SMOS (acronyme de Soil Moisture and Ocean Salinity) est un minisatellite scientifique de l'Agence spatiale européenne (ESA) dont la mission est de mesurer l’humidité superficielle des terres émergées et la salinité de la surface des océans. L'objectif est d'améliorer la compréhension de l'environnement terrestre et de son évolution. Le satellite a été lancé le 2 novembre 2009 (1h50 UTC) avec un autre petit satellite de l'ESA, Proba-2, depuis le cosmodrome de Plesetsk (Russie), par une fusée Rockot (missile balistique intercontinental russe SS19 démilitarisé). La mission doit durer 3 ans.
La mission, proposée par le Centre d'études spatiales de la biosphère (CESBIO), a pour objets :
La France fournit le centre de contrôle SMOS (données de la plate-forme), situé à Toulouse, qui effectuera la mise à poste (Leop), ainsi que le centre aval de traitement des données SMOS (CATDS). Les données seront exploitées par le Cesbio de Toulouse pour l'humidité des sols et Ifremer de Brest et SMOS Barcelona Expert Centre (Espagne) pour la salinité des océans. L'Observatoire Midi-Pyrénées, le Laboratoire d'océanographie et de climatologie (Locean), l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) et l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) participent également au programme.
Le satellite est placé sur une orbite héliosynchrone circulaire de 687 km. Il effectue ses mesures avec un radiomètre interféromètre fonctionnant en bande L (MIRAS : Microwave Imaging Radiometer with Aperture Synthesis).
Le programme SMOS, démarré en 2000, est une coopération entre l'ESA, le CNES et le CDTI (Espagne) fournisseur de la charge utile, une première pour ce pays, cinquième contributeur de l'ESA.
Le satellite SMOS utilise la plateforme standardisée de petite taille Proteus (dont c'est le 5e exemplaire) réalisée par le maître d'œuvre Thales Alenia Space, dans le Centre spatial de Cannes Mandelieu. Il pèse 658 kg, dont 275 kg pour le bus, 355 kg pour la charge utile, embarquant 28 kg d'hydrazine.
Les premiers résultats d'exploitation ont été fournis lors du symposium Living Planet de l'ESA du 28 juin au 2 juillet 2010 à Bergen, Norvège. La première carte de salinité a été produite en février 2010 et, selon Yann Kerr, directeur du CESBIO de Toulouse, un certain nombre de pays émettent des interférences dans les bandes réservées et utilisées par SMOS : Chine, Canada (en raison de son système d'alerte avancée), Espagne, Grèce, ainsi que le Moyen-Orient, en raison de tous les systèmes militaires qui s'y trouvent. Certains de ces pays sont incapables de trouver la provenance de ces sources d'émission!
Selon Achim Hahne, directeur du programme à l'ESA, le coût du programme est de l'ordre de 210 M€, dont 160 M€ pour le satellite (80 M€ pour la plate-forme Proteus et 80 M€ pour l'instrument Miras), 20 M€ pour le lancement. La participation française s'élève à 105 M€ dont 80 M€ pour le satellite et 25 M€ pour l'exploitation.