nom normalisé ambigu : à plusieurs taxons distincts. ![]() |
Sauvagine |
Envolée de colvert |
Taxons concernés |
Les petites espèces aquatiques de
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La sauvagine désigne originellement pour les Français et certains francophones les oiseaux aquatiques sauvages, tels que canards, échassiers, cygnes, oies, etc. qui sont toutes aussi des espèces migratrices.
Ce terme dérive de « sauvage ». Il définit également parfois l'odeur et le goût caractéristiques de ce gibier.
En France, dans le domaine cynégétique ce mot désigne les espèces chassables sur les zones humides et littoraux ou à leurs abords, également appelées petit gibier d'eau. Au Canada, cette catégorie comprend aussi l'outarde qu'on appelle la bernache du Canada.
Les populations d'oiseaux d'eau sont d'abord menacé par le drainage, la dégradation ou destruction (comblement) des zones humides, dont ils sont dépendants. Elles connaissent en outre des fluctuations naturelles, significatives, surtout liées aux conditions météorologique. Ils sont par exemple particulièrement vulnérables aux vagues de froid, Vague de chaleur associée à une sécheresse et à des conditions difficiles de traversée du Sahara.
La pression de chasse et le saturnisme aviaire varient aussi selon les années et les régions et peuvent affecter la dynamique de population de certaines espèces. S'y ajoutent aussi une augmentation régulière de la fragmentation écologique des milieux et une augmentation du nombre et de l'importance des obstacles sources de collision lors des migration (Antennes, pylônes, lignes à haute tension, immeubles..). La pollution lumineuse pourrait aussi affecter la sauvagine, directement ou indirectement en affectant les proies consommées par certaine espèces.
l'élevage de canards qui sont ensuite relâches dans la nature (source de pollution génétique, et éventuellement de pathogènes pour les populations naturelles. Des lâchers massifs d'oiseaux d'élevage ont lieu dans les régions à forte pression cynégétique. Ils sont source de croisements avec les individus sauvages. Par exemple, le Canard colvert peut s'hybrider avec près d'une cinquantaine espèces d'Anatidae (Canard branchu, Canard à lunettes, Canard chipeau, Canard siffleur, Canard brun, Canard noir, Canard de Meller, Canard à bec jaune, Canard à sourcils, Canard à bec tacheté, Canard des Philippines, Canard souchet, Sarcelle d'hiver, Sarcelle bariolée, Nette rousse, Nette demi-deuil, Fuligule morillon, Eider à duvet.... En outre, l'homme croise le colvert avec l'autre espèce de canard domestique, le Canard de Barbarie pour produire le canard mulard. Ces hybridations s'expliquent par la radiation évolutive relativement récente du genre Anas et même de la famille des Anatidae.
Certains polluants (pesticides, retombées de Tchernobyl, métaux lourds, dioxines, perturbateurs endocriniens, etc.) ou des épidémies (grippe aviaire...) peuvent également affecter la sauvagine (La Belarus qui a reçu 75 % des retombées de tchernobyl abrite de nombreuses zones humides riches en sauvagine qui migre vers l'Europe de l'Ouest et l'Afrique). Des études récentes montrent que les zones contaminées abritent des populations importantes d'oiseaux, mais qui présentent des anomalies fréquentes et notamment (pour les hirondelles) une délétion de la spermatogenèse associée à des tumeurs au niveau des ailes (asymétries), des yeux, des pattes, des pigmentations (albinisme), une taille anormale des oeufs ; des mutations dont « 10 n’avaient été observées nulle part ailleurs dans le monde ». L'apparente bonne santé de l'écosystème pourrait cacher un important puits écologique, au moins pour les oiseaux (la délétion de la spermatogenèse a également été constatée chez les personnes exposés au Césium 137 durant ou après la catastrophe de Tchernobyl.
Seul un suivi de tendances globales, sur plusieurs années ou décennies, peut donc permettent d'évaluer sur le moyen et long terme l'état des populations.
Les progrès de la biologie et des moyens analytiques permettent aussi (depuis les années 1980 surtout, au Canada et aux USA) d'importantes campagnes de détection de contaminants, de pathogènes ou de parasites permettant aussi d'évaluer l'état sanitaire d'individus ou de populations, et indirectement d'éventuels risques pour les consommateurs de gibier.
Les oiseaux composant la sauvagine étant migrateurs, ils sont considérés comme de bons bioindicateurs de l'état général de biomes ou des vastes asociations d'écosystèmes qu'ils utilisent dans leur cycle de vie, par exemple la zone dite paléarctique nord occidental pour les oiseaux chassés en France, en Suisse et dans le Bénélux (qui peuvent ensuite éventuellement être chassé en Afrique du nord ou jusqu'aux latitudes du Sénégal, voire plus au sud).