à l'âge de 40 ans, comme patronne des arts et de l'architecture. Dans les 3 décennies qui vont suivre, elle lance une série de projets coûteux dans le but d'accroître la grandeur de la monarchie. Pendant cette période pourtant, les guerres de Religion paralysent le pays et fragilisent le prestige de la royauté.

Catherine adorait superviser chaque chantier personnellement. Les architectes de l'époque lui dédicaçaient des ouvrages, sachant qu'elle les lirait, ce qui fit dire au poète Pierre de Ronsard qu'elle préférait les maçons aux poètes. Si elle dépensa des sommes colossales à la construction de bâtiments et à l'embellissement de palais, il reste aujourd'hui peu de traces de ses investissements : une colonne dorique, quelques fragments dans un coin du jardin des Tuileries, une tombe vide à Saint Denis. Les sculptures qu'elle avait commandées pour la chapelle des Valois ont été perdues ou sont disséminées, souvent abîmées ou incomplètes, dans les musées et les églises. La réputation de Catherine de Médicis en tant que mécène des Arts et de l'architecture demeure pourtant, tandis qu'ont disparus les dessins et traités de ses architectes, preuve de la vitalité de l'architecture française sous son patronage.

Influences

Les historiens présument souvent que la passion de Catherine pour les arts provient de son héritage familial. "En tant que fille de Médicis", suggère l'historien d'art Jean-Pierre Babelon, "elle était mue par la passion de construire et le désir de laisser de grandes réalisations après sa mort". Née à Florence en 1519, Catherine a vécu dans le Palais Médici-Riccardi, construit par Cosme de Médicis d'après les plans de Michelozzo di Bartolommeo, puis à partir de 1530 à Rome, dans un autre palais Médicis (aujourd'hui appelé Palais Madama), entourée des trésors de l'art classique et renaissant. Là, elle a pu admirer les meilleurs artistes et architectes de l'époque à l'oeuvre dans la ville. Quand plus tard, elle passa elle-même commande de bâtiments en France, Catherine se tourna souvent vers les modèles italiens, basant par exemple le Palais des Tuileries sur le Palais Pitti à Florence et projetant l'Hôtel de la Reine avec en tête le Palais des Offices.

Quand Catherine quitte l'Italie en 1533 à l'âge de 14 ans pour se marier avec le futur Henri II, elle reste en contact avec sa Florence natale. Pourtant son goût mûrit rapidement à la cour du roi de France. Son beau-père impressionne profondément la jeune Catherine en tant qu'exemple de ce qu'un monarque doit être. Plus tard elle imitera sa coûteuse politique de grands travaux à la gloire de la dynastie, ses somptueux projets architecturaux s'inspirant de ceux du roi.

François Ier fut un constructeur invétéré. Il commença l'agrandissement du Louvre, ajouta une aile au vieux Château de Blois et construisit le grand Château de Chambord, qu'il montra fièrement à l'empereur Charles Quint en 1539. Il transforma aussi la loge du Château de Fontainebleau en un des plus beaux palais d'Europe, un projet qui continua sous Henri II. Des artistes tels que Rosso Fiorentino et le Primatice travaillèrent à la décoration intérieure, à côté des artisans français. Cette rencontre du maniérisme italien et du mécénat français créa un style original, plus tard connu sous le nom de première Ecole de Fontainebleau. Caractérisé par des fresques et des reliefs en stuc en forme de cuir découpé, il imposa une mode décorative en France dans la 2nde moitié du XVIe siècle. Catherine employa plus tard le Primatice pour dessiner sa chapelle des Valois. Elle soutint aussi la création française à travers les travaux des architectes Philibert de l'Orme et Jean Bullant et du sculpteur Germain Pilon.

Initiales de Henri II et de Catherine sur une cheminée à Chenonceau

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La mort d'Henri II lors d'un tournoi équestre en 1559 fut un tournant dans la vie de Catherine. Elle s'habilla de noir et changea son emblème (l'écharpe d'Iris ou arc-en-ciel) en une lance brisée, avec la devise : « De là viennent mes larmes et ma douleur ». Elle transforma ainsi son veuvage en atout politique qui validait son autorité pendant les règnes de ses trois fils. Elle tint à immortaliser son chagrin à la mort de son mari en faisant graver dans la pierre les emblèmes de son amour et de sa douleur et commanda un magnifique tombeau pour Henri dans une nouvelle chapelle royale édifiée à Saint-Denis.

En 1562, un long poème de Nicolas Houël associa Catherine à Artémise, qui fit ériger le Mausolée d'Halicarnasse, une des sept merveilles du monde, en l'honneur de son défunt mari Mausole. Artémise agit aussi en tant que régente pour ses enfants et se passionna pour l'architecture. Catherine commanda aux artistes Nicolò dell'Abbate et Antoine Caron d'illustrer le poème. Les dessins firent l'objet de tapisseries, mais aucun n'a survécu. L'histoire d'Artémise forma une iconographie pour Catherine et renforça son autorité en tant que régente. Les régentes suivantes Marie de Médicis (1610–20) et Anne d'Autriche (1643–60) reprirent cette même iconographie.

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