En tant que médecin chef de l’hôpital progressiste et humaniste, Razi introduisit des pratiques radicalement nouvelles dans le soin des patients et la formation des médecins. Il distinguait en effet trois aspects de la médecine : la santé publique, la médecine préventive et le traitement des maladies spécifiques. Dans cette optique, il organisa des consultations externes, promut les soins à domicile et ouvrit l'hôpital et l'accès aux soins et aux nécessiteux et non pas seulement aux riches. Insistant sur le rôle de la médecine préventive, il se fit l'auteur du tout premier traité médical à l'usage des non-médecins fondé sur sept principes destinés à assurer la préservation de la santé :
Enseignant admiré et fin pédagogue, il initia la pratique des visites au chevet des malades avec ses étudiants et leur soumettait les questions, d'abord aux plus novices puis aux plus expérimentés avant de donner sa propre réponse. Il insistait sur la nécessité d'une formation continue au cours de la vie du médecins et les encourageait à prendre des notes sur leurs observations et à en discuter entre eux.
Razi est reconnu pour ses talents d'observations alliés à une grande rigueur scientifique. Il joua un rôle fondamental dans le développement de la méthode clinique, attachant une grande importance aux signes cliniques mais aussi à la symptomatologie qui devaient constituer la base d'un raisonnement menant au diagnostic puis à la thérapeutique. Il insistait sur l'importance d'allier le savoir théorique à la pratique clinique. Ce faisant, il se fit un critique sévère mais admiratif de l'œuvre de Galien qu'il jugeait manquer d'observations empiriques. Cela lui valut d'être lui même attaqué. Pratique peu courante à l'époque, Razi citait scrupuleusement ses sources scientifiques qu'elles fussent grecques ou arabes.
Contrairement à l'usage d'alors, il associait à la démarche de soin le malade lui-même (dont il estimait que l'état psychologique conditionnait la réussite du traitement) mais aussi l'entourage du malade : « Il faut que les malades et ses proches soient avec le médecin et non contre lui, qu’ils ne lui cachent rien des états du malade et de son comportement. » Dans cette même approche globale de la maladie, il insistait aussi sur le rôle de la diététique dans le soin et la prévention des maladies.
Utilisant ses connaissance en chimie pour son activité médicale, on peut à juste titre le considérer comme un père fondateur de la thérapeutique iatrochimique (l'usage de substance chimique pour soigner des maladies). Il œuvra pour la constitution de la pharmacologie comme discipline médicale à part entière et le chapitre qui est consacré dans son traité Kitab al-Hawi restera une référence jusqu'au XVIIe siècle en Europe. Néanmoins, il alerta très tôt ses contemporains sur l'usage inconsidéré de médicaments et les difficultés résultant de la polypharmacie (l'usage de plusieurs médicaments à la fois).
Ibn al-Nadim identifie cinq domaines dans lesquels Razi s'est distingué :
Rétrospectivement, on peut ajouter à cette liste son rôle majeur dans le développement d'une médecine scientifique basée sur les faits et une vision très moderne de la médecine hospitalière associant clinique scientifique, formation universitaire et souci de santé publique.