Sauvagine - Définition

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Protection de la sauvagine

Certaines associations, notamment anglo-saxonnes, se sont spécialisées dans la protection des zones humides et des sauvagines comme Ducks Unlimited (Canards Illimités), Wetlands International, Wildfowl and Wetlands Trust, parfois avec les acteurs locaux de la chasse.

La chasse à la sauvagine

Elle se pratique dans ou près des zones humides, durant des périodes de chasse, édictées par les autorités responsables de la chasse. Les dates d'ouverture et de fermeture de la chasse au gibier d'eau varient selon les espèces et les années ; Elles varient en fonction de l'état des populations aviaires (apprécié annuellement, via des statistique de comptage des oiseaux vivants ou tués) et selon les conditions météorologiques (vagues de froid et de gel).
Ainsi, en France, un Préfet peut décider une fermeture provisoire de la chasse d'une espèces ou de tous les oiseaux d'eau, quand l'espèce est rendue plus vulnérable ou est menacée par des conditions météorologiques très difficiles, ou suite à un évènement particulier (pollution...) mettant une population aviaire en péril.

Du point de vue juridique, les espèces chassées sont en France considérée comme Res nullius. Pour des raisons historiques, la France est le pays où l'on chasse le plus grand nombre d'espèces d'oiseaux d'eau. La chasse y est contrôlée par l'ONCFS et les garderies des fédérations de chasseurs.
Ces espèces étant migratrices, leur suivi et la gestion de la chasse est ou devrait être coordonnée à échelle internationale, notamment en Europe via l'accord AEWA.

Technique de chasse

Elles sont chassées suivant les espèces à pied, à poste fixe, en battue, à la passée, au poste fixe, ou à la tonne, à la hutte et au gabion. Les réglementations peuvent varier selon les régions (dérogation pour la chasse de nuit par ex)

L'impact environnemental de la chasse à la sauvagine

L'impact direct et indirect de cette chasse, également dite « au gibier d'eau » est discuté, en particulier parce qu'elle se pratique en hiver et en début ou fin de période de migration, ou parce que cette chasse est source de dérangement pour les espèces vulnérables, source de risques pour les promeneurs, ou parce qu'elle s'est pratiquée avec des cartouches à grenaille de plomb (toxique, encore autorisée dans de nombreux pays de l'hémisphère sud en particulier. Ce plomb éparpillé par milliards de billes dans l'environnement est ensuite facilement ingérées par les oiseaux en tant que grit), ceci durant plusieurs décennies. Il y a également eu des dérogations pour les Inuits et les amérindiens en Amérique du nord, au motif que le plomb était moins cher que l'acier). Pour ces raisons, la chasse à la sauvagine est ou a été la première source de saturnisme aviaire et secondairement une source de risque de saturnisme pour les consommateurs de gibier d'eau.
Des cartouches sans plomb sont aujourd'hui disponibles dans de nombreux pays, comme alternative aux munitions toxiques.

