Rabaska est à la fois le nom d'un projet industrialo-portuaire et celui de la société en commandite (consortium) formée pour le réaliser. Le projet a pour but la création d'un terminal méthanier sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à Lévis à environ 10 kilomètres à vol d'oiseau à l'est de la ville de Québec. Le projet comprend également la construction d'un gazoduc d'environ 42 km reliant le terminal au Gazoduc Trans Québec et Maritimes. Les trois partenaires sont Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Le président et chef des opérations de Rabaska est André L'Écuyer (par intérim), qui a remplacé Glenn Kelly à la fin août 2008.
Ce projet de 840 millions CAD d'investissement privé est l'objet de contestation de la part de plusieurs groupes et citoyens mais reçoit l'appui du conseil municipal de la Ville de Lévis et de plusieurs autres groupes politiques et économiques.
Le terminal serait construit à Lévis, sur la rive sud du Saint-Laurent, tout près de la limite de la municipalité de Beaumont, et en face de l'île d'Orléans. Les principales composantes seraient :
Le terminal méthanier de Rabaska a pour but d'importer du gaz naturel liquéfié par voie maritime pour que l'approvisionnement ne dépende plus uniquement du réseau de gazoducs de TransCanada. Les marchés visés sont le Québec et l'est de l'Ontario.
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement du Québec (BAPE) a débuté le 4 décembre 2006 une enquête avec audiences publiques sur le projet, présidée par M. Qussaï Samak. Cette enquête est menée conjointement avec l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Le 30 janvier 2007, le BAPE a entrepris l'étape de la présentation de 627 mémoires déposés par les citoyens et organisations favorables ou opposés au projet. Ce nombre constituerait un record en termes de nombre de mémoires déposés à des audiences publiques du BAPE. Les audiences ont duré jusqu'au 12 février 2007 et le BAPE a remis son rapport au ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs le 30 mai 2007. Rendu public le 5 juillet 2007, le rapport est favorable au projet et donne raison au promoteur sur presque toute la ligne.
Le projet a été présenté en avril 2004. Lors du lancement, le consortium a présenté une zone à l'étude d'environ 3 kilomètres de large en bordure du fleuve Saint-Laurent. Cette zone se situait à cheval sur les municipalité de Lévis et de Beaumont. Après des études dans cette zone, Rabaska a arrêté son choix sur un site d'environ 1 km par 1 km à Lévis. Quelques mois plus tard, une forte opposition a favorisé le remplacement à Beaumont du maire favorable par un maire défavorable. Cela a permis la tenue d'un référendum à Beaumont (2 291 habitants) que les opposants au projet ont remporté avec 72 % des suffrages. Dans la ville voisine de Lévis (129 521 habitants), la population s'est prononcé par sondage à 65% en faveur du projet.
Du 15 mai 2008 à juin 2009, le géant russe Gazprom a été partenaire du projet, se joignant ainsi aux trois partenaires originaux, Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France. Cette entente de partenariat devait assurer une source d'alimentation en gaz naturel pour le port méthanier. L'approvisionnement aurait débuté en 2014 et serait provenu du gisement de Chtokman dans la mer de Barents. Cette entente a quand même soulevé certaines inquiétudes à cause de la position de quasi-monopole de Gazprom dans le domaine du gaz naturel en Europe, et des liens très forts entre la société et l'État russe. Gazprom s'est retiré du projet en juin 2009.
En mars 2010, la présidente et chef de la direction de Gaz Métro, Sophie Brochu, a reconnu que la construction du port méthanier était retardée, mais que sa société y tenait toujours.