Rhazès - Définition

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Introduction

Al-Razi, dans le « Recueil des traités de médecine » de Gérard de Crémone, 1250-1260

Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, connu aussi comme Razi (persan: رازی ) ou Al-Razi, ou Ar-Razi, ou Ibn Zakaria (Zakariya) ou (en latin) comme Rhazes et Rasis, (865-925) fut un scientifique pluridisciplinaire perse qui a énormément contribué dans les domaines de la médecine, l'alchimie et la philosophie. Alchimiste devenu médecin, il aurait isolé l'acide sulfurique et l'éthanol dont il initia l'utilisation médicale. S'agissant de la pratique médicale, il a vigoureusement défendu la démarche scientifique dans le diagnostic et la thérapeutique et a largement influencé la conception de l'organisation hospitalière en lien avec la formation des futurs médecins. Empiriste et rationaliste, il fut l'objet de nombreuses critiques pour son opposition à l'aristotélisme et sa libre-pensée vis-à-vis de la religion.

De nos jours son nom est commémoré avec l'institut Razi près de Téhéran et son anniversaire est célébré tous les 27 août en Iran lors de la journée de la pharmacie.

L'homme

Razi est né dans la ville de Ray (en langage perse Razi signifie « de la ville de Ray »), une ville située au sud de Téhéran, Iran, dans le province du Khorassan et a effectué une grande partie de ses recherches dans celle-ci. Avicenne a vécu aussi un moment dans cette cité.

Il aurait d'abord été un musicien, probablement joueur de luth d'une grande virtuosité avant de se tourner vers l'alchimie, la philosophie, les mathématiques et l’astronomie. Contrairement à une idée répandue, il n'est pas le premier à dire que le monde est rond car Ératosthène, au IIIe siècle av. J.-C., avait calculé avec une assez bonne précision la circonférence terrestre et plus tard, le mathématicien indien Aryabhata l'ancien fera de même au VIe siècle. Il semblerait qu'il se soit aussi intéressé à l'orfèvrerie.

Selon certains de ses biographes, Razi aurait souffert d'une maladie des yeux provoquée par les émanations résultant de ses expériences d'alchimie qui lui aurait fait abandonné ce domaine pour s'intéresser à la médecine mais Razi aurait dit, lui-même, que sa vue avait été affectée par les lectures prolongées. Vers l'âge de trente ans, il débute donc une formation de médecin à Ray. Lettré, il est persan mais lit et écrit en arabe, il étudie les textes des Anciens grecs (Hippocrate, Galien), hindous, éventuellement traduits en syriaque puis en arabe. Les écrits de Ali ibn Rabban al-Tabari (mort vers 870) auront notamment une grande influence sur lui. Il poursuit sa formation en voyageant en Syrie, en Égypte, en Espagne complétant ses connaissances livresques de pratique clinique et expérimentale.

De retour en Orient, il est d'abord nommé médecin de la cour du prince samanide Abu Salih al-Mansur, régnant sur le royaume du Khorassan au nord de la Perse. Sa notoriété grandissant, il est chargé de la direction de l'hôpital de Ray puis du maristan (hôpital central) Muqtadari de Bagdad sous le règne du calife abbasside Al-Muktafi. La légende raconte que pour choisir l'emplacement des bâtiments à construire, il aurait fait suspendre des morceaux de viande en différents lieux de la ville et aurait choisi le site comme étant celui où la viande se décomposait le moins vite.

A la mort du souverain Al-Muktafi, en 907, Razi retourne à Ray. De nombreux étudiants l'y suivent et il y poursuit son enseignement médical. Devenu aveugle à la fin de sa vie, il décède à Ray le 27 octobre 925 (ou 932 suivant les sources), en l'an 313 du calendrier musulman.

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