Rhazès - Définition

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Œuvre scientifique et médicale

Razi pratiquait de nombreuses spécialités médicales : chirurgie, gynécologie, obstétrique, ophtalmologie…

Razi a écrit 184 livres et articles dans plusieurs domaines scientifiques, dont 61 relevant de la médecine, tous en langue arabe. Ses principaux ouvrages sont :

En médecine 
  • Kitab al-Hawi fi al-Tibb Somme médicale en 22 volumes en partie posthume qui reprend les connaissances d'auteurs plus anciens sous forme de longs extraits aux références précises et des commentaires, enseignements et observations de Razi. Traduit en latin au XIIIe siècle, sous le titre Liber Continens, il exercera une profonde influence sur la médecine occidentale, ainsi aux côtés de neuf autres ouvrages, il constituera le fonds de la bibliothèque de la Faculté de Médecine de Paris en 1395.
  • Kitab al-Mansuri fi al-Tibb (Livre de médecine pour Mansur) Traité médical plus général dédicacé au souverain samanide de Ray, Abu Salih al-Mansur.
  • Kitab fi al-jadari wa-al-hasbah (La variole et rougeole)
  • Kitab ila man la yahduruhu al-tabib (Livre pour qui n'a pas accès à un médecin)
  • Shukuk 'ala alinusor (Doutes sur Galien) Essai critique sur la théorie de Galien et sur la façon dont ses successeurs s'en servent aveuglément
  • Al-Teb al Molooki (Médecine royale)
  • al-Murshid aw al-Fusul (Aphorismes) Guide du médecin nomade
En chimie 
  • At-Tadbîr
  • Sirr Al-Asraar

Psychiatrie et psychologie

Razi est l'auteur d'un des tout premiers traités de psychologie et de psychiatrie. L'hôpital qu'il dirigea à Bagdad fut le premier à posséder un service pour les malades mentaux.

Neurologie

Razi s'intéressa aussi à la neurologie : il décrivit le rôle moteur et sensitif des nerfs en identifiant 7 des nerfs craniens et 31 des nerfs spinaux par un nombre référant à leur position anatomique depuis le nerf optique jusqu'au nerf hypoglosse. Sur le plan fonctionnel, il établit le lien certains signes cliniques et la localisation anatomique d'une lésion.

Petite vérole contre rougeole

Dans le monde méditerranéen, après les écrits du médecin syriaque Aaron d'Alexandrie en 622, Razi, en tant que médecin en chef à l'hôpital de Bagdad, a fourni une des premières descriptions connues de la petite vérole et la distingue nettement de la rougeole :

«La variole apparaît lorsque le sang est infecté et se met à bouillir de telle sorte que des vapeurs s’en dégagent. Ainsi, le sang des enfants (qui ressemble à des secrétions humides s’écoulant sur la peau) se transforme en un sang riche qui possède la couleur du vin parvenu à maturité. A ce stade, La variole se manifeste essentiellement comme des bulles qu’on trouve dans le vin - (sous forme de vésicules) - ... cette maladie peut aussi survenir à d'autres moments - (c’est-à-dire, pas seulement dans l'enfance) -. La meilleure chose à faire au cours de cette première phase est de s’éloigner de la maladie, pour éviter qu’elle se transforme en épidémie.»

La valeur de son diagnostic est confirmé par l'Encyclopædia Britannica (1911), qui établit : « Les sources les plus dignes de confiance qui font état de l'existence précoce de cette maladie sont à mettre au compte de Rhazes du IXe, par qui les symptômes sont clairement décrits, sa pathologie expliquée par une théorie humorale ou de fermentation, et des prescriptions données pour son traitement. »

Écrit par Razi, l'al-Judari wa al-Hasbah a été le premier livre sur cette maladie, et a été traduit en plus d'une douzaine de langues. Son manque de dogmatisme et sa confiance hippocratique sur les observations cliniques montre les méthodes médicales de Razi :

« L'éruption de la petite vérole est précédée par une fièvre continue, douleur dans le dos, démangeaisons dans le nez et frayeurs dans le sommeil. Ce sont les symptômes les plus particuliers de son arrivée, surtout une douleur dans le dos avec de la fièvre, avec aussi des picotements que les patients ressentent sur leur corps, une plénitude du visage qui avec le temps va et vient ; une couleur enflammée, et une rougeur intense dans les deux joues, une rougeur dans les deux yeux, une lourdeur du corps entier, un grand malaise, the symptoms of which are stretching and yawning, une douleur dans la gorge et la poitrine, avec une difficulté légère dans la respiration et de la toux, une sécheresse du souffle, une salive épaisse et un enrouement de la voix, douleurs et une lourdeur de la tête, inquiétude, nausée et anxiété (avec cette différence que l'inquiétude, la nausée et l'anxiété sont plus fréquents avec la rougeole qu'avec la petite vérole, avec d'un autre côté, la douleur dans le dos qui est plus particulier à la petite vérole qu'à la rougeole) chaleur dans le corps entier, un colon enflammé, et une rougeur brillante, surtout une rougeur intense des gencives. »

Razi est également le premier dans le monde méditerranéen à différencier clairement la petite vérole de la varicelle.

Allergies et fièvre

Razi a découvert l'asthme allergique, et aurait été la première personne à avoir écrit un traité sur l'allergie et l'immunologie. Dans le traité Sense of Smelling il explique l'apparition de rhinites lorsque l'on sent une rose au printemps, traite des rhinites saisonnières, qui sont identiques à l'asthme allergique ou le rhume des foins. Razi aurait été le premier à comprendre que la fièvre était un mécanisme naturel de défense du corps humain.

Pharmacie

Rhazes a contribué à la pratique précoce de la pharmacie grâce à des textes, mais aussi par d'autres manières. On peut citer l'introduction d'onguents au mercure, le développement d'outils comme le mortier, spatules et fioles qui seront en usage dans les pharmacies jusqu'au début du XXe.

Pathologies diverses

Il décrivit de nombreuses pathologies comme la goutte, les calculs rénaux et vésicaux, la variole, la rougeole, le rhume des foins. Il a en outre classé les maladies en trois catégories : celles qui sont curables; celles qui peuvent être curables; et celles qui sont incurables.

Critique de sa démarche

Toutefois, la démarche de Razi ne possède pas encore de dimension systématique et ses successeurs, Ali ibn al-`Abbas al-Majusi, le premier reprocheront à ses écrits le manque d'ordre et de synthèse. En effet par son attachement à l'empirique et sa méfiance vis-à-vis du théorique, Razi ne cherchent pas à organiser les maladies en grandes familles de symptômes.

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