  • Le saturnisme aviaire induit par l'ingestion de grit était scientifiquement bien documentée dès la fin des années 1950, mais les acteurs de la chasse ont longtemps pensé que cette forme de saturnisme ne touchait qu'un faible pourcentage de quelques espèces de canards, alors que diverses études, notamment synthétisées par Bellrose en 1959 à partir de l'analyse visuelle de 35.220 gésiers prélevés chez diverses espèces d'oiseaux d'eau (chassés) démontraient déjà l'ampleur du problème : 30 ans avant les interdictions du plomb pour la chasse à la sauvagine aux Etats-Unis, 12 à 28% du grit ingéré par les oiseaux plongeurs d'Amérique du nord, était des grenaille de plomb (une bille ou plus). Et chez certaine espèces comme le plongeon huard ou le cygne (non chassé), des agrès de pêche en plomb étaient également périodiquement signalés dans les gésiers.
    Le phénomène a été ensuite scientifiquement mis en évidence pour la sauvagine, et pratiquement toutes les espèces d'oiseaux à très grande échelle au Canada et aux États-Unis, grâce aux études menées respectivement par Environnement Canada et par le U.S. Fish and Wildlife Service, avec aussi quelques cas chez des animaux domestiques ou de compagnie. Les oiseaux s'empoisonnent aussi en se nourrissant dans ou à proximité de sites de ball-trap, tir dit sportif, ou d'entrainnement au tir.
  • À la fin des années 1980, la prévalence d'ingestion de grenaille de plomb variait de 2% à 10% des colverts européens, mais Déborah Pain a montré en camargue, que les oiseaux atteint de saturnisme se cachent soigneusement pour mourir et que moins de 10 % d'oiseaux morts et non cachés sont retrouvés, même quand on les cherche activement, dans un lieu que l'on connait déjà. Ils échappent donc aux statistiques. Dans les deltas méditerranéens, 25 à 45% des sujets ont des billes de plomb dans le gésier. Le canard pilet (Anas acuta) et le fuligule milouin (Aythya ferina), étaient les plus touchés avec 60 à 70% des gésiers contenant un plomb ou plus ;
  • Le saturnisme est découvert chez des espèces menacées (Erismature à tête blanche (Oxyura leucocephala), ou chez les cygnes (Cygnus sp.).
  • Des sites de ball-trap, de tir dit sportif, ou d'entrainement au tir.ont également été à l'origine d'empoisonnement de sauvagine, par exemple lorsqu'inondés ils ont attiré des groupes d'oies à la recherche de nourriture.
    Depuis quelques années, quelques réhabilitation de sites pollués par de la grenaille de plomb ont été conduites, dans quelques pays (sur des sites de ball-trap en général) ou des programmes de gestion des billes de plomb existent, dans le massachussets par exemple.
  • Contrairement à ce que l'on a d'abord pensé, les canards ne sont pas toujours les plus touchés : au Japon, sur 430 canards récoltés (Anas sp. Aythya sp.) et analysés, provenant de neuf préfectures entre 1994 et 1997, seulement 15 canards (4%) sur 363 oiseaux prélevés pendant et après les périodes de chasse avait une pastille de plomb dans le proventricule et le gésier. Mais 32 (soit 34%) de 93 cygnes (Cygnus sp.) trouvé mort dans différentes zones humides présentaient des lésions compatibles avec un empoisonnement au plomb. Et 27 (soit 84%) des 32 cygnes étaient concernés par ce problème dans la préfecture de Hokkaido. «l'intoxication par le plomb représente encore une grave menace pour la sauvagine au Japon, et il ya besoin considérable d'amélioration de l'environnement concernant ce problème » concluaient ces chercheurs en médecine vétérinaire.
  • Ce plomb peut indirectement empoisonner les oiseaux nécrophages et oiseaux de proies ; Les premiers cas décrits par la littérature d'oiseaux de proie victimes du saturnisme (en fauconnerie et chez les rapaces sauvages) datent des années 1980 (notamment publiés par MacDonald et al. 1983, Lumeij et al. 1985). En Amérique du nord, la question semble émerger dans les années 1880s.Un très grand nombre d'espèces s'avèrent indirectement touchées, dont des aigles (dont le Pygargue à tête blanche ; Haliaeetus leucocephalus, symbole des Etats-Unis) qui en meurent aussi (au moins 7 % des cadavres retrouvés) ou en sont affectés ; Une Grue blanche (Grus americana, espèces menacée, et plus grand oiseau des Amériques) trouvée morte par le US Fish and Wildlife service) présentait 75 plombs dans le gésier ; On démontre le lien saturnisme-grit (taille préférentielle de grit) caractéristique des espèces et cette incidence, relation qui sera confirmée en 2005 par une étude de l'université du Texas.
  • Ce n'est que près d'un siècle après les premières preuves de saturnisme aviaire, que le plomb commence à être (localement) banni de certaines cartouches, dans certains pays, et souvent dans un premier temps (ou à ce jour) uniquement pour les tirs effectués dans les zones humides (ou comme en France dans et vers les zones humides), après dont aux USA en 1991 et au Canada en 1997.
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