Introduction
Le stimulateur cardiaque, ou pacemaker, ou pile est un dispositif implanté dans l’organisme délivrant des impulsions électriques au cœur et permettant par exemple d’accélérer ce dernier lorsqu’il est trop lent.
Historique
- C'est en 1780 que Luigi Galvani démontre que la stimulation électrique d'un nerf provoque la contraction du muscle relié. En 1791, il répète la même expérience avec succès sur le cœur.
- En 1872, Duchenne de Boulogne tente de ressusciter une noyée avec des impulsions électriques rythmées.
- D'autres tentatives de stimulations électriques du cœur par voie externe ont été tentées en 1926 à Sydney.
- En 1931, Albert Hyman dépose un brevet pour une machine délivrant des impulsions électriques au cœur par l'intermédiaire d’une aiguille enfoncée dans ce dernier et décrit les premiers succès de sa méthode.
- En 1950, un nouveau modèle est développé, toujours externe, à base de tubes à vide et faisant près de 30 cm de hauteur. Il devait rester branché au secteur.
- En 1957 apparaît le premier modèle sur batterie.
- Le premier stimulateur cardiaque totalement implantable est posé en octobre 1958.
- Les années soixante verront l'apparition des sondes endocavitaires qui sont utilisées de nos jours : l'électrode est introduite dans les cavités cardiaques par une ponction d’une veine et ne nécessite donc plus un chirurgien pour positionner celle-ci à la surface du cœur. Les premiers appareils avec fonction d'écoute apparaissent durant la même période.
- Le milieu des années 1970 voit apparaître deux progrès majeurs : premiers stimulateurs programmables par un boîtier externe, utilisant des radio-fréquences, et premiers stimulateurs double-chambre en 1963 (une sonde dans l'oreillette et une dans le ventricule, ce qui permet de conserver la séquence naturelle de la contraction auriculo-ventriculaire).
- En 1972 est implanté le premier stimulateur à combustible atomique. Ce modèle a été abandonné à la fin des années 1980.
- Les années 1980 sont marquées par les stimulateurs asservis (augmentant la fréquence de stimulation avec l'effort du patient).
- Le premier défibrillateur implantable est créé en 1985. Grâce à une diminution de son volume et de son coût, ce matériel commence à avoir un véritable développement clinique.
- La fin des années 1990 voit apparaître les stimulateurs multisites permettant de stimuler les deux ventricules (ou oreillettes) de manière synchrone permettant une amélioration en cas d'insuffisance cardiaque.
Les indications
Elles sont résumées dans les recommandations de la Société Européenne de Cardiologie, publiées en 2007, et dans celles, américaines, publiées en 2008.
Un stimulateur cardiaque doit être posé si le cœur est trop lent (bradycardie). Cette dernière est définie par une fréquence cardiaque trop lente par rapport aux besoins de l'organisme et susceptible de provoquer :
- une fatigue,
- un malaise,
- une perte de connaissance,
- voire, une insuffisance cardiaque.
Ce rythme lent peut être :
- permanent,
- paroxystique (c'est-à-dire transitoire)
- spontané,
- ou secondaire à la prise de certains médicaments. Dans ce cas la pose d'un stimulateur cardiaque reste justifiée si le médecin estime que ces derniers sont indispensables.
Voir article détaillé : troubles de la conduction cardiaque.
Cette bradycardie se retrouve dans:
- La maladie du sinus auriculaire ("sick sinus syndrom") ;
- Les troubles de conduction ;
- L'hypersensibilité du sinus carotidien ;
Dans certains cas, on peut être amené à poser un stimulateur cardiaque, non pas en raison d'un cœur trop lent, mais lorsqu'il existe un certain degré de synchronisation de la contraction des différentes parois du muscle cardiaque, comme on le voit dans certaines formes d'insuffisance cardiaque. Dans ce cas, on positionne une autre sonde dans le sinus coronaire, dont l'extrémité se retrouve au contact du ventricule gauche, en plus de la sonde dans la pointe du ventricule droit, le tout est relié au même stimulateur. On parle alors de resynchronisation cardiaque